Vous êtes ici › Les groupes / artistesGGFOTY › VIPOTY

GFOTY › VIPOTY

  • 2016 • PC Music PC006 • 1 Téléchargement Web

téléchargement • 4 titres • 10:35 min

  • 1All the Love I Had2:58
  • 2Amazing3:03
  • 3Got My Chad1:47
  • 4Poison2:47

informations

line up

Polly-Louisa Salmon

chronique

  • bubblegum bass synth-punk

Sur GFOTY, il y aurait beaucoup à dire. Sur son DJ set au Boiler Room qui donne au trollage de nouvelles lettres de noblesse par exemple. Ou sur ce court-métrage qui accompagne la sortie de son premier EP, VIPOTY, et dans lequel il est question de döppelganger voleuse de petit-copain (presque une histoire à la Momus) et d’empoisonnement dans un Starbuck (de fait une forme de redondance), avec à peine un extrait ou deux de la musique en question. Les formats, avec GFOTY, on n’est plus à ça prêt. Même ses interviews pourrait faire l’objet de chroniques. De l’art total ? Plutôt du lard ou du cochon, sans pouvoir trancher. Polly est-elle vraiment cette petite idiote ultra-matérialiste obsédée par sa propre image et dont la superficialité s’élève à des altitudes stratosphérique, ou simplement un OMNI (pour rester dans les acronymes) où il est impossible de démêler sarcasme et sincérité. Une chose est sûre, cette fille est un peu ravagée. Trop d’app sur son iPhone, sans doute. Alors elle veut son Chad (prénom ridicule, au passage). Alors une ballade pathétique et sentimentale qui serait orchestrale en d’autres espaces-temps, mais là tout est en pointillisme électro-putasse-moche, clinquant en miniature, et sous la protection glossy et kawaii d’un portable dernière génération, la trivialité, voire la vulgarité d’une nana qui balance du « I’ll be busy fucking another guy » au milieu d’un coulis de miel rosâtre. GFTOY se touche l’égo, remise dans son Cloud les sonorités les plus bubblegum-bass acidulées qui n’apparaissent qu’à la toute fin. C’est que la Polly, en fait, est en colère. Sombre. Méchante. Le fameux « Drown her in my tears » du Cake Mix n’était pas un accident. « Amazing » fait des bulles avec un chewing-gum bileux, « tu devrais être en feu, en feu, en feu » dit-elle à son Chad, que tout le monde aime parce qu’il est tellement stupide (admirez sa tête de gland de boys-band dans le court-métrage). Polly se la joue satanique. Sa voix change de genre à la faveur de pitch tripotés. GFOTY se lance des likes sur un refrain synth-sautillant en mini-bits acides, se vautre en dubstep caverneux, la bubblegum-bass prend des airs de martelage ahuri. Et relance la ritournelle idiote du refrain, aussi bête et insistante qu’un thème des Lemmings. On la retrouve bien là, GFOTY. Mais Polly est pleine de surprise. Faudrait arrêter de la confondre avec son personnage. Preuve en est, le tour de force de « Got My Chad ». Avec son chant approximatif sur une mélodie sentimentale au piano, accompagné de coups de semonces d’une batterie chargée à bloc et d’ornement mini-psyché, on se croirait chez les Flaming Lips. Pendant cinquante secondes. Et puis ça vire à une Bohemian Rhapsody version bonzaï en à peine plus d’une demi-minute, qui s’explose dans un feedback crade, annonçant la suite. Parce que si VIPOTY se pare d’atours bling-bling, c’est pour mieux tromper son monde. « Poison », c’est Polly empoisonnée, empoisonnante, synth-punk, hystéro, sans jamais manquer d’y foutre encore un refrain qui marque. Avant de pousser et re-découper un cri de vengeance qui va se perde dans l’éther numérique puis retomber comme un couperet en une série de bonne claques. GFOTY vient de vous recracher son bubblegum à la gueule.

note       Publiée le dimanche 23 octobre 2016

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "VIPOTY" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "VIPOTY".

    notes

    Note moyenne        4 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "VIPOTY".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "VIPOTY".

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Clairement, le terme "hyperpop" il est apparu y a 2 ans au plus tôt, c'est vraiment tout récent, ça dérive de la bubblegum-bass vraiment expé du label PC Music et SOPHIE, mais c'est plus, ben, pop quoi, tout en restant dans une esthétique hyper maximaliste. L'album de Charli XCX "How I'm Feeling Now", sorti l'an dernier (que je chroniquerais peut-être) en serait un parfait exemple. Après comme toujours quand une dénomination de genre apparait, y a des trucs qui sont désignés comme appartenant au genre rétrospectivement, comme quelques trucs de GFOTY (Call Him A Doctor notamment, avec son coté power pop très assumé). Après, encore hors-sujet mais puisqu'on parle de distribution/relation artiste-auditeur, c'est marrant de penser que Jean-Louis Murat lâchait des inédits en mp3 (gratos) via son site aussi tôt qu'à la fin des années 90 !

    Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

    Merci, je ne savais pas que ce type de marchandisation/rémunération de la musique existait déjà. Pour le coup, c'est chouette, j'apprends plein de trucs ici (hyperpop par exemple, que je n'utilisais pas de manière péjorative, hein). J'ai l'impression d'être aussi pertinent qu'un médiéviste qui commente la chute du bitcoin. Faut peut être que je fasse une mise à jour logiciel...

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    L'hyperpop c'est un style de musique, comme le shoegaze, le black metal, la country alternative ou l'acid house, rien de moins, rien de plus. Des artistes avec des comptes Patreons ou Onlyfans, ça existe déjà et ça va bien évidemment continuer en ce sens vu comment la rénumération des artistes par les plate-formes de streaming est à peu près inexistante sauf pour une minorité (et la crise du Covid n'a fait que pousser en ce sens), mais ça n'a rien à voir avec un style musical en particulier (et c'est vraiment hors-sujet, pour le coup).

    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    "j'imagine bien ces artistes hyperpop nous proposer un jour des abonnements premiums à des contenus exclusifs pour la modique somme de 6€99 par mois"
    Je crois qu'Obispo fait déjà ça! Est il hyperpop? C'est là la question.... ou pas.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Après, et tout délire interprétatif mis à part (sur lequel chacun y voit midi à quatorze heure, je suis d'accord avec certaines choses dites plus bas, moins avec d'autre), il faudrait pas se tromper et intellectualiser à outrance (aucun rapport avec une sorte d'art conceptuel volontiers fumeux, ça reste de la musique pop, méta sans aucun doute mais de la musique pop avant tout) un truc qui, au premier degré absolu, bute sa race aussi et surtout.;)

    (@Procastin : oui il y a un bug, on ne peut pas éditer les com trop long)