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Gert Emmens › The Last Alien

cd • 5 titres • 60:43 min

  • 1Part I 12:08
  • 2Part II 11:55
  • 3Part III15:14
  • 4Part IV 11:08
  • 5Part V 10:27

informations

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le site web de Gert Emmens ici: http://home.zonnet.nl/gert.emmens/

line up

Gert Emmens (Synthés, Moog 55 modulaire, séquenceur, guitare électrique et batteries)

chronique

L'un des plaisirs que j'ai à écrire des chroniques est de découvrir de belles perles de MÉ. Et dernièrement je dois souligner, fortement, que je suis très choyé. Si Softlock et Uncle Jim's Cidney Factory étaient des œuvres totalement inattendues, nos attentes sont et restent par contre toujours très élevé par rapport aux opus de Gert Emmens. Et le sympathique musicien Néerlandais est loin de déplaire à ses fans depuis son retour dans les terres de la puissante et mélodieuse Netherlands School, qu'il a aidé à mettre au monde avec Ron Boots, avec Outland, paru en 2014. Et si cet album, ainsi que Triza, avait renoué la passion avec les fans de la première heure, “The Last Alien” les convaincra de placer le nom de Gert Emmens parmi les plus grands artisans du genre en 2016. Pour les mordus, pour les fans de la MÉ de la première heure, le Moog 55 modulaire sonnera quelque chose en vous. Il s'agit de ce Moog très capricieux que Johan Timman utilisait pour l'étonnant Trip Into the Body, un album phare paru en 1993. La lourdeur, la résonnance et le rayonnement des mouvements des séquences transpirent tout au long de ce “The Last Alien” avec un Gert Emmens aussi patient qu'ingénieux qui a réussi à en soutirer le maximum. Outre ce Moog, le créateur de Waves of Dreams (2004) utilise le ARP 2600 pour les effets sonores. En fait, Gert Emmens amène nos oreilles captives à l'ère de l'analogue avec un album immensément puissant où seules la guitares et la batterie déjouent l'oreille des purs et durs avec une judicieuse utilisation.
On s'en doute, les effets sonores abondent ici. Et c'est de cette façon que "Part I" assaille nos oreilles. Des bruits de parois cosmiques qui se désagrègent sous les charges d'un gros bourdonnement attisent notre curiosité. Puis ce sont des vents creux qui éparpillent ces cristaux ambiants avec des souffles hybrides qui dessinent une chute de voix sans fonds. Alors que ces souffles atteignent un niveau d'alarme apocalyptique, des cognements assaillent les échos. Et tandis que les vents continuent de siffler bruyamment, des riffs (guitare ou synthé?) éparpillent des miettes de mélodies alors qu'une ligne de basses séquences éclot aux horizons des 150 secondes. Les pulsations dessinent un genre de ronflement industriel continu. Nous sommes en terrain familier. C'est du Gert Emmens, mais il y a quelque chose de différent. L'enveloppe sonore! Ici, tout est sur-dimensionné avec un esthétisme sonore qui atteint les limites de la science-fiction sonique. Les effets et les séquences qui se décarcassent sous une avalanche de tons aussi drue qu'une pluie tropicale nous rappelle que la MÉ est née dans les interstices de machines capricieuses mais uniques. Et cela s'entend à la grandeur du ce dernier opus de l'ami Gert. Les basses séquences se bousculent dans un schéma que nous connaissons tous alors qu'un synthé dessine une mélodie évasive qui teintera les prochaines minutes de "Part I". Le mouvement des séquences est agile et sculpte des boucles oscillatrices qui dynamisent ce rythme mi ambiant mi-entraînant et qui trouve son air d'aller avec de bonnes percussions. Qui dit Gert Emmens dit aussi structures en continuel mouvement. Les synthés et leurs harmonies nasillardes sont uniques à la signature Emmens, comme ces rythmes qui, même stationnaires, comme dans "Part II" et "Part IV", évoluent avec de beaux mouvements ondulatoires ou du bon rock cosmico-électronique enlevant. Comme ici. Tout au long de “The Last Alien”, Gert Emmens poursuivra ce perpétuel combat rythmique entre percussions et séquences dans des schémas très enlevants. Si ces rythmes soulèvent les passions, le synthé n'est pas en reste avec des harmonies flûtées qui forgent de beaux ver-d'oreille alors que les ambiances sont ornées d'effets sonores qui font bondir ces oreilles. Jouant toujours entre les limites du progressif et de l'électronique, le synthésiste Néerlandais ajoute des textures d'orgue à une musique tissée tellement serrée que nos oreilles cherchent constamment leurs souffles. Entraînants et vivants, les rythmes qui assaillent les ambiances de “The Last Alien” sont aussi lents et lourds, comme dans "Part II" où on devine un grand pélican voler paresseusement sous les ondes du cosmos. Le battement des séquences ici et les souffles moroses d'un synthé en mode intensité dramatique amènent le titre vers une finale un brin effroyable. Les rythmes bougent et muent au gré des ambiances et d'une pléthore d'effets sonores alambiqués alors que les synthés ont toujours cette signature Emmens tatouée dans les harmonies. Si on a aimé le rythme incendiaire de "Part I", "Part III" va vous jeter par terre avec un superbe combat entre séquences et percussions dans une structure à couper le souffle. Les influences de Tangerine Dream assiègent toujours le mouvement des séquences ainsi que les nappes et riffs de synthé dans la musique de Gert Emmens. La mélodie vampirique qui souffle sur "Part III", de même que la guitare, est là pour le rappeler. À cet effet, les premières minutes de "Part V" sont édifiantes. Même fortement animé, la structure de "Part III" reste en mode évolutive, comme "Part I" et "Part V" avec de fines nuances dans les approches de rythme. Les rythmes mous et lents de Gert Emmens m'ont toujours séduit. Alors j'ai dévoré la belle courbe ascensionnelle de "Part IV" et ses explosions d'intensité. "Part V" se distance un peu des ambiances de “The Last Alien” avec une approche très TD. C'est un bon rock électronique qui est plus près des structures usuelles de Gert Emmens que celles un peu plus compliquées qui jalonnent les 50 premières minutes de “The Last Alien”. Le titre implose dans une belle finale nuancée de tendresse. Un doux clavier pleure sous ces larmes de synthé qui sifflent la solitude morose, une autre facette de la musique de Gert Emmens qui m'a toujours rejoint. C'est du très bon Gert Emmens qui se surpasse ici avec un album solide, sans failles et où le rock électronique cosmique des années vintage prend une toute autre dimension. “The Last Alien” est un superbe album riche en tons, en couleurs et en textures qui va meubler mon Top 10 de 2016! Chapeau Gert, car même après toutes ces années, après tous ces albums, tu as réussi à m'étonner encore!

note       Publiée le samedi 24 septembre 2016

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