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Mourning Dawn › Waste
- 2017 • Aesthetic Death Records ADCD 037 • 1 CD digipack
mcd • 3 titres • 72:42 min
- 1The one I never was24:12
- 2The one I'll never be24:12
- 3Waste24:12
informations
line up
Laurent (tout)
chronique
- funeral doom industriel
Mine de rien, cette année, Mourning Dawn fête ses 15 années d'existence ! Ce n'est pas rien ! Après 3 albums dont les deux derniers avec un vrai groupe, Laurent reprend la main et nous sort ici un EP plein à craquer, 72 minutes, entièrement réalisé tout seul, comme lors des débuts de la formation. Le montpelliérain a toujours voulu avancer dans l'extrême, le doom le plus lourd, tranchant, ultime. Et là, avec "Waste", on atteint un niveau supplémentaire. Déjà, rien que le concept en dit long. Il s'agit de trois titres durant exactement le même temps à la seconde près, le troisième titre étant le mélange des deux premiers ! Neurosis avait réalisé ce genre de performance par le passé avec l'intermédiaire de leur projet Tribes Of Neurot, à la différence près que le mélange des titres devait se faire par l'auditeur. Ici, le mix est présent en troisième plage. Voilà pour la partie technique pure. Ce disque est noir, mais vraiment. Tout ici PUE la crasse. Il n'est jamais aisé de rentrer dans un disque de Mourning Dawn, mais là, c'est vraiment chaud. Il faut être préparé. Rien que le nom des titres, "The one I never was", "The one I'll never be", "Waste" (et son sous-titre "the deconstruction of a human being"), les quelques slogans dans le livret : "I'm a wreck with no wastes to share", les paroles (je vous les épargne ici, mais elles sont vraiment pas très gaies...), les photos, l'artwork global, très industriel délabré et abandonné. TOUT ici n'est que désespoir et désolation. Musicalement, cela correspond totalement à ce qu'on voit, une ambiance froide, déshumanisée, mécanique (la batterie est particulièrement industrielle, claquante, comme de la féraille qui s'entre-choque, impitoyable !). Chaque morceau fait près de 25 minutes, sur un rythme lent, telle une marche funèbre, martiale, pachydermique au milieu de décombres post-apocalyptiques, parsemée de tous les vocaux ahurissants possibles, d'outre-tombe, de cris affolés, de chuchotements, de récitations. Franchement, ce disque, c'est une épreuve que de se l'enfiler. Il faut être prêt. Ce n'est pas que du doom metal, ce n'est pas simplement mélancolique à la Skepticism, c'est bien plus ultime et atroce. Là, on n'est plus dans le simple mal-être, on est dans les abysses au plus profond, en bas, dans la crasse, la merde puante, la rouille qui te déchire la peau puis la chaire dès que tu rampes à la recherche d'une hypothétique lumière qui ne vient jamais. Ce "Waste", c'est une épreuve, un cri cathartique, un exutoire, une tentative vaine de vouloir sortir de l'horreur quand il n'y a pas d'issue. Et en plus, avec ce concept, on a 3 voyages consécutifs très, trop, similaires à la suite ! A peine les dernières notes des deux premiers morceaux s'achèvent qu'on repart de plus belle ! Un peu comme des montagnes russes de l'horreur qui feraient un tour dans un sens, qui s'arrêtent, tu crois que c'est fini, mais non, ça repart dans l'autre sens, ça ressemble au premier tour, mais ce n'est pas exactement la même chose, avant le déluge finale où tu combines les deux descentes aux enfers ! Une véritable torture ! Oui, ce disque est dur, total, ultime, halluciné, morbide. Non, tu ne peux pas l'aimer ce disque, tu ne PEUX pas. Les deux premiers morceaux sont en plus tellement proches que le mélange des deux n'apporte finalement pas énormément au final, juste le fait d'en rajouter une couche, jusqu'au-boutiste. On aurait pu presque dire qu'au lieu de faire 3 titres très proches, un simple de single de 25 minutes aurait fait l'affaire (en prenant le final "Waste" par exemple), oui, mais en fait non ! Non, parce que ce disque, il doit te faire mal, te pousser dans tes retranchements. Impossible de dire "ouais, c'est bon, je vais juste me mettre le 3ème morceau, ça suffira". NON !! Ce disque, c'est la SOUFFRANCE ! Pour que l'effet soit complet, tu DOIS l'écouter comme un seul morceau, un seul voyage, sans issue, au fond de ta cave, au 3ème sous-sol, avec les rats, une bouteille de whisky et ta solitude comme seules compagnies ! Ce disque, je ne l'ai pas aimé les 10-15 premières écoutes, je ne sais même pas si maintenant, au bout de 20-25 je l'aime. Non, en fait, ce n'est pas possible de l'aimer ! Mais tel Louis Creed dans Simetierre, tu ne peux pas t'empêcher d'y retourner, d'y enterrer une partie de ton âme, et sans aucune possibilité d'appuyer sur stop ou de faire machine arrière. Ce disque, c'est une malédiction, une monstruosité, une bête acérée, une abomination. "Waste", c'est le point de non-retour. Une fois que tu l'as accueilli chez toi, il prend possession de ton âme et tu es perdu, à jamais..
note Publiée le dimanche 20 août 2017
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- pokemonslaughter › Envoyez un message privé àpokemonslaughter
etant donné qu'il n'y a qu'un seul morceau, sous 3 formes distinctes, l’appellation EP me paraissait naturelle, en contraste avec celle "d'album" surtout...
- Jesuis › Envoyez un message privé àJesuis
Cette violence
- yog sothoth › Envoyez un message privé àyog sothoth
C'est plutôt 3 x 24 minutes en fait !
(je précise avant ce que je vais écrire que Laurent est un bon pote). J'écoute Mourning dawn depuis la première démo, ça a toujours été bon, voir très bon (sauf la première démo...).
Et là effectivement, je rejoins Nicko, cet EP avec le coté industriel plus poussé, cest le bad trip du début à la fin... et ça écrase la plupart de ce qui a déjà été tenté en terme de (Funeral) Doom / industriel, y compris ce qui constituait les références du style à mes yeux, l'excellente démo de Woods of belial et l'unique album de Planet Aids. C'est étonnant, parce que sur le papier, j'aurais plus penché pour Wastes, le side project qui est sorti cet été (on retourne au très bon mais moins "définitif")
- Note donnée au disque :
- nicola › Envoyez un message privé ànicola
Bon d’là. Un EP qui dure 72 minutes ?
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
Excellent oui