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The Tower Tree › Transposing

cd • 5 titres • 63:14 min

  • 1The Tree 9:39
  • 2Transposing Mind 18:46
  • 3The Tower 13:46
  • 4One Day we will Walk Together 8:43
  • 5Destination Unknown 12:15

informations

Composé et enregistré à l'automne 2015

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://thetowertree.bandcamp.com/releases

line up

Didier Dewachtere (Quasimidi Polymorph, Rave O lution 309, Quasar (2x) et Cyber 6. MicroKorg, Korg MS 20 et le KAOS de Korg. Roland: Gaia et JP 8000-SP 555. M-Audio Axiom et Micro Q from Waldorf) Johan De Paepe (Synthés numériques et Ableton)

chronique

D'étranges murmures (des chants de spectres africains?) qui virevoltent dans une enveloppe sonique gorgée de tons biscornus (des bruissements de feuilles?) tournoient comme étant propulsés par une fronde. Des ondes révérbérantes s'infiltrent entre les jets qui pivotent en boucles, créant une ambiance apocalyptique où des murmures et des chants sectaires nous plonge littéralement dans un univers hostile. Ces 90 secondes qui meublent l'introduction de "The Tree" sont les témoins de l'esthétisme sonore qui enveloppe “Transposing”; le tout premier album de The Tower Tree. Et qui est The Tower Tree? C'est l'union de deux artisans de la MÉ Belge; Didier Dewachtere (BySenses) et Johan de Paepe (Owann) qui se sont réunis dans le cadre du dernier B-Wave Festival qui a eu lieu à Limbourg, Belgique, en novembre dernier. En solo, chaque artiste avait plutôt séduit les sphères de la MÉ avec des albums passablement différents où les influences de Klaus Schulze, BySenses pour Frigments-Fragments, étaient stigmatisées dans une approche de psybient et de down-tempo, et celles d'un Tangerine Dream à cheval entre les années 70 et 80, Owann pour Particles, étaient particulièrement imbibées d'une approche très onirique. D'ailleurs les titres "Destination Unknown", quoique légèrement différent ici, et "One Day we will Walk Together", sont respectivement soutirés des albums Frigments-Fragments et Particles. Et considérant la beauté de ces albums, les attentes étaient assez élevées pour ces deux amis qui étaient très intimidés à l'idée de participer à ce festival. Et au final, “Transposing” se veut un solide opus où les structures minimalistes sont les offrandes idéales à un enchantement sonore qui va au-delà de nos attentes.
La délicatesse des séquences qui sautillent dans les résidus carbonisant de ces 90 secondes est vite harponnée par une ligne de basse sournoise qui flotte comme une ombre de rythme afin de stimuler des percussions dont les vifs roulements structurent un up-tempo gesticulant par cahots brefs et dynamiques. "The Tree" cahote et crache un rythme fluide malgré les saccades et les incisifs mouvements orchestraux. Des nappes de synthé bourré d'oniricité infiltrent ce tempo vif et lourd qui reste tout de même musicalement séduisant. Un rythme qui s'affaisse autour des 3 minutes, histoire de rebondir de plus belles avec des tonalités organiques qui pétillent dans les brusqueries des pulsations et des percussions dont le débit frôle maintenant celui d'une mitraillette crachant des balles de hip-hop et des morceaux d'élytres métalliques. Un 2ième passage ambiant, toujours aussi bref, amène cette structure de rythme dans un passage bourré d'éléments de psy-trance avant qu'il ne ressorte encore plus violement dans des parfums synthétisés d'un certain Tangerine Dream. "The Tree", comme les 4 autres titres de “Transposing”, vous séduira encore plus aux écoutes subséquentes tant la richesse de sa faune sonique est brodée dans l'originalité et l'audace. Comme la signature de BySenses! Après ce rythme spasmodique, le superbe "Transposing Mind" nous transporte dans les territoires d'un Klaus Schulze contemporain. C'est 18 minutes de pur bonheur exploratoire où l'amplitude des tons est telle que nous avons l'impression de découvrir des nouveaux horizons à chaque nouvelle écoute. Après une ouverture cérébrale où le cerveau tente de discerner une flore bruiteuse qui scintille dans les charmes sonores des pulsations mouillées, d'autres pulsations plus franches et plus soutenues percent un nuage de voix errantes gorgées de brouillard bitumineux. Cette première structure de rythme minimaliste est magnétisante et son parcours hypnotique s'orne de parures à séduire les plus difficiles avaleurs de sons d'entre vous. Tout d'abord le reflet du rythme, son ombre crache un genre de gargouillis tribal qui amplifie sa mesure relativement passive. C'est entraînant! Assez pour stimuler un genre de transe ésotérique où le cosmos enserre ce désir de s'éclater. J'ai cette vague impression ici d'entendre l'ancêtre rythmique de Chronologie Part 8, à tout le moins son ossature primaire. Des accords traînent à la dérive, tissant des solos faiblards dont l'approche mélancolique se fond dans ces nappes de synthé bourrées de murmures éteints et d'effets cosmiques. Cette structure est tellement envahissante que l'on remarque à peine le crescendo qui la militarise à bout des 10 minutes. Des riffs lents galopent maintenant sur un passage ambiant, avec un parfum dans les tons assez industriel, où le psybient de BySenses se chamaillent avec le lyrisme d'Owann. Les nappes de synthé, et ces chœurs qu'elles crachent, jettent ici une ambiance vampirique qui s'apparente à du Schulze post-In Blue ou encore à ces ondes cauchemardesques de Remy. Et ce crescendo! Il déborde de son axe avec des tonalités organiques qui amplifient une approche soit tribale ou soit ésotérique, comme du Roach pris dans un engrenage de séquences des années Jerome Froese de Tangerine Dream. C'est très bon. Et "The Tower" n'est pas en reste! Des séquences tintent dans des brouillards de voix et de nappes aux couleurs de l'aridité. Le mouvement vif et ondulatoire se voit greffer de murmures ectoplasmiques, d'ombres de basses et de soyeuses orchestrations. Lorsque je fouille dans ma mémoire à sons, j'entends ici la prémisse de Melt par Leftfield. Après un bref passage ambiosphérique les nappes de synthé orchestrales propulsent à nouveau la structure rythmique de "The Tower" dans une approche spasmodique, plus légère par contre que celle de "The Tree", où les séquences répondent à leurs échos, forgeant un hymne électronique plus près des terres de l'Électronica avec un effet de stop'n'go où les lourdes nappes de synthé finissent par envelopper "The Tower" dans une phase ambiante. Il y a peu à rajouter sur "Destination Unknown" et "One Day we will Walk Together" si ce n'est que ces deux titres démontrent qu'en duo The Tower Tree transcende leurs styles respectifs. Et que “Transposing” est l'aboutissement de deux musiciens qui ont décidé de laisser leurs empreintes dans ce merveilleux univers qu'est la MÉ. Superbement délicieux et hautement musical, ça dépasse mes attentes du début à la fin!

note       Publiée le mercredi 16 décembre 2015

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