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Selim Sesler › Anatolian Wedding

cd • 13 titres • 54:41 min

  • 1Dağlar Kızı Reyhan / Reyhan the Mountain Girl3:31
  • 2Gözyaşı / Tears5:40
  • 3Yüksek Yüksek Tepeler / The Song of a Homesick Bride5:38
  • 4Kasap Havası / Butcher's Air4:48
  • 5Yağcılar Zeybeği (Koca Arap) / The "Yağcılar" Dance (The Humungous Arab)3:30
  • 6Topal Oyun Havası & Maçka Yollari Taşlı / The Cripple's Air & Pebbly Paths of "Maçka"3:39
  • 7Melodik Sesler / Melodic Meanderings4:48
  • 8Meşk Havası / Lover's Bliss4:12
  • 9Roman Ağıtı / Roma Lament2:41
  • 10Su Köyceğiz Yolları / Those Roads of "Köyceğiz"3:49
  • 11Pazarda Bal Var Gelinim / Festive Village4:29
  • 12"Koloz" Havası / "Koloz" Air3:36
  • 13Kara Üzüm Habbesi / Black Grape Seed4:20

informations

Produit par Ben Mandelson & Rob Keyloch. Enregistré au MIAM Recording Studio, Istanbul Technical University, Juillet 2006.

La version turque de l'album "Oğlan Bizim Kız Bizim" est strictement la même, traductions des pistes et livret en anglais excepté.

line up

Selim Sesler (clarinette), Hasan Demir (oud, cumbush), Erman Kırıkulak (violon), Serkan Koçan (darbuka, tambourin, davul), Zeki Göçmen (kanun), Umut Sel (contrebasse), Ramazan Sesler (clarinette)

Musiciens additionnels : Brenna MacCrimmon (chant 3), İlkay Akkaya (chant 11), Cemal Kaplan (batterie, cuillères 11), Murat Toraman (double-reed pipe 11), Zeki Çağlar Namlı (bağlama 11)

chronique

  • clarinettor et son orchestre

Selim Sesler, pour la plupart des Occidentaux, a été révélé par les films du réalisateur allemand Fatih Akın. Jouant les choeurs grecs avec İdil Üner au bord de la Corne d’Or dans « Gegen die Wand », dans un village de Thrace dans le documentaire « Crossing the Bridge » où on le voit accompagné de la divine chanteuse Brenna MacCrimmon, entendu dans une librairie d’Istanbul dans « Auf der anderen Seite ». Virtuose de la clarinette, le musicien d’origine grecque avait passé sa vie à fignoler son jeu extraordinaire dans les mariages, les bals, les bars, partout où la culture musicale gitane pouvait faire danser. Gitan, Rom pour être plus juste, avec ce que cela comporte d’imaginaire de douleurs et de joies. Un peuple interlope partout où ils circulent, en boucle sur leur territoire historique, au delà des frontières, instillant leur influence musicale aussi bien en Turquie qu’ailleurs dans les Balkans. Sesler ainsi joue la musique de Roumélie, le pays des Roms. Plusieurs pays en même temps, plusieurs peuples. C’est d’ailleurs en croisant Brenna MacCrimmon, canadienne mais interprète reconnue de musique turque balkanique, qu’il va pour la première fois enregistrer un album disponible hors du pays. Avec les films de Akın, sa notoriété explose, pour peu qu’on puisse parler d’un tel phénomène dans le carcan des « musiques du monde », et il peut enregistrer ce « Anatolian Wedding » avec des moyens, dans le studio MIAM de l’ITÜ à Istanbul, autant dire le summum des capacités techniques. Sorti chez Doublemoon, label prestigieux qui souvent double les éditions pour s’adresser à un marché mondial, (d’où le nom anglicisé de l’album, le titre turc « Notre garçon, notre fille », étant à la fois plus évasif et plus beau), le résultat est la quintessence du son de Sesler. D’ordinaire destinée aux lieux publics et emplis de foules, cet enregistrement là faire entendre Sesler et son orchestre, que des cadors de leur instrument respectif, avec une clarté cristalline digne d’une production de jazz cinq étoiles. La presse américaine l’ayant surnommé « Le Coltrane de la clarinette », comparaison élogieuse dont les spécialistes seuls jugeront de la pertinence, il y a de quoi se régaler. La plupart des titres, comme le veut la tradition, sont des airs de Roumélie (en gros, la Thrace historique) arrangés par le maestro, avec quelques compositions de son propre cru. Un joueur de clarinette avisé vous avouerait à quel point il est impossible à suivre. Un fin musicologue vous raconterait les origines régionales de chaque morceau et comment Sesler joue à modifier ces rythmes, karşılama, çitftetelli et autres havası, à sa propre guise. Mais cette musique est avant populaire. Pour faire danser dans les mariages on vous dit. Pas nécessaire d’être savant pour en apprécier toutes les saveurs, les thèmes qui plongent dans une extase balkanique pour ondulation de bassins, claquements de doigts et verres d’alcool à descendre. Des solistes qui, chacun, improvisent à leur tour tels les jazzmen les plus accomplis alors que les rythmiques ne cessent accélérations soudaines et détours inattendus. Sesler en premier lieu, chaque réécoute révèle une nouvelle magie dans ses interprétations, dans chacune de ses impros, chacune de ses phrases jetées en réponse à un autre instrument. Parmi lequel l’indispensable violon, virevoltant ou bourdonnant selon les moments, mais aussi le kanun, cette cithare byzantine aux sonorités semblant d’un autre monde, ici précipitées par Zeki Göçmen dans d’orgasmiques cascades de notes irréelles. Parfois même les percussions ont le droit de s’exprimer en tant que solistes, délaissant un instant leur fonction de fondation de l’orchestre, fabuleux organisme polycéphale qui entraine les corps sans relâche. Parfois les intros plus mélancoliques laisse à Sesler toute lattitude pour faire gémir sa clarinette avant que la danse ne reprenne ses droits et lui de repartir de plus belles en circonvolutions, telle un flutiste de Hamelin gitan qui guiderait les jeunes mariés vers une extase au bout de l’épuisement. Ne manque que quelques voix humaines, qu’un peu de chant, assurée ici par İlkay Akkaya pour un « Pazarda Bal Var Gelinim » qui s’ouvre sur un düdük perçant et dans lequel l’orchestre accueille un bağlama, instrument traditionnel des troubadours, pour une coloration un peu différente, et par Brenna MacCrimmon, ancienne compagne de route de Sesler et voix de velours sur un « Yüksek Yüksek Tepeler » qu’on souhaiterait sans fin tellement l'alchimie de ces deux-là opère tel un sortilège. Comme il le disait lui-même dans « Crossing the Bridge », tout le monde devrait être un peu gitan.

note       Publiée le lundi 4 avril 2016

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    Tallis Envoyez un message privé àTallis

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    Pas mieux. Sinon que je conseille à tout amoureux ou même passant qui apprécie cette musique d'aller voir du côté de l'album avec Brenna McCrimmon, présente ici sur un seul morceau.

    Tallis Envoyez un message privé àTallis

    Tout simplement magnifique.

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