Poésie Noire › Tetra

Poésie noire faisait partie des grands groupes de l’âge d’or de la ‘belgian touch’ des eighties aux côtés de A split second, Front 242, Neon Judgement, etc. Parti d’un électro trop léger pour son nom, le groupe a très rapidement noirci ses atmosphères en y injectant une bonne dose d’éléments gothiques et une touche d’ebm. ‘Tetra’ est le chef-d’œuvre de Poésie noire, tant au niveau des mélodies que des orchestrations et des ambiances. C’est également un très bon album d’un type de dark wave qu’on ne trouve hélas quasiment plus aujourd’hui, à savoir une approche ‘rock’ de l’ebm mêlée à des guitares cold wave. La force de ce disque, outre la qualité des compositions, réside dans la cohérente diversité de ses atmosphères. Après une introduction très solennelle avec grosses caisses et bruits de vent, le groupe nous propose des morceaux très électro-goths (‘Tragedy’, ‘Earth’, Tame’), d’autres plus électro-dark (‘Escape’, ‘Tower’) ou plus atmosphériques (‘Agony’). La voix, légèrement moins rageuse que sur le précédent opus ( ‘Tales of doom’) peut être sombre ou aiguë et désespérée (‘Tower’, ‘Earth (material version)’) selon les titres. Les sons sont variés ; le rythme de ‘Escape’, par exemple, est très particulier, la structure minimale et le sample orchestral de ‘Agony’ sont superbes et bien d’autres bruits méritent une oreille attentive. Bref, un album très efficace qui, vu le manque d’originalité qui sévit dans la dark wave actuelle, nous rend bien nostalgiques.