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Sapho › Barbarie
- 1983 • Pathé marconi 2C 070-72724 • 1 LP 33 tours
lp • 11 titres
- 1Ouest terne
- 2Vie des esquimaux- Esquive des maux
- 3Tam-Tam
- 4Rue du Four
- 5Dindons
- 6Le Dormeur du Val
- 7Madame E.
- 8Abidjan
- 9Barbarie
- 10Back au trou
- 11Tchin tchin
extraits vidéo
informations
line up
Sapho (chant)
Musiciens additionnels : Klaus Blasquiz (choeurs), Manfred Kovacic (synthé additionnel), Richard Mortier (guitare), Diego Burgard (basse), Ariane Cadier (claviers), Marc Salama (batterie), Lannig Robineau (percussions, batterie), Pascal Trogoff (saxophone), Bernard Szajner
chronique
Belle, cultivée, excentrique, mariée en noir, drôle, écrivaine, dessinatrice, telle est Danielle Ebguy dite Sapho, née au Maroc avant de déménager sur Paris, l’une de ces artistes qui eût pu figurer au club des curiosités françaises aux côtés de Brigitte Fontaine, Armande Altaï, Catherine Ribeiro et aux autres notoires oubliées du show business hexagonal. Après un passage au Petit Conservatoire de Mireille, un album sans titre qu’elle reniera vite, peu heureuse de la production qu’on lui a imposée, elle découvre le punk alors qu’elle travaille comme journaliste dans La Grande Pomme. Second album, plus rock, sans grand succès, de même que le suivant ‘Le Paris stupide’, pourtant porteur d’un intéressant mélange de new wave, de cabaret, d’influences ethniques qui se préciseront sur le mini d’après et surtout le magnifique ‘Barbarie’, premier véritable carton de sa carrière. A raison. D’une richesse folle, il conserve la new wave excentrique des départs mais version plus sophistiquée, à laquelle s’ajoutent influences nord africaines, atmosphères cabaret et un zeste de pop folle. Dénonçant racisme et machisme, Sapho invoque d’illustres fantômes (Arthur Rimbaud, Georges Bataille, Léo Ferré…), mêle cuivres et synthés, percussions et boîtes à rythmes, guitares électriques et arabisantes, évoque la vie urbaine, les thèmes universels comme l’amour…S’inspirant de ses origines diverses, elle mêle les langues, les styles de chant, tour à tour diva électrique et émouvante (‘Madame E’, 'Ouest terne’, ‘La Rue du Four’), passionaria poétesse (‘Le Dormeur du Val’) ou punkette givrée type Nina Hagen à l’ironie vitriolée (‘Tchin tchin’, ‘Dindons’), sans oublier les touches arabes (‘Abidjan’). Sapho maîtrise tout et bien plus encore, tendre et menaçante, sensuelle et dure, athée et païenne, mélancolique et forte. On notera la richesse des arrangements niveau percussions et la parfaite cohabitation entre instruments acoustiques et synthétiseurs. Sa musique n’est jamais froide mais conserve un touché parfois âpre car Sapho est avant tout une femme indépendante, une artiste qui ose et se rit des conventions trop bornées. Coups de griffe si besoin est. Sérieuse, elle sait pourtant rire et faire preuve d’un humour noir délicieux (‘Tchin tchin’, Dindons’, ‘Abidjan’) qui renforce encore son personnage de dandy féminin. ‘Barbarie’, ce sont aussi des images de films: ‘Rue Barbare’, ‘Diva’, ‘Subway’, ‘Tchao pantin’, l’image d’une France au coeur du monde drapée dans une tristesse lumineuse comme seules les années 80 ont su l’engendrer…’Dans les bars noirs au fond des nuits, tu clignes des yeux et tu pries’, une guerrière aux mots de velours et vice versa…
note Publiée le jeudi 23 mai 2019
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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Je l'ai déniché hier en vinyle pour le prix d'un casse-dalle. Particulier, vraiment... et bon. Bien glauque par endroits, façon Rue Barbare en effet (l'ambiance de "Ouest terne" est typique du début des années 80) mais loin de se résumer à ça. Elle est clairement dans la filiation Mama Béa, en fait (autant que Fontaine/Areski), ce côté chanteuse lyrique-surréaliste décomplexée, mais elle m'évoque aussi Klaus Nomi ou Soft Cell.
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Et Thiéfaine ? Et Jeanne Mas ? (L'allusion a Nanard est incluse dans ta chro, cf. Rue Barbare ^^)
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Pas con, l'allusion à Lavilliers; j'ajouterais Charlélie Couture aussi...
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Mmmh, ça sent bon les années Subway-Lavilliers en effet. Tombé sur un clip d'elle (extrait de Passions, Passons je crois) qui m'avait laissé un peu hypnotisé, entre envie de rire et malaise. Merci pour la piqûre de rappel Twili.
- Note donnée au disque :