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Giacinto Scelsi (1905-1988) › Quattro pezzi su una nota sola

cd • 10 titres

  • Quattro Pezzi Per Orchestra (1959)
  • 11
  • 22
  • 33
  • 44
  • Anahit (1965)
  • 5Anahit
  • Uaxuctum (1966)
  • 6I
  • 7II
  • 8III
  • 9VI
  • 10V

informations

Enregistrement réalisé du 12 au 20 avril 1989 en l'église Sainte-Catherine de Cracovie

Vu la courte durée de l'oeuvre (environ 10/15 minutes), on trouve souvent des "compilations" très intéressantes de Scelsi où se trouve ce "Quattro...". A titre personnel je conseille le petit coffret 3 CD regroupant également ses oeuvres "mystiques" dirigées par Jurg Wyttenbach chez Musicdisc, dont est tirée cette chronique.

chronique

  • proto spectrale

Il y a des rencontres qui bouleversent votre vie, celles qui vous ouvrent sur des territoires inconnus, des promesses d’avenir d’une réalité que vous n’imaginiez pas. Pour Gérard Grisey, cette rencontre se fait à l’école de musique, celle de la Villa Médicis (sorte d’HEC élitiste pour génies aisés), auprès de Giacinto Scelsi, un compositeur un peu moqué, à moitié allumé-illuminé, voir mystico sur les bords. Les élèves se demandent ce qu’un type aussi farfelu bricole aux côtés de prof’ comme Ligeti ou Stockhausen, prof’ qui ne tarissent pourtant pas d’éloge sur l’improbable Scelsi. Il faut dire que ces œuvres – et en particulier celle dont je vous parle aujourd’hui – pour anecdotiques qu’elles paraissent dans l’Histoire, n’en sont pas moins révolutionnaires et absolument essentielles. Car derrière une espèce de loufoquerie incontrôlable – plus explicite sur ses œuvres dites "mystiques" ou tout du moins "orientalisantes" - Quattro pezzi su una nota sola (quatres pièces pour une note, c’est facile l’italien) annonce purement et simplement le déploiement quasi hégémonique de la microtonalité, des microintervalles et la micropolyphonie et l’obsession du timbre et/ou de tout une batterie de choses micro, réductionnistes, minimalistes et répétitives (ouf !). L’Onkyokei 30 ans avant… Quattro pezzi su una nota sola, donc, une seule note jouée sur différents instruments à différentes vitesses à différentes attaques, parfois seule, parfois en groupe, avec des microvariations quasi imperceptibles, vous avez compris l’idée. Pratiquement 60 ans plus tard tout ça semble assez gentil (et ça l’est), et n’aurait sans doute pas le statut cultissime sans la vénération totale et absolue de ce qui deviendra "l’école spectrale", dont cette œuvre est un peu le paradigme – autrement dit, un défrichage, un premier essai, une tentative, avec ce que ça comporte en terme de "limites". Les œuvres suivantes de Scelsi seront bien plus intéressantes, mais impossible de faire l’impasse là-dessus

note       Publiée le mercredi 24 août 2016

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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    Eh eh... Oui, je me doute que tu ne vas pas en rester là, vue la matière qu'il y a dans ces trois disques. On s'attend à la suite. (DE PIED FERME !).

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    Ouais, ses oeuvres à titres absurdes (qui ne veulent généralement rien dire d'ailleurs) remuent bien les tripes. Soon on guts of darkness...

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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    C'est... Variablement violent ou doux, en fait, ce qu'on trouve dans ce coffret - qui est très beau, oui. Et Scelsi, de toute façon, c'est bien plus nuancé et divers que la réputation qu'il a, de grinceur microtonal exclusivement (je me rappelle une nouvelle de Tonino Benacquista qui prend une de ses pièces - pour violoncelle si je me souviens bien - comme centre d'une histoire de haine-voisinage assez méchante, tiens, là...). Rien que sur ce CD là (le deuxième des trois), on passe du très sensuel et luminescent - je trouve - Anahit à l'apocalyptique de Uaxuctum, qui a vraiment quelque chose de secouant, perturbant. Et puis il y a des choses qui sur d'infimes variations de ton crée une immensité, un espace incroyablement vaste - Aion, quoi, c'est magnifique. Après oui... Dans mon souvenir, ces Quatre Pièces ont un côté plus "études" - ce qu'elles sont d'ailleurs, et ce n'est de loin ni le premier ni le seul a en avoir composé, des œuvres dans cette optique... En fait ce sont sans doute les pistes du coffret auxquelles je reviens le moins.

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    CeluiDuDehors Envoyez un message privé àCeluiDuDehors

    Ce coffret est vraiment superbe! Les Quattro pezzi sont pas mirobolantes en effet mais les pieces pour grand orchestre sont d'enfer! Ce truc m'a fait basculer - avec LaMonte Young - la tete la premiere dans la musique classique indienne, et accessoirement une de mes plus profonde experience musicale.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    non, ca sonne comme un exercice de style mais c'est plutot tres abordable; d'autres pieces orchestrales sont plus sombres, avec une dynamique etendue, et tendent plus vers du Ligeti pas si violent. Mais le travail sur le son, les timbres a l'air vraiment dans le haut du panier.

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