L’imagination de l’homme ne connait aucune limite en matière de torture. Tenez, la poire d’angoisse, une sorte de boule qui venait à s'ouvrir et à s’élargir grâce à des ressorts intérieurs de sorte qu'il n'y avait pas moyen de la refermer sans l'aide d'une clef spéciale. Elle pouvait être enfournée dans la bouche du supplicié pour masquer ses cris mais également pour le condamner à mourir de faim, sans compter les autres endroits où elle pouvait être introduite (je vous laisse seuls avec votre imagination, petits canaillous). Quand une formation deathrock opte pour un tel titre, on se doute qu’ils ne vont pas parler de la campagne et des petits oiseaux. Effectivement, la musique de Deth Crux est tendue, opaque, évoluant entre des influences à la Mephisto Walz (la seconde partie de ‘Hypnotized’) et des passages légèrement plus violents. C’est made in L.A., un coin où la tradition deathrock a eu le temps de croître et laisser ses racines morbides s’enfoncer profondément dans le bitume pollué. Rien de neuf niveau atmosphères mais une bonne capacité mélodique notamment avec des morceaux de la trempe de ‘Insanguination’ (le tube de ce mini) ou 'Swallowed'. J’ajouterais une forme de résignation, dégagée par le chant, qui baigne ces quatre compositions d’une aura particulière, un brin claustrophobe, au fil des écoutes. Est-il masochiste de prendre plaisir à ces climats torves, malsains ? Qu’importe, le deathrock est la plus jouissive des tortures…