Civil Defiance › The Fishers for Souls

Oui, OK, quoi encore ? C'est quoi ça ? La pochette est quelconque, le titre est flan, le groupe je ne sais pas, c'est qui ? Oui, vous êtes toujours au même bureau, le mien, celui qui récolte les restes du monde en attendant demain. Aujourd'hui, Civil Defiance, et vraiment, je regarde la pochette de cet album et il ne m'évoque strictement rien ! C'est dingue, je ne pourrais dire comme ça si c'est du jazz, de la pop, de l'ambient... non, mais c'est du métal en fait, assez inclassable. Un morceau on dirait de la pop FM pour les américains adeptes de Lollapalooza, et le lendemain j'écoute au pif la piste 4 qui mélange thrash metal, broderie de guitare et de basse jazz avec des breaks bizarres, un mec qui mi chante mi hurle, qui n'a vraiment jamais l'air à 100% fatigué ou énervé... on tombe ensuite sur de la grande pompe délirante de guimauve pour mieux se prendre une espèce de spoken word glauque, pour encore une fois reprendre le train des choses sucrées dans la tronche, avec ce qu'il faut de douleur permanente dans la voix pour se souvenir qu'en 1993 vaut mieux aimer le grunge... Civil Defiance, c'est au milieu, voilà. C'est quand on se lève, on entend la mélodie de cordes japonaises et on se réveille étouffant sous des tonnes de patches Cynic de très mauvaise facture, au milieu d'un orchestre symphonique composé de rockeurs à coupe mulet. Je ne sais donc pas trop quoi dire sur cet album, quand je l'écoute, quand je le regarde. Je ne sais pas s'il me touche, je ne sais pas s'il a touché qui que ce soit, et cette curiosité même ne peut que pousser à, allez, juste pour vérifier, le remettre une deuxième fois, pour essayer de comprendre où ces mecs veulent en venir et où les goûts et les attachements s'arrêtent, si je préfère le bar de nuit au festival de juillet, si toute la transparence de leur propos n'est pas juste une illusion d'optique et que cet album n'est juste qu'une enveloppe en plastique un peu molle qui est tombé sur moi aujourd'hui et dont je ne sais vraiment, maintenant, plus quoi faire...