Mouse On Mars › Autodidacker

Sans doute moins connus qu'Aphex Twin ou Autechre dans le giron des expérimentateurs électro de tout poils, Mouse on Mars n'arbore surtout ni la prétention du premier, ni le sérieux des seconds. Est-ce là son principal défaut ? Oui et non. A considérer déjà que cela en soit un, de défaut... La force de Mouse on Mars réside justement dans leur capacité à pouver - une fois encore - que l'on peut se lancer dans l'architecture de constructions complexes sans pour autant intellectualiser tout le processus à outrance. "Autodidacker", leur second album, semble avoir délaissé l'approche dub de son précédent "Iahora Tahiti" pour un rendu rythmiquement plus enlevé, concession obligée à la drum'n'bass qui, en ces années là, emportait tout sur son passage. La complexité de leurs arrangements est sans doute moins évidente que celles des groupes précités. Mais c'est peut-être là aussi où se situe tout l'intérêt du duo allemand qui, du coup, produit un disque aux lectures multiples, que la superposition de couches interminables de rythmiques bruitistes, de nappes de claviers limite ambient (le superbe "X-Flies") et d'abstractions en tout genre (accentués plus on progresse dans l'album) alimente d'autant plus. Mouse on Mars est bien plus qu'un second couteau et mérite toute votre attention.