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Francisco Guerrero (1528-1599) › Requiem

25 titres - 78:19 min

  • Missa pro defunctis - 1/ Processional : quand’os miro, mi Dios 3.20 – 2/ Introit : requiem aeternam 4.39 – 3/ Kyrie 2.52 – 4/ Plainchant : collect : deus, qui inter apostolicos 0.58 – 5/ Plainchant : epistle 1.44 – 6/ gradual : requiem aeternam 3.55 – 7/ tract : absolve, domine 4.11 – Plainchant : sequence : dies irae 4.38 – 9/ Plainchant : gospel 1.31 – 10/ Offertory : domine jesu christe 5.27 – 11/ Plainchant : preface 2.14 – 12/ Sanctus 3.30 – 13/ Antonio de Cabezon : tiento sobre ad dominum cum tribularer 5.48 – 14/ Plainchant : pater noster 1.45 – 15/ Agnus dei 3.15 – 16/ Communion : luceat eis a 5 2.08 – 17/ Plainchant : postcommunion 1.17 – 18/ Juan Esquivel : processional : in paradisum 2.06 – Absolutio super tumulum – 19/ Hei mihi, domine 3.24 – 20/ Plainchant : prayer : non intres in judicium 1.12 – 21/ Responsory : libera me, domine 7.30 – 22/ Kyrie 1.11 – 23/ Josquin Desprez : pater noster 4.12 - 24/ Plainchant : prayer : deux, qui inter apostolicos 1.51 – 25/ Plainchant : antiphon : in paradisum 3.30.

informations

Enregistré dans l’église St-Jude-on-the-Hill, Hampstead, Londres, en février 1999. Produit par Emilio Moreno et Carlos Cester.

line up

Orchestra of the renaissance : Richard Cheetham, director ; Michael Noone, guest conductor ; Josep Cabré, Simon Davies (plainchants solos) ; Charles Humphries, Fergus McLusky (contreténors) ; Christopher Watson, Warren Trevalyan-Jones, Simon Davies, Tom Phillips (ténors) ; Charles Gibs, Robert Evans (Basses) ; Jean-Piere Canihac (cornett) ; Beatrice Delpierre (alto shawm) ; Francis Mercet (tenor shawm) ; Richard Cheetham, Patrick Jackman (sackbut) ; William Lyons (dulcian) ; Siobhan Armstrong (harp) ; Raphael Mizraki (tabor) ; Alastair Ross (organ)

chronique

  • musique sacrée-renaissance

Composé en 1582, soit 61 ans après celui de Jean Richafort, le requiem de Francisco Guerrero appartient donc à la renaissance… espagnole. Les interprètes ont choisi de récréer la messe telle qu’elle fût probablement célébrée pour la mort du compositeur en 1599, c’est à dire en la ponctuant de plain-chants extraits de la littérature musicale religieuse, et de pièces d’autres compositeurs, dont une magnifique pièce pour orgue seul de Antonio De Cabezon, ou encore un Pater Noster de Josquin Desprez. Elle est par ailleurs interprétée selon l’usage de l’époque : sans femme, des contre-ténors tenant les registres hauts. Contrairement à la messe ancienne de Richafort, le requiem de Guerrero n’est plus uniquement a capella. On y trouve même des pièces instrumentales, processions, d’une gravité magnifique et ténébreuse. Les instruments sont bombardes, cornets à bouquin, saqueboutes, dulcianes, théorbes… mais leur utilisation sur les versets chantés est encore très discrète, simple continuo, en appui délicat et profond de lignes polyphoniques. Celles-ci par contre se sont tout de même sophistiquées depuis les «temps anciens». Il ne s’agit plus de lignes confondues qui ne s’ouvrent qu’en altitude, mais déjà de mélodies plus autonomes dont les divers rapports créent au long du parcours variations de densité, d’épaisseur sonore, harmonique, et ainsi une charge émotionnelle naturellement accrue. L’austérité profonde de la pensée religieuse de la renaissance espagnole imprime à cette messe solennité et sévérité, et la récurrence des monodies à la fois superbes et souvent réellement obscures choisies par Michael Noone pour constituer sa cérémonie en renforce la tristesse. Car si ce requiem, comme son grand frère ancien ou ceux des Biber et Hasse à venir, est encore une partition lumineuse et éprise d’élévation mystique, il est aussi, dans ce juste équilibre atteint à cette époque par l’art léger du contrepoint, qui n’en est pas encore aux ornements baroques indémêlables mais permet déjà au compositeur d’exprimer le sentiment, à l’aide d’harmonies, travaillées, développées et lentement amenées… ce requiem exprime aussi la tristesse, la peine affectée de la mort. Balbutiante, la pratique d’arrangements de la basse continue est simple, grave, et ne fait que renforcer le poids des harmonies basses et des lenteurs. Les développements vocaux s’inscrivent naturellement dans une logique ascendante, vers la lumière éternelle et le repos de l’âme. Mais entre la plastique trop pure des anciens qui ne trouvent que lumières, et les joliesses trop bienséantes à venir, Guerrero profite de chacune de ses lignes enfin plus autonomes pour en faire une complainte, et des formes nouvellement acquises pour les lier avec justesse et ampleur, et commencer à ourdir des recoins harmoniques plus simplement humains, mais qui gardent le respect de ne pas nuire au processus global, qui lui doit être encore, et avec force, tourné vers Dieu. On est ainsi entre paix et douleur, entre mort et repos, entre plénitude et larmes. La volonté esthétique et plus encore technique qui deviendra la base de l’approche baroque et va ainsi soumettre les affections au règne de l’élégance n’est ici que naissante. Dans cette messe on sent la volonté d’un artiste percer, à l’aide d’un vocabulaire nouveau, soudain plus riche, mais qui dans sa justesse n’est encore pour l’instant qu’au strict service de l’artiste. Un artiste qui compose une messe pour les morts… une mort voulue par Dieu… et Dieu que l’on doit craindre.

note       Publiée le samedi 3 août 2002

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