Massacra › Signs of the decline

Après la grosse baffe qu'était "Enjoy the violence", on était en droit de se demander sur l'évolution qu'allait prendre le groupe. A l'écoute de ce "signs of the decline", la question ne se pose pas bien longtemps. Prenez "Enjoy the violence", ajoutez y une super prod', un batteur qui bastonne encore plus et vous avez cette galette. On notera donc principalement un nouveau durcissement du ton, toujours plus brutal et agressif, par le biais de gros riffs thrash couplés à de longues lignes tremolo typiques du death old school, un songwriting toujours d'une qualité supérieure et globalement une maturité dans l'exercice de son style qui force le respect. On notera cette faute de goût qu'est la récitation "à capella" d'un couplet, après "Baptized in decadence". En fait, le principal atout de cet album en comparaison du précédent est sûrement ce Matthias Limmer, le batteur, qui pose ici un jeu plus varié, à la fois plus subtil et plus agressif, qui a su trouver les patterns idéaux pour appuyer le riffing toujours aussi inspiré de la paire de guitaristes. Le groupe se fait maitre dans l'art de démarrer ses morceaux ("Mortify their flesh", Traumatic paralyzed mind"), la brutlité se fait toujours de mise, et le groupe se permet ici de balancer ses plus belles pièces ("Full frontal assault" qui n'est pas sans rappeller le Sepultura de "Schizophrenia" ou bien "Evidence of abomination"). "Signs of the decline" ou l'amélioration intelligente de "Enjoy the violence", une brutalité directement issue du thrash, remodelée par des fans de death metal. Un disque qui renvoient autant à Slayer (période "Reign...") qu'à la scène death américaine de l'époque (Deicide, Cannibal Corpse etc...). Le résultat est explosif, super rapide, original, avec un son qui n'a pas vieilli d'un poil. Un grand classique du death metal, rien de moins. Bordel ce "Full frontal assault"...