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Ringo Shiina › – 三文ゴシップ (Sanmon Gossip)

cd • 14 titres • 50:05 min

  • 1流行 [Ryūkō]04:17
  • 2労働者 [Rōdōsha]05:01
  • 3密偵物語 [Mittei Monogatari]03:11
  • 4〇地点から [Maru Chiten Kara]03:19
  • 5カリソメ乙女 (DEATH JAZZ ver.) [Karisome Otome]02:29
  • 6都合のいい身体 [Tsugō no Ii Karada]03:14
  • 7旬 [Shun]04:48
  • 8二人ぼっち時間 [Futaribocchi Jikan]03:06
  • 9マヤカシ優男 [Mayakashi Yasaotoko]03:57
  • 10尖った手口 [Togatta Teguchi]03:03
  • 11色恋沙汰 [Irokoizata]03:00
  • 12凡才肌 [Bonsaihada]03:49
  • 13余興 [Yokyō]03:53
  • 14丸の内サディスティック (EXPO Ver.) [Marunouchi Sadistic]03:00

extraits vidéo

informations

Produit par Bakeneko Killer (aka Ringo Shiina & Uni Inoue)

line up

Yoichi Murata (trombone), Ringo Shiina (chant, piano, synthétiseur), Midori Takada (percussions classiques), Neko Saitô (chef d'orchestre), Hitoshi Watanabe (contrebasse), Masayuki Hiizumi (Wurlitzer), Kô (batterie), Masahiro Nirehara (basse), Tomoyasu Takeuchi (guitares électriques), Takafumi Ikeda (claviers, choeurs), Tom Tamada (batterie, percussions), Hiroo Yamaguchi (basse), Nobuo Kurata (orgue), Masayoshi Furukawa (guitares électriques), Tomoo Tsuruya (batterie), Masato Kawase (percussions latines), Hideyo Takakuwa (flute, ocarinas), Koji Nishimura (trompette), Hitoshi Yokoyama (trompette), Bob Zung (saxophone alto), Osamu Koike (saxophone tenor), Masakuni Takeno (saxophone bariton), Yoshihiko Katori (vibraphone), Takayuki Hattori (chef d'orchestre), Nobuhiko Nakayama (programmation), Yukio Nagoshi (sitar electrique, guitare électrique), Hideo Ichikawa (piano), Sadanori Nakamure (guitares), Kenji Takamizu (basses), Shuichi "Ponta" Murakami (batteries), Mataro Misawa (percussions latine), Sadanori Nakamure (guitare), Fumio Yanagisawa (guitare), Kenji Takamizu (contrebasse), Hideo Yamaki (batterie), Kazunori Kumagai (claquettes), Nobuo Kurata (Rhodes), Yukio Nagoshi (guitares), Maki Kitada (basses), Ken-ichi Shirane (batterie), Jungo Miura (basse), Uni Inoue (programmation)

Musiciens additionnels : Coba (accordéon 12), Soil & "pimp" Sessions (5, 6, 9), Mummy-D (rap 1, 10), Kuronekodow (choeurs & claps 13), Ukigumo (choeurs 14), orchestres à cordes et cuivres (6, 7, 8, 11)

chronique

Shiina Ringo a été qualifiée ici-même de baronne jazz. Et c'est bien vrai qu'elle est aristocratique alors qu'elle revient présenter un album en solo après quelques années au sein du groupe Tokyo Jihen où elle a progressivement mis de côté la folie créatrice qui la portait jusque là. Alors, une nouvelle Ringo toute lisse, à l'image de la pochette, plus soyeuse qu'une publicité pour un sel de bain ? Oui et non. Que la production soit plus propre, moins schizophrène que par le passé, que Sheena soit plus dans la maîtrise de ses effets, baronne jazz devenue, c'est parfaitement exact. Mais ça n'empêche pas la démesure ni la folie, celle d'une meneuse de revue qui se permet tout, parce qu'elle le vaut bien. Plusieurs grands orchestres à ses pieds, Ringo n'est plus la rockeuse marquée par l'alt-rock des nineties se dévergondant au fur et à mesure de ses albums, Ringo est devenue une reine, une impératrice, elle chante mieux que jamais (même si l'anglais ne lui sied jamais si bien que sa langue natale, elle ne sonne plus du tout comme une copie de ses anciens modèles), elle règne tel un aigle magistral au-dessus de son royaume de musique. Loin du dépouillement de l'artwork, tout de couleur chair nue, ceci est un album avec des plumes multicolores. Des plumes de cabaret. Ringo est à Broadway, ou une version de Broadway made in Asakusa. Le jazz, teinté de hip-hop ou de funk parfois (quid de ces rythmiques terriblement Jackson Five sur le deuxième morceau) le tout dans un bain clinquant, non pas clinquant, scintillant comme une robe de revue. Du strass et des paillettes, Ringo en héroïne de comédie-musicale, chaque morceau s'enchainant l'un derrière l'autre sans laisser la moindre respiration au spectateur, Ringo est une star, une vraie, pas une idoru (une "idol", ces petites chanteuses-produits jetables), elle monte au ciel jusqu'à finalement heurter à nouveau sa voix aux limites de la stratosphère et de la rupture de câble sur l'effervescent "Tsugō no Ii Karada" (telle une Björk qui aurait poussé "It's Oh So Quiet" dans ses derniers retranchements). Fidèle à ses obsessions esthétiques, elle offre une série de titres obéissant à un visuel symétrique, y compris dans la composition, avec "Shun" en magnifique ballade orchestrale au solo de piano final plus classieux qu'un Vodka Martini faisant office de pivot entre la première moitié de l'album, la plus classique (mais néanmoins brillante), et la seconde qui réserve son lot de surprise à ceux qui avaient un peu vite enterré la Ringo au sein de Tokyo Jihen, formation certes efficace mais qui avait marqué le déclin de la chanteuse en tant que force créatrice déglinguée. De cocktail il est à nouveau question quand surgissent des rythmiques latines, du big band à claquettes, le son d'un samba d'émigré Nippon (encore des plumes, toujours des plumes), un sax qui déraille juste ce qu'il faut, un piano qui virevolte. Et puis sans prévenir, un beat électronique, une voix de ravissante androïde, mais qu'est-ce donc que ce "Togatta Teguchi" comme sorti de "Karuki Zamen Kuri no Hana", rentre-dedans, bizarre, métallique, pas jazz pour un sou, électro-pop remuée de scansions psychédéliques de sitar électrique et achevé par un étrange rap qui repasse sans transition aucune à un délice sixties suave et caressant digne d'un Pizzicato Five enrobé de cordes soyeuses ? Ah, la soie, on retombe dedans. Ringo se ballade en talons-aiguilles avec une légèreté déconcertante, passe d'un registre à l'autre en équilibriste pour qui tout à l'air trop facile, accompagnée par autant de musicos qu'elle le souhaite (dont ceux de Soil & Pimp Sessions), juste en claquant des doigts. Aux ordres, et faut assurer. Grave ou espiègle, Ringo maitrise sans jamais assommer, toutes ses mélodies sont mémorables, toujours sublimement orchestrées, la plupart du temps de la façon la plus maximaliste possible mais parfois aussi le plus simplement du monde, comme quand elle ne se fait accompagner que du seul accordéon tragique de Coba, dans une interprétation où elle se consume littéralement sans tomber dans l'exercice de style. Et pour en terminer, Ringo rappelle à notre bon souvenir, pauvres de nous, qu'elle fut, avant d'être une baronne jazz, une géniale fille à six-cordes, même si elle ne serre sa fameuse Gibson cette fois que dans le livret, entre ses cuisses dénudées, dans un fantastique "Yokyô" qui met la pâtée à toutes ses compositions de jeunesse : c'est comme avant, comme au bon vieux temps, mais en mieux. Ringo Shiina a 31 ans, elle refait un album solo, elle n'a plus rien à prouver et le prouve quand même.

note       Publiée le vendredi 4 décembre 2015

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Alliage Envoyez un message privé àAlliage

Merci beaucoup, très honoré.

Jesuis Envoyez un message privé àJesuis

5 Boules mais 4 boules sur l'échelle de ringo shiina

Note donnée au disque :       
(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Bien vu la coquille. Merci, et de rien ! Faut vraiment faire de la retape pour celui-là.

a loathsome smile Envoyez un message privé àa loathsome smile

"mais qu'est-ce donc que ce "Tsugo no Ii Karada" (...) électro-pop remuée de scansions psychédéliques de sitar électrique et achevé par un étrange rap (...)" Ce ne serait pas plutôt "Togatta Teguchi" le morceau en question? En tout cas, merci pour la chro, ça m'a donné envie de le réécouter.