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Boris › New Album

cd • 10 titres • 50:15 min

  • 1Flare05:05
  • 2Hope03:44
  • 3Party Boy03:49
  • 4Luna08:34
  • 5Spoon04:29
  • 6Pardon?06:01
  • 7Jackson Head03:12
  • 8Les Paul Custom'8604:10
  • 9Tu, la la04:16
  • 10Looprider07:02

extraits vidéo

informations

Produit par Shinubo Narita.

L'album est d'abord sorti avant Attention Please et Heavy Rocks au Japon avec un tracklisting légèrement différent, notemment l'absence de Luna, ce qui rend cette première version franchement caduque.

line up

Wata (chant, guitare, claviers), Takeshi (chant, basse, guitare), Atsuo (batterie, percussions)

chronique

Alerte ! Alerte ! Générique de fin ! Nouveau départ ! Opening crédits ! Boris, BORIS, oui, Boris, le trio noise-doom-psyché-expé, celui de "Feedbacker", celui des collaborations avec Keiji Haino, Merzbow et Michio Kurihara se lance dans le grand bain du racolage pop. Avec un grand J. Le J qui vient pour nous précéder les substantifs rock et pop, leur prêtant un aspect repoussant bourré de clichés, une identité nationale allant bien au-delà d'une simple considération géographique. Du J-rock ? De la J-pop ? Paye ton tube au voix claires, aux refrains très "genki" (énergiques, qui donne la pêche quoi, pour faire de ton mieux, plus Japonais comme idée tu meurs), prêts à l'emploi pour toute série d'anime, en ouverture ou en fermeture, le redoutable "Flare", boosté par la production électronique de Shinobu Narita, donne le ton. Et puis on refait chanter Wata, la stoïque doomstress de la six-cordes transformée en douce voix de dream-pop. Oui mais ça reste du Boris. A savoir, les riffs sont toujours aussi puissants, les détours soniques sont innombrables et malgré les beats headbangant idiotement, imprimant une base d'électro-pop à la substance, ça ne cesse pas de jaillir en tout sens, en arc-en-ciel robotisés, en glougloutements joliment psychédéliques, en nappes bruitistes fleurant avec le shoegaze voire le post-metal. Y zont tous mis dans la potion. Des chansons pop là où avant il n'était question que de dégueuli garage-rock crasseux ou de longues dérives doomesque. Mais même sous ce format les trois de Boris ne peuvent s'empêcher d'être des extrémistes et des expérimentateurs, à l'image des huit minutes hallucinantes de Luna, improbable version pop d'un post-hardcore hyper-blasté lardé d'électronique bouillonnante et de sons de cordes imaginaires, qui viennent contredire immédiatement l'idée que ce New Album (renouant avec le génie du titre simpliste mais parfaitement évocateur du contenu) serait une version commerciale de Boris. Ou alors on n'a pas la même notion de ce qui est vendeur. Ca faisait un bout de temps qu'ils commençaient à tourner en rond sur le fameux psychédélisme de "Smile", et les versions déclinées de ce nouvel opus en deux albums prouveront par la suite qu'ils avaient eu bien raison de ce lancer à fond dans une nouvelle direction (autant Attention Please, l'album "dream-pop", conserve un charme indéniable, autant le "Heavy Rock" violet sent la fatigue à l'exception des deux morceaux plus franchement doom). Wata chante enfin, d'une voix détachée et sensuelle, et Takeshi a du bien profiter des effets de studio pour se planquer derrière, n'ayant plus à beugler pour percer des strates de riffs maousses. Quoique c'est encore tout le son ici qui assène sa pesanteur, c'est multi-couche, c'est du HD sonique, c'est de la grosse prod rutillante au service d'un bordel pop cosmique qui n'est pas sans rappeler certains albums culte de Sheena Ringo. Quelques moments de répits comme la longue balade "Pardon?" où Wata sort un solo floydien des familles avec cette touche épicée qui arrache un peu sous le palais. Et beaucoup de machinerie high-tech où il s'agit de faire tourner du chorus et du refrain imparable, souvent au bénéfice de la voix féminine, "Party Boy" ou "Spoon". Quand ça envoie du beat en renfort d'un Atsuo volubile quand il faut, ça bastonne en affichant cette volonté d'en foutre plein la gueule, rythme technoïde et voix robotisée, on frôle le voyage en Capsule. Boris savent très bien jusqu'au aller trop loin, ne laissant passer aucune occasion de salir la trop belle image d'un riff bien strident ou d'un bruitage indus sur les bords. Alors, de la J-pop, vraiment ? Ouais. Si Trent Reznor faisait de la J-pop, peut-être. Je sais, c'est mal de faire du namedropping pour donner envie. Mais New Album est finalement un truc tellement bizarre, à la fois pop, noisy, metal, techno, orchestral, qu'à un moment on s'incline et on ferme sa gueule, ce que je ne vais pas tarder à faire moi-même devant mon incapacité à retranscrire efficacement la nature du bidule. Ca ne ressemble que de loin au vieux Boris, mais finalement ça y ressemble encore beaucoup, parce que ça distribue les baffes avec une régularité et une puissance toute familière, parce que Wata est toujours une reine dans sa nouvelle attribution à chanter derrière ses claviers, et que si on peut apposer un J devant le rock de Boris, c'est en lui conférant une marque de noblesse et d'audace qu'il n'évoque pas particulièrement, en tout cas vu de ce côté de la planète.

note       Publiée le mardi 1 décembre 2015

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    "Flare", c'est le morceau ultime pour relancer la machine, quelle qu'elle soit. Opening credits powa.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    ça fait presque bizarre de se dire qu'il s'agit de leur meilleur album avec feedbacker !

    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Ouiiii il est excellent cet album !

    Note donnée au disque :       
    sunship Envoyez un message privé àsunship

    Merci pour cette chronique. Enfin une qui rend justice à ce superbe album bien trop décrié.