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Cathedral (G-B) › Carnival bizarre

cd • 10 titres • 62:54 min

  • 1Vampire sun
  • 2Hopkins (witchfinder general)
  • 3Utopian blaster
  • 4Night of the seagulls
  • 5Carnival bizarre
  • 6Inertia's cave
  • 7Fangalactic supergoria
  • 8Blue light
  • 9Palace of fallen majesty
  • 10Electric grave

informations

Parkgate studio, near Battle, mai-juin1995

line up

Brian Dixon (batterie), Lee Dorrian (chant), Garry Jennings (guitares), Leo Smee (basse)

chronique

  • un peu doom... un peu...

Aussi efficace et défoulatoire soit-il, "The Carnival Bizarre" gardera toujours pour le moi le goût amer de la déception, et même, plus terriblement, de la désillusion. Vitesse, propreté, déguisements et petits contes macabres en lieu et place des émanations psychédélico-rampantes : Cathedral s'est tout à coup transformé en groupe de heavy metal. Le son s'est terriblement polissé, la batterie accélère, les effets narcotiques et leurs vibrations glauques ont disparu, le doom, réduit à son expression la plus 80's, celle des Trouble et autres Saint-Vitus mais entièrement dépourvu de la foi ténébreuse qui habitait ces derniers, ne transparait plus qu'en filigrane d'un album résolument tourné vers le divertissement. Il n'y a là-dedans plus rien d'inquiétant, d'étouffant, de sordide... plus rien d'étrange. Kit Woolven nous a nettoyé et professionnalisé tout ça : finie la basse énorme et dégueulasse qui avait ouvert "Rise" avec plus de lourdeur à elle seule que toute l'artillerie qui s'élance au galop en ouverture de "Vampire Sun", finie la batterie surcalorique, finis les grains superposés des deux guitaristes qui s'accrochent dans la plus grasse des épaisseurs, finies les petites syncopes dissonantes et groovy, les accords 70's, finies les atmosphères lunaires et champigneuses suspendues à la naïveté du chant clair de Lee et à ses effets psychotropes... finis "Fountain of innocence", "homeless sapiens", "Enter the worms" ou "Jaded entity". Et même si Dorrian beugle à en terrasser des troupeaux de bisons, décoche des lignes de chant toutes plus pêchues et fédératrices les unes que les autres, il n'est plus ce noctambulant inquiétant et dérangé qui venait rouler du bide entre deux roupillons pour dégueuler ses restes de substances magiques. Déception, disais-je, oui... et pourtant ce disque est une sacrée paire de baffes. 80's ai-je dis et redis-je! 80's comme du bon vieux heavy, les années Mercyful, Judas Priest et Maiden... mais aussi les années Pentagram, Witchfinder G. ou Candlemass. Car si Jennings riffe plus vite, c'est pour mieux t'éclater mon enfant, quand il repasse au lourd, c'est toute la pesanteur et les ténèbres casse-nuque de l'école Black Sabbath qui tombent dans ses poignets. A part "Inertia cave" ou l'inégale "Electric grave", pas une baisse de régime à l'horizon, c'est inspiré de partout, percutant et puissant... imparable. Propre, le son n'en demeure pas moins gros, bien gros même, et s'il ne revient plus du fin fond des cavernes, Lee Dorrian s'impose une fois encore comme le plus impressionnant des gueulards. Absolument impossible de ne pas hurler "failleuuuuuuuuuuuuurrr!" avec lui sur le refrain de "vampire Sun", impossible de ne pas faire une grimace de méchant en meuglant "my name is hopkiiiiiiiinns!!", impossible de ne pas surkiffer ses vieux "ooouuuwwwwa" de taulard à moto, en route vers l'enfer. Emblématique du glissement de Cathedral vers la pure mascarade, "Night of the seagulls", morceau macabre et lent, surambiancé et théâtral dans lequel le groupe se joue avec talent des atmosphères cimetières qui ont fait sa réputation. "Fangalactic supergoria" la grand messe renoue avec les rivages de la folie et de l'excès (saxophone inside), et dans son lourd sillage, "Palace of majesty" redoomise un peu plus une deuxième partie d'album, globalement moins sautillante que la première. Une sacrée paire de baffes disais-je, pas aussi "bizarre" que ça, pas du tout même, mais pour le coup : totalement carnavalesque. Mais je n'ai pour ma part jamais pu y voir la suite directe et logique, le part II incontestable de "ethereal Mirror", tel qu'il est pourtant régulièrement décrit. Il s'agit au contraire d'un glissement fondamental, certainement plus fondamental encore que celui qu'avait opéré son prédécesseur, dans la discographie du géant Cathedral. Reste un album de heavy sans faille, jouissif et survelu, gorgé de riffs et de solos qui filent la banane... et puis il y a "blue light"...

note       Publiée le jeudi 28 avril 2011

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Note moyenne        25 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Pas tout à fait d'accord avec la chro du collègue, sur ce coup... Oui, ça tourne "bon disque de heavy", c'est mieux produit que les précédents mais... Je le trouve encore bien poisseux et pas foncièrement sain, ce Carnival ! Lee Dorian reste l'un des plus fantastiques "mauvais" chanteurs qu'il m'ait été donné d'entendre, et l'ambiance générale du truc reste bien attaquée du foie et du ciboulot, tout de même !

Message édité le 04-01-2023 à 13:15 par dioneo

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Ca devrait etre le nouveau motto des anglais (la phrase de Buck)

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sergent_BUCK Envoyez un message privé àsergent_BUCK
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de la drogue oui, mais surtout du bon gout !

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

Un disque bien de saison.

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