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Fariba Hedayati Nikfekr › The Drop

cd • 15 titres

  • 1Colorful Dream (feat. Seyyed Behnam Ma'sumi)
  • 2Chaharmezrab (feat. Seyyed Behnam Ma'sumi)
  • 3Daramad Afshari
  • 4Araq & Qarayi
  • 5Maqam–e Saba
  • 6Seven Cities of Love (feat. Seyyed Behnam Ma'sumi)
  • 7Forud (Afshari)
  • 8Daramad Chahargah
  • 9Image of Sorrow (feat. Seyyed Behnam Ma'sumi)
  • 10Avaz in Bidad Mode
  • 11Lover & Beloved (feat. Seyyed Behnam Ma'sumi
  • 12Avaz–e Hesar
  • 13Raha (feat. Seyyed Behnam Ma'sumi
  • 14Forud (Chahargah)
  • 15Colorful Vision (feat. Seyyed Behnam Ma'sumi)

informations

line up

Fariba Heydayati (sêtar), Seyyed Behnam Ma'sumi (tonbak, kuze)

chronique

  • savante > persane > sêtar

C'est dans l'adversité que l'homme révèle toute sa force. Je ne sais pas quel imbécile est à l'origine de cette maxime, mais elle se vérifie parfois. Il n'existe pour ainsi dire aucune réalisatrice de film en Iran. La seule actrice connue du pays est désormais persona non grata – et pour les autres on n'en est pas loin. La jeune génération de musiciens est décevante, même l'extraordinaire Mohammad Motamedi s'enfonce dans la musique symphonique hollywoodiranienne, tandis qu'on reste quasi sans nouvelles discographiques d'Hossein Alishapour (par contre pour pirater les DNS y'a du monde hein!). Le seul groupe indé connu du pays s'est autophagé dans le drame. Cerise sur le gateau, Kiarostami vient de mourir. Il n'y a plus de lien entre la précédente génération (celle qui a connu l'horreur post-révolutionnaire) et la nouvelle (déjà née dans le règne des ayatollah). C'est le constat que me faisait Reza Ghassemi : les maîtres de la musique traditionnelle, pas fous (pas tous), se sont tous exilés du pays, ne trouvant pas d'élèves pour transmettre leur savoir (faire), qui se destine donc à une mort certaine – quand il suffit de voir qu'il ne reste plus grand monde de vivant (Shajarian ça va pas tarder ; reste Alizadeh, à L.A. - le mec ! - qui s'en bat un peu les steaks, Tala'i qui a quasi disparu lui aussi, et Ghassemi, qui reste enfermé dans son appart' de Puteaux) ça rend triste, ça rappelle le sort qu'on résèrve aux maqams irakiens de Bagdad, aujourd'hui sans gardien... Mais c'était sans compter sur cette énorme partie de la population qu'on n'écoute pas (et pour cause, elles n'en ont pas le droit) : les femmes ! L'ironie du sort, c'est quand même quelque chose. Que les deux musiciens les plus brillants et inventifs de ces dernières années soient des femmes, c'est un petit régal en soi. Car si je vous avais déjà parlé de Sepideh Meshki (la jeune élève surdouée de Lotfi), je n'avais pas encore évoqué le cas Fariba Heydayati. Elève des derniers maîtres dont je parlais, Lotfi, Tala'i, Ebadi, Zolfonoun, Janguk, Alizadeh – ce qui lui a sans doute permis d'apprendre toute une panoplie de techniques et styles différents – elle est surtout connue en Occident pour avoir monté le premier groupe uniquement composé de femme, basé à Paris (bin tiens), auteur notamment d'un formidable Rozaneh dont je vous parlerais un autre jour. Quoiqu'il en soit, l'âge de la maturité arrivant, Fariba Heydayati nous propose son premier album solo (accompagné d'un incroyable joueur de tonbak, quand même, Seyyed Behnam Masumi), dont le titre, ce n'est pas banal, est en anglais ! The Drop, j'hésite à la traduction, la goutte, la chute ? De chute, il n'en est pourtant pas question, tant son jeu de setar, aérien, souple, virtuose, ne trouve pour ainsi dire aucun concurrent à l'heure actuelle. Ses compositions en Chahargah (un dastgah assez fermé bien que riche) sont parmis les meilleurs jamais entendues ! Une finesse d'orfèvre, un rythme félin et reptilien, spirituel sans être mystique, et incroyablement technique sans en avoir l'air. Fariba Heydayati nous propose sans doute le meilleur disque de setar solo (ce qui peut vite être un peu relou, hein, et pourtant vous connaissez mon amour pour cet instrument) depuis « Torkaman » du daron Alizadeh. Qui aurait deviné que quatre ans plus tard, sortie de nulle part, une certaine Sepideh Meshki allait reprendre le flambeau de la plus belle des manières ? Car, oui, depuis The Drop, aucune nouvelle (encore!?) de madame Heydayati Nifekr – hormis un étrange disque de comptine pour enfants.

note       Publiée le dimanche 10 juillet 2016

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