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Steve Roach › Shadow of Time

  • 2016 • Projekt Projekt ‎| PRO00334 • 1 CD digipack

cd • 3 titres • 73:49 min

  • 1Shadow of Time 38:07
  • 2Night Ascends 23:48
  • 3Cloud of Knowing 11:54

informations

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien Bandcamp suivant: http://steveroach.bandcamp.com/album/shadow-of-time

line up

Steve Roach (Synthés analogues et numériques)

chronique

Puisque les deux œuvres étaient intimement reliées, je me suis tapé This Place to Be et “Shadow of Time” back-à-back depuis les 2 derniers jours. Et si l'exercice m'a semblé parfois pesant, j'y ai vu la lumière. En fait j'y ai entendu le son. Le son du silence! Le son du vide! Passer maître dans l'art de moduler les vents, de faire chanter les murmures du silence ou de faire miroiter les ombres des cavernes, Steve Roach revient à la charge avec un autre monument de musique d'ambiances sombres et méditatives. Et comme à chaque fois, l'exercice revient à établir des points de comparaison avec les chef d'œuvres ultime dans le genre; Structures from Silence et Quiet Music. Mais n'est pas justement Structures from Silence, ou encore Quiet Music, ce que l'on souhaite. Si par le passé des albums tels que This Delicate Forever, Etheric Imprints et dernièrement Emotion Revealed semblaient sonner un retour aux sources de ces structures pour Steve Roach, le synthésiste californien se gardait toujours une petite distance pour éviter les pièges de la comparaison. Souvent il a flirté avec ces frontières. Et souvent nous avons eu l'impression que certains albums supplantaient la beauté mirifique de ses deux œuvres. Prenant sa source aussi loin que cette époque, “Shadow of Time” répond à un besoin de Steve Roach de s'éloigner de ses opus un peu plus dynamique. Dommage, j'aimais bien ce côté de Roach! Mais si pour ce faire il pond une musique aussi subliminale que “Shadow of Time”, la déception y trouve une voie d'exaltation. Tout d'abord l'incomparable pièce-titre et ses 38 minutes de sérénité!
Facile à décrire, "Shadow of Time" est un long voyage minimaliste où nous volons sur le dos d'un aigle géant par une noire nuit de canicule. De lents mouvements ailés déploient une aura ténébreuse où chaque élan se recueille comme une grosse vague qui nous enveloppe de son écume sonique. C'est calme comme ces caresses qui nous assiègent lorsque l'on est entre deux phases de sommeil. Platonique? Pas du tout! Chaque élan est comme un refrain qui accentue peu à peu son acuité et changeant subtilement sa couleur envahissante dans les sombres souffles des drones qui errent comme ces vents rauques qui sont prisonniers des décors du torride désert californien. On peut y entendre des voix. Elles sont si discrètes que ça pourrait être le fruit de notre imagination qui se laisse emporter par ce flot d'ondes sibyllines unique aux symphonies sur les dérives du silence par l'unique Steve Roach. Si l'on sent les effluves de This Place to Be ici, c'est encore plus évident dans "Night Ascends" dont les mouvements ailés sont nettement plus intrigants, plus dérangeants que ceux de la longue pièce-titre. Mais nous restons toujours dans les hautes sphères de la musique méditative avec des harmonies énigmatiques soufflées par des ambiances ésotériques. Il y a des parcelles de cauchemar qui traînent ici... "Cloud of Knowing" conclût cette antépisode à This Place to Be avec un mouvement encore plus calme, encore plus immersif où les empreintes de la série Immersion rôdent un peu comme à l'affut de notre éveil.
Qu'est-ce que je trouve d'intéressant dans cette musique qui n'en est pas, m'a soufflée Lise? Aucune mélodie, moi j'en ai trouvé, et aucun rythme, moi j'y ai entendu les élans de boucles répétitives qui forgent ces ossatures de rythmes ambiants, a-t'elle renchérie. Et c'est tout le débat! Mon pote, qui fut mon guide dans la découverte de la MÉ, a trouvé “Shadow of Time” très immersif et surtout très long. Ma conclusion est que cette musique de Steve Roach est très personnelle à nos états d'âme. J'y trouve mon bonheur lorsque j'ai besoin de quiétude, lorsque le sommeil tarde à chasser ces poussières d'hyperactivité qui luttent contre l'aphasie. Et c'est là que Steve Roach devient notre intime compagnon spirituel. Mais au-delà de ce constat, je suis bien d'accord pour insérer ce dernier ouvrage sur la méditation du synthésiste californien entre les deux chef-d'œuvre précités en ouverture et Emotion Revealed qui reste pour moi une superbe surprise.

note       Publiée le vendredi 19 août 2016

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