Ah, Charles Manson. Qu’il en a fait baver des gens... mais quand on écoute du rock au sens large, on est devenu habitué à voir sa tronche à toutes les sauces, un peu comme Che Guevara ou Jeanne d’Arc, selon l’obédience de la manif... Manson pour tous ? C’est un peu ce qu’on se dit par exemple quand on voit AXL Rose se dandiner avec la tronche du gars sur le T-Shirt, ou reprendre même une chanson du vieux sur le « Spaghetti Incident »... c’est ce qu’on se dit souvent quand on écoute cette mixture death / thrash / hardcore, qu’on entend et qu’on voit dans les albums de groupes comme Length of Time les textes et la tronche de Charlie. Ah, et j’oubliais un autre symbole sur-utilisé dans cette scène, les logos de la « Process Church », un culte estampillé Amérique underground pour faire mégavite, dont je ne parviens toujours pas à comprendre la fascination par tous ces groupes, Integrity en premier... mais bon, vous aurez droit à la tronche de Robert de Grimston aussi, ainsi que, en passant, une double page avec un soyeux Anton Lavey dans toutes sa splendeur kitschou crâne. Quel squatteur cet Anton. Voilà pour les interrogations de routine. Length of Time est donc inspiré par ces gens obscurs et au mental assez expérimental, mais aussi par Death in June ou Boyd Rice, c’est eux qui le disent dans le livret - enfin, ils sont estampillés bien gutsiens aussi les gaziers vous me direz. La musique elle est donc ce qu’on attend de ce type de groupe : des riffs de death ou de thrash, agrémentés de mosh parts bien violentes, une voix écorchée parlant d’amour et de mort, passant du cri de hyène au growl grave, chantonnant parfois comme un psychopathe les correspondances entre les points cardinaux des idéologies et des sentiments (amour, haine, jésus, satan, etc.). Cette musique a aussi une tendance à la linéarité, certains morceaux planant assez mollement sur mon besoin de baston, mais qui durent sans doute bien foutre le feu aux clubs où le groupe a atterri lors des tournées de l’époque... Donc si vous n’êtes pas difficile, et que vous voulez satisfaire votre besoin de haine transcendantale, essayez donc ce premier album des belges de Length of Time qui, me dit mon oreillette, changera plus tard sa musique vers quelque chose de plus groovy et accessible. Sinon, vous pouvez tout bonnement sortir un vieux Mayhem ou chantonner avec votre copine en gratouillant à la guitare « Look at Your Game, Girl ». L’œil torve. Eh, ma foi, cet univers est brutal, faut bien compenser.