Ah! Kosmos › Flesh

C’est profond, ça résonne, ça rebondit en lignes brisées dans les espaces. « Flesh », parce que ça se toucherait comme une peau, le son est organique, froid au premier contact, en surface, mais sensuel dès qu’on le laisse pénétrer les canaux et les pores. Pleins de détails qui le font vibrer comme un ambient à la fois souterrain et spatial, grésillements caverneux et ondulations satellitaires. Ca rentre en résonance jusqu’à l’hypnose, mais ça invite à se remuer dès que ça passe le mur de la performance live. Ne soufflant ni le chaud ni le froid et encore moins le tiède, mais une voie qui tient des deux, entre un minimalisme très Berlinois et un rendu soyeux volontier exponentiel qui pousse à lui prêter plus qu’une oreille, mais bientôt tout son corps. Du glitch sur des nappes, une guitare sous la cascade de froissements, pas de pauvre laptop dans l’Espace mais des machines qui vibrent pour de vrai, du son de vapeur d’eau sur exoplanètes. Ah ! De la musique pour circuler à l’intérieur des grands vides souterrains à emplir, clubs ou couloirs de métro, tous vastes en la gigantesque İstanbul. Ah ! Electro lancinante aussi bien que langoureuse, ouvragée par Başak Günak qui n’a pas démérité son pseudonyme de Kosmos tellement sa musique technoïde flottante semble faite pour la modernité de station spatiales apocryphes où on danserait jusqu’au bout de la nuit lunaire, en guettant le lever de Terre pour s’en aller bailler de fatigue et s’endormir enfin, bercés de ces tout mêmes sons enveloppants.