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Joy Division › Unknown pleasures

  • 1979 • Factory FACD 10 • 1 CD

cd • 10 titres

  • 1Disorder3:36
  • 2Day of the Lords4:43
  • 3Candidate3:00
  • 4Insight4:00
  • 5New Dawn Fades4:47
  • 6She's Lost Control3:40
  • 7Shadowplay3:50
  • 8Wilderness2:35
  • 9Interzone2:10
  • 10I Remember Nothing6:00

informations

Strawberry Studios, Stockport, Angleterre, 1979

line up

Bernard Albrecht (guitare, claviers), Ian Curtis (chant), Peter Hook (basse), Stephen Morris (batterie)

chronique

  • cold wave > post punk

Que pouvait-on attendre d'une formation qui avait choisi de s'appeler la division du plaisir ? C'est oublier que nous sommes en pleine refonte du paysage pop et que bien des choses ont changé (les conflits à rallonge, la crise pétrolière et les scandales politiques successifs ont fini par faire descendre de leur nuage ceux qui s'étaient perdus dans l'insouciance des champignons qui font rire). La division du plaisir, c'est du cynisme. Mais un cynisme retranché derrière le désespoir, comme dernière porte de sortie. En fait, la pochette est en symbiose totale avec son époque et avec le contenu qu'elle illustre ; à peu de choses près, "Unknown Pleasures" s'écoute comme l'électrocardiogramme d'un cœur frappé par la fatalité, l'angoisse et la peur. La voix de Ian Curtis et sa diction nous rappelle l'école allemande (Faust en particulier), mais le rendu sera encore plus froid, plus clinique, pour ne pas dire mortuaire. Musicalement, c'est alors un des premiers disques de l'histoire pop à redistribuer les rôles de chaque instrument : la basse est paradoxalement chaude, ouvertement mélodique, et à l'avant plan. La guitare, souvent à l'arrière plan quant à elle, brode des filets de notes, des accords plats et incisifs comme autant de parasites sonores. La batterie, enfin, emprunte tous les plans du dub naissant (et l'abus d'écho en particulier). Tous les éléments ont donc été sciemment mis en place pour dresser cet autoportrait de la chute inéluctable de nos cités consumméristes. Ce disque, que l'on peut carrément désigner comme le premier à instaurer une démarche indubitablement gothique, nous transpose dans une atmosphère futuriste, post apocalyptique, balayée par un vent glacial et radioactif. Un monde où les slogans "No Future" recouvrent tous les murs de cette société décadente où les forces de répressions sont aux ordres d'un pouvoir totalitaire plus néo fasciste que jamais. Il n'y a plus d'issue, plus rien à espérer. Juste essayer de survivre. "Unknown Pleasures", c'est l'écho de ce combat. La désolation à l'état pur.

note       Publiée le mercredi 24 juillet 2002

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Note moyenne        92 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Voilà où il commence, le son de guitares de Daydream Nation.

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asharak Envoyez un message privé àasharak

Une énorme claque, de celles qu'on oublie jamais...

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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La guitare vrillant volontiers "hard rock de bar à putes" de Shadowplay me fait penser que Ian Curtis aurait fait des ravages en danse épileptique sur le "Traffic" de Bernard Lavilliers. Même époque, ambiance pas si éloignée. En attendant ce fichu disque n'a pas fini de me manger... Chaque morceau pris isolément est source de fascination, j'en ferais un bouquin par piste juste pour vidanger toutes les images qu'elles charrient, le final est une horreur glaçante, z'ont pas attendu Eternal/Decades pour mettre plus bas que terre en fait, pour congeler l'âme, et te faire sentir tout le poids du non-dit, bien bien comme il faut. Salauds. Tout pouvait s'arrêter là; tout est là. À vif.

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Chopé ce jour le remaster + bonus. On gagne en ampleur, en définition voire en profondeur. On perd en compacité, et en mystère.

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

J'ai vu un docu dernièrement sur le groupe. J'y ai appris entre autres que ça y allait fort sur le cannabis dans le studio . Va savoir pourquoi, ça m'a rassuré

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