The Knutz › We are the monsters

En un deuxième album, The Knutz se hisse du rang de groupe prometteur à celui de valeur sûre. Les Brésiliens auront pris leur temps mais le jeu en aura valu la chandelle, ils parviennent à nous livrer un second essai mature, énergique, tout en conservant leur goût pour les influences diverses. En effet, pas question pour eux de sonner comme n’importe qui; les chauves-souris, les yeux charbonneux, les mohawks jais, c’est très bien mais ça n’empêche pas de faire les choses à sa manière. En partant d’une base rockabilly (‘Where the souls dance free’, ‘We are the monster’, ‘Bbbat’…) qu’il colore de noir tout en lui injectant un zeste d’énergie punky, le trio s’autorise des chansons plus groovy (‘Lady shadow’, ‘Living the nightmare’) avec une touche électronique, pour carrément surprendre (l’excellent ‘Right or wrong’ avec son refrain épique). Malgré leur allure batcave, les musiciens prouvent leur ouverture d’esprit, flirtant aussi bien avec l’électricité, la mélancolie (‘Crossing the ocean’), et même un peu de post punk pop à la Interpol (‘Apple sour girl’)…Heu, comme sur leur premier disque, non ? Exact, sauf que là, pas de maladresse, ça sonne maîtrisé, mature, The Knutz ont travaillé leur technique et le résultat est là; les compositions sont solides, les mélodies sont fortes, le chant a gagné en émotion, tout pour séduire sans se laisser piéger dans la masse des clones. Idem pour les paroles, derrière l’humour noir et une certaine désinvolture, on devine très vite que le message va au delà. En un mot comme en cent, ça marche du tonnerre pour nos Brésiliens: un superbe second cd, une grosse tournée en Amérique du Sud…Les monstres ont de l’avenir et c’est tant mieux; Halloween une fois l’an, c’est trop peu ! 4,5/6