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Orchestral Manoeuvres In The Dark › Orchestral Manoeuvres In The Dark

  • 1980 • Dindisc DID 2 • 1 LP 33 tours

cd • 10 titres

  • 1Bunker Soldiers 2:51
  • 2Almost 3:40
  • 3Mystereality2:42
  • 4Electricity 3:32
  • 5The Messerschmitt Twins 5:38
  • 6Messages 4:06
  • 7Julia's Song4:40
  • 8Red Frame/White Light 3:11
  • 9Dancing 2:59
  • 10Pretending To See The Future 3:48

informations

Il existe une multitude de variations autour de la pochette : taille des trous, couleurs, forme (pour les versions CD) etc. Pour ce qui est de la version CD de la pochette trouée, il faudra attendre la réédition chez Micro Werks de 2010 pour la retrouver. Pochette originale signée Peter Saville en 'die-cut' (matricée) pour révéler la pochette intérieure orange.

line up

Andy McCluskey (basse, percussions électroniques, voix), Paul Humphreys (claviers, percussions électroniques, voix)

Musiciens additionnels : Martin Cooper (saxophone sur 'Mystereality'), Dave Fairbairn (guitare sur 'Julia's Song', Malcolm Holmes (percussions sur 'Julia's Song')

chronique

  • minimal wave, proto synth pop

Il y avait les signes - il y en a toujours. Kraftwerk, bien sûr, mais aussi Brian Eno, Ultravox, Gary Numan, The Normal… du balai le rock : la jeunesse des années 80 serait synthétique ou ne serait pas. La mesure est donnée dès 1979 par la parution du single ‘Electricity’, et en février 1980, Orchestral Manœuvres In The Dark donne le coup d’envoi d’une décennie plus post-moderne et angoissée que jamais. Ces anglais-là, ce qu’ils cherchaient alors, c’était à décoincer Kraftwerk sans en dénaturer le message. Imaginons un monde musical en ébullition mais encore privé de Soft Cell, de Depeche Mode et de New Order (encore que là, on sait pourquoi). Tout cela s’est joué de peu, finalement, et on comprendra bien que la transition était moins l’affaire d’un seul groupe - chose faite la décennie précédente - que d’une inévitable déferlante, en particulier dans les charts, la faute à la démocratisation des synthétiseurs. Comme les critiques ont dû fulminer, à l’époque, contre ces gamins gominés venus "commenter le présent" avec leur musique en toc – tel Frank Sinatra dégommant Elvis alors, et tels nos cinquantenaires lourdauds d’aujourd’hui nous assurant avec le même aplomb que la new-wave, au moins, c’était de la vraie musique ! Nos gamins d’ici, Paul Humphreys et Andy McCluskey, tous deux de Liverpool, ne tombaient pourtant pas du ciel, ayant bidouillé et joué plusieurs années sous les noms VCL 11 (en duo) et surtout avec The Id, ce dernier à l’origine des ‘Julia’s Song’ et ‘Electricity’ que l’on retrouve ici. S’octroyant les onéreux services de Peter Saville (à l’origine des pochettes de Joy Division et Factory Records) et s’installant sur un label secret de Virgin, ils s’offrent à nous dans toute leur nudité et leur jeunesse. Trois décennies plus loin, c’est sûr qu’à part les tubes (et quels tubes !), il est difficile d’entrer dans leur son ultra dépouillé à moins d’être déjà adepte de ce rigorisme musical aujourd’hui très en vogue qu’il a bien fallu nommer, faute de mieux, minimal wave. Ces gusses ont un sens inné de la composition, et une conscience extrême de ce qu’il font – ce qui leur jouera des tours – mais les dix morceaux sont finalement inégaux dans leur intensité, et s’enchaînent gauchement – c’est mon avis. La présence d’instruments acoustiques, notamment la basse discrète mais diligente, évite le tout-robotique et un saxophone vient même voler la vedette aux synthés sur ‘Mysteriality’. À posteriori il est tentant de glisser cet essai dans le stéréotype du premier album, place qu’il occupe de toute manière, à savoir celle d’une ébauche de jeunesse comprenant tout ce qui fera leur succès par la suite : une alchimie de l’accroche qui tue, des thématiques angoissantes et contemporaines chantées avec une emphase romantique, une présence humaine forte en contraste avec les expérimentations sonores au risque de perdre tout public. La destinée du groupe étant elle-même une illustration parfaite du mythe d’Icare, vous pensez bien que l'on ne va pas en rester là pour les raccourcis narratifs.

note       Publiée le mardi 30 août 2016

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    ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

    ils ne partageaient pas l'affiche avec Joy Division pour rien : ) c'est leur meilleur album !

    Message édité le 05-07-2022 à 16:42 par ProgPsychIndus

    Note donnée au disque :       
    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Purée, comment j'ai pu passer à côté de celui-ci si longtemps ?!? J'en suis à la piste 6 et c'est que des bonnes choses. Heureusement que G.O.D existe !

    E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

    Sans doute le moins bon des quatre premiers, mais tout de même très chouette album, très minimal en effet, mais avec cette super basse post-punk. "Messages" et "Electricity" sont aussi catchy que bouleversants.

    Note donnée au disque :       
    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Comme Hazincourt, c'est un disque d'ado mais j'ajouterai comme le groupe lui-même (et en ça le recul critique, même s'il existe, reste bien précaire). Personnellement j'ai découvert le groupe, sans grande originalité, à 12 ans, avec leur énorme tube "Enola gay" à sa sortie, en 1980 et même s'il est devenu une scie musicale 36 ans après, à l'époque et même encore aujourd'hui pour moi, oui je sais ça fait histoires chiantes d'anciens combattants au coin du feux, le morceau aux cotés d'autres ("Fade to grey" de Visage, "Chercher le garçon" de Taxi Girl, "Tainted love" de Soft Cell ou "John and Mary" de Robert Palmer) jurait sévèrement dans les émissions de classement des meilleurs ventes des radios (périphériques comme on disait) d'alors et ce au milieu de la multitude disco festive (Born to be alive).
    Mais comme leur premier album, et son tube "Electricity", était complètement passé inaperçu en France, c'est bien après sa sortie que je le découvris, les méandres de la distribution des vinyles en France, et ailleurs je suppose, faisait que souvent la découverte de certaines musiques relevait de l'aléatoire le plus hasardeux.
    Ce premier album est, pour moi, l'exemple typique du do it yourself talentueux. Même si l'équilibre si fragile entre expérimentation et musique pop est encore à l'état embryonnaire ici et explosera réellement sur les albums suivants. Mais il contient quand même des pépites emplies d'énergie communicative et à l'atmosphère typiquement "Növö" comme "Red frame/white light" ou "Bunker soldiers".

    cyberghost Envoyez un message privé àcyberghost

    Perso j'ai découvert ça très tardivement, pour ne pas dire tout récemment, et tout dépend des jours, parfois ça glisse tout seul, parfois j'ai l'impression d'écouter de la zique de balloche :-P Mais y a quelques morceaux qui tuent bien, genre Bunker Soldiers ou effectivement Dancing qui est assez perché... Sur ma version, quelques bonus dont le sublime "I Betray my Friends" (originellement une face B de single, si je dis pas de connerie...)