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Samy Birnbach/Benjamin Lew › When God was famous

cd • 13 titres

  • 1Pourquoi que je vis
  • 2Kommt
  • 3The wheel
  • 4An upbraiding
  • 5Men with coats thrashing
  • 6Response
  • 7What is to be given
  • 8Ravenna
  • 9Hotels
  • 10Mandorla
  • 11Plis
  • 12In the green morning, now, once more
  • 13Little birds sit on your shoulder

extraits vidéo

informations

IL s'agit du volume 19 de la série Made to Measure. Les poètes sélectionnés sont dans l'ordre des morceaux: Boris Vian, Gottfried Benn, W.B. Yeats, Thomas Hardy, Malcolm Lowry, Bob Kaufman, Delmore Schwartz, Hermann Hesse, Guillaume Apollinaire, Paul Celan, Paul Eluard, Kenneth Patchen.

line up

Samy Birnbach (chant), Benjamin Lew (électronique)

Musiciens additionnels : Peter Principle (guitares), Michel Berckmans (hautbois, basson), Aurelia Boven (violoncelle), Anneli Drecker (choeurs)

chronique

Entre 1984 et le milieu des années 90, le label Crammed lance une ambitieuse collection d’enregistrements regroupés sous l’appellation ‘Made to measure’ dont l’idée est de permettre aux artistes de créer une musique destinée ou qui pourrait l’être à d’autres médias (théâtre, film, danse…), ce qui arrivera d’ailleurs à certains des ces trente-cinq volumes (quand même !). A dire vrai, je n’ai pas tellement suivi cette série à laquelle participeront notamment Hector Zazou, John Lurie, Blaine L.Reininger, Minimal Compact…Justement, le seul volume qui me soit familier est le fruit d’une collaboration entre le chanteur du groupe, Samy Birnbach, et Benjamin Lew du nom de ‘When God was famous’, sous-titrée ‘A tribute to poetry’. Ce sont donc treize textes signés aussi bien Boris Vian, Yeats ou Apollinaire que Thomas Hardy, Gottfried Benn ou Eluard et Hesse, en anglais, allemand, français, interprétés par Birnbach sur des trames composées électroniquement par son comparse (complétées acoustiquement avec l’aide d’autres musiciens). Autant le dire d’emblée, il se dégage une ambiance vraiment spéciale de ce disque, quelque chose de mystique, triste, parfois maladroit mais toujours émouvant. On retiendra les pièces les plus mélancoliques telles que ‘Response’ de Bob Kaufman, aux arrangements néoclassiques doux (piano, violon, hautbois), le funèbre ‘An upbraiding’ de Thomas Hardy (mon favori) dans laquelle le défunt se rit des larmes de sa compagne qui ne lui a jamais témoigné la moindre marque d’affection de son vivant, ‘Ravenna’ de Hesse, bande-son d’un dimanche de pluie sans pluie, version soleil du Sud, l’acidité en plus. ‘Mandorla’ de Paul Celan pousse la même idée un cran plus loin, comme la beauté d’une aurore légèrement menaçante (les pleurs de la guitare électrique). Il est toujours ardu de se coller au français quand il n’est pas notre langue maternelle et seule la beauté grave de son timbre (solidement épaulée par la musique de son collègue) permet à Birnbach d’éviter le ridicule sur ‘Hotels’ de Apollinaire avec son rythme de toupie bancale, ‘Pourquoi que je vis’ de Boris Vian ou ‘Plis’ de Eluard, de bonnes chansons au final, même si la portée des textes n’est pas forcément au top. Je suis moins convaincu par les tentatives plus expérimentales de ‘Men with coats thrashing’ (Malcolm Lowry) et ‘What is to be given’ (Schwartz) pour lesquels le ton se fait moins beau, moins confortable, Lew s’essayant à des rythmes ethno-modernes, trames ambient, certes intéressants mais rompant quelque peu selon moi la cohérence du disque, idem pour le chant. ‘The wheel’, dans une veine similaire s’avère nettement plus réussi et prenant, pareil pour la douzième piste avec son tempo de marche orientale. On optera pour la version cd offrant un treizième titre bonus récité et non chanté, mélancolique à souhait. Quand Dieu était célèbre avant que Nietsche ne le tue, la terre était comme un jardin d’Eden où l’homme côtoyait la poésie comme on marche dans un verger empli de fruits où il suffisait de se baisser pour cueillir rimes et belles paroles comme autant de doux moments à l’ombre apaisante de la beauté…Il y a de cela des lustres, semble-t-il.

note       Publiée le mardi 19 juillet 2016

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    Oui, il y a eu du très beau monde là dedans (35 volumes, ok, je comprend mieux !), dont Yasuaki Shimizu, dont ça doit être l'un des seuls voire le seul disque sorti en Europe à l'époque. Un projet assez cool de musiques de pub, façon Commercial Album mais versant zen à la Penguin Café... Un gusse dont je devrais causer tantot.

    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Je l'aime bien ce disque, il se dégage un parfum doux/amère qui doit beaucoup aux sonorités et ambiances bigarrées typiquement 80's finissantes et à la voix de Birnbach si particulière qui marquait déjà de son empreinte l'identité de Minimal Compact.
    La collection Made to Measure, liée à l'excellent label belge Crammed discs, est une entreprise haut de gamme très musique nouvelle/ambient/expérimentale/postmoderne, comme on en fait plus, je possède le premier volume (une compilation regroupant des morceaux de Minimal Compact, Benjamin Lew, Aksak Maboul et Tuxedomoon, excusez du peu) ainsi que ceux de Steve Shehan, Hector Zazou, Fred Frith, Schell & Karo et c'est très bon. Je m'étais dit, il y a un moment déjà, de continuer à prospecter le reste des volumes...