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Peter Mergener › Take Off

cd • 19 titres • 105:32 min

  • 1CD 1 (59:31)
  • 2Take Off 6:28
  • 3Icarus' Flight 8:34
  • 4The Eagle 5:25
  • 5On Wings 9:40
  • 6Between Worlds 2:24
  • 7A Moment to Look Back 2:31
  • 8Freedom of Space 8:49
  • 9Return to the Blue Planet 11:31
  • 10Landing 4:04
  • 11CD 2 (46:01)
  • 12Hawking's Universe 4:42
  • 13Solarsailer 7:22
  • 14Strange Voices 5:41
  • 15Nightflight 5:24
  • 16Sunlight 5:13
  • 17A Little Bit of Something 8:18
  • 18When the Wind Blows 5:06
  • 19Extreme Conditions 4:11

informations

Originalement composé et enregistré entre 1991 et 1992. Musique additionnelle sur le CD 2; composée et enregistrée en 2014 et 2015. Masterisé et remixé par Peter Mergener

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://www.bscmusic.com/en/cd_shop/39868502/mergener_peter_take_off.htm

line up

Peter Mergener (Clavier, synthés analogues et numériques, boîtes à rythmes, séquenceur et effets) Achim Elsen (Guitares) Benedict Schweigstill (Piano sur A Moment to Look Back) James Webb (Effets sur Between Worlds) Stefan Dietz (Orgue d'église sur Extreme Conditions) Stephen Hawking (Voix)

chronique

Il y a un engouement certain pour Peter Mergener. Pour sa musique! Après avoir remixé et fondu les deux passages de Creatures en un seul album, Creatures 2020 en avril 2014, le synthésiste Allemand a repris Passage in Time en octobre de la même année. Et maintenant c'est au tour de “Take Off”, son 3ième opus solo qui est apparu sur le label Cue Records en 1992. Comme avec Passage in Time, cette nouvelle version de “Take Off” comprend une édition remasterisée de l'album original ainsi qu'une 2ième CD en prime qui comprend des titres, et ça ce n'est pas tout à fait clair, composés tout récemment ainsi que des versions différentes (je trouve qu'en effet Sunlight peut ressembler à The Eagle et que A Little Bit of Something a des similitudes avec On Wings) de titres qui figuraient sur l'édition originale. Le tout est soigneusement présenté dans un bel ensemble 2 CD digipack qui cependant n'offre que très peu d'informations, et sur l'album et sur Peter Mergener. Amplifiant ainsi cette perception qu'il existe encore un culture du secret autour du mythique musicien qui a quitté l'aventure Software à la fin des années 80. Et comme ce n'est que tout récemment que j'ai découvert cette période de Mergener, je ne peux me prononcer sur les différences, bonnes ou mauvaises, entre les deux œuvres. Tout ce que je sais par contre c'est que c'est très bon! On retrouve ici cette magie qui était derrière les 3 premières années de Software, 1985 à 1988, avec de lentes structures de rythmes harmonieusement saccadées, comme des filets stroboscopiques se disloquant, qui progressent dans une pléthore d'effets cosmiques et des orchestrations saccadées.
Les bruits extérieurs, comme des voix de cosmonautes ou des dialogues ou encore des sifflements de navettes ainsi que des bruits de machineries, ont toujours agrémentés le paysage sonique de Software. Et par ricochet celui de Peter Mergener. On les trouve donc à en masse sur “Take Off” et c'est ce qui ouvre la pièce-titre. Des vents d'Orion et des poussières de cosmos s'agrippent à de lents woosh intergalactiques alors qu'au loin un mouvement en staccato dévoile des orchestrations qui s'apparentent à une séquence de film à suspense. Des nappes de voix cogitent autour de ce mouvement de balancier orchestral où des séquences se greffent et se dandinent avec une allure de gobelins moqueurs. Déjà, la magie Mergener (Software) envahit nos oreilles. Séquences vives et harmoniques, percussions et cliquetis électroniques, riffs de claviers et violons saccadés structurent un rythme qui passe en mode accélérateur, comme une chevauchée dans les plaines cosmiques. Un rythme picoré de divers éléments de percussions et nappé par de belles harmonies d'un synthé dont les nappes séraphiques et tisseuses de ver d'oreille ajoutent encore plus de profondeur au diaporama sonique de "Take Off". C'est vivant! C'est du bon rock électronique des années 80 avec un très bel esthétisme sonore. "Icarus' Flight" est un très beau titre qui exploite à fond toutes ces facettes, et cosmiques et des synthés numériques. Des woosh et des wiish cosmiques poussent des prismes soniques qui pétillent toujours dans les brises d'Orion. Des effets électroniques pépient et des nappes de synthé ajustent les tons avec une délicate approche teintée de nostalgie alors que des larmes de violons et des caresses flûtées ajoutent à cette dimension élégiaque. C'est délicat et assez onirique. Nous sommes aux portes du New Age. Les vents deviennent plus stridents, éveillant une nuée de séquences qui hésitent à structurer le rythme de "Icarus' Flight" dont l'approche reste furtive et blottie dans ces soupirs des flûtes. Et les séquences dansent. Elles dansent, comme dans Electronic-Universe, avec des orchestrations saccadées, structurant un rythme ambiant. Une berceuse cosmique qui peu à peu troque sa passivité pour une structure aussi enlevante que morphique, assez semblable à la progression de la pièce-titre, qui est tributaire de ces structures de rythme progressives et assez ambiguës qui font les charmes du répertoire Peter Mergener. Chaque titre de “Take Off” est imbibée de ces artifices sonores riches en contrastes et en couleurs. "The Eagle" est un beau slow avec une guitare mordante et des cliquetis en background qui me font penser au duo Seiler/Lorenz dans Passage. Sublime, "On Wings" est littéralement sculpté dans les harmonies séquencées, vous savez tous ces tintements de verre qui chantent et structurent un rythme ambiant, de l'univers Electronic Universe. Et toujours il y a cette fine gradation dans l'enveloppe, tant rythmique qu'orchestrale, qui donne tant de profondeur aux structures de Mergener. "Between Worlds" est un petit moment très ambiosphérique qui rejoint le piano plutôt mélancolique de "A Moment to Look Back". "Freedom of Space" propose une figure ambiosphérique nourrie par des carillons perdus dans de suaves orchestrations lunaires. Des effets électroniques, des voix cosmiques et des brises creuses tissent une enveloppe astrale où s'emballent des cliquetis de percussions et des cymbales. Des voix de la NASA et des murmures d'elfes cosmiques sont empruntés au décor de Software alors que de fins tambourinements de séquences sculptent une marche lunaire anesthésiante. C'est assez morphique et les séquences martelées sur une enclume musicale forgent un genre de ballet lunaire qui perd ses charmes hypnotiques dans un langage électronique gavé de tons organiques. "Return to the Blue Planet" est sensiblement modelé sur le même principe avec une lente intro ambiosphérique et ambiosonique qui permute une gradation des ambiances vers une structure de rythme ambiant nourrie par des boules de séquences en spirales. Ces boules tournoient en boucles minimalistes dans une structure de rythme qui croît avec des cliquetis de percussions métalliques, un peu comme dans Cosmic Excursion de l'album Electronic Universe II mais avec un tempo plus fluide. Des nappes de violon et de violoncelle harponnent ce rythme sautillant avec des saccades orchestrales qui découpent les ritournelles des séquences et dirigent la seconde portion de "Return to the Blue Planet" vers ces structures de rythmes tout en contraste, entre l'ambiant et le vivant, des univers Software/Peter Mergener. "Landing" termine “Take Off” avec un bon rock électronique très animé où les séquences dévoilent toutes les richesses, tant rythmiques qu'harmoniques de Peter Mergener. On aime à la première écoute!
Le 2ième CD nous propose des structures qui sont assez loin de ce que nous avons l'habitude d'entendre de Peter Mergener. Et ça débute avec un titre ambiosphérique orné par son lot d'effets sonores ainsi que des nappes de synthé et des lamentations de guitare qui rappellent l'univers de Pink Floyd dans Wish You Were Here. La voix de Stephen Hawking traîne en arrière-plan et reste moins séduisante que celle d'une femme virtuelle. Si on aime les ambiances creuses où l'on se sent à des années-lumière de notre domicile, "Strange Voices" et "Extreme Conditions" avec ses énormes ondes de vieil orgue d'église sauront comblés vos attentes. On reste dans le domaine très Pink Floyd avec "Solarsailer" qui est un bon rock progressif électronique avec des percussions vives, des boucles de guitare et de belles orchestrations. C'est assez différent de l'univers Mergener/Software mais on roule du cou et on tapote la cuisse. Et la guitare de Achim Elsen, qui est très bon en passant, fait très David Gilmour. On aime plus le genre ballade? Le lent et très poignant "Sunlight" et sa lourde guitare tonitruante, on dirait une ballade de hard-rock, va vous manger l'âme. "When the Wind Blows" est aussi une belle ballade mais dans un registre plus New Age. "Nightflight" est un titre plus électronique, à tout le moins pour son intro, avec un mouvement circulaire de séquences très cristallines qui tintent dans une enveloppe spectrale. Des impulsions d'une ligne de basse et d'enveloppantes nappes de synthé, parfumées par des ombres d'un vieil orgue, donnent une profondeur nocturne à un titre, ça fait très Mark Shreeve en passant, qui reprend les guides d'un autre rock électronique bourré de pastiches et paillettes soniques des années 80. "A Little Bit of Something" conservera son enveloppe électronique tout au long de ses 8 minutes, c'est tout un titre ça mes amis, avec une approche qui s'apparente un peu à "On Wings" mais avec un rythme nettement plus vif où les parfums de Software/Mergener enivrent nos sens avec une touche très TD des années Underwater Sunlight.
Nécessaire le 2ième CD? J'ai lu des commentaires négatifs que je ne partage pas. Si nous sommes un peu loin du répertoire habituel de Peter Mergener, la musique reste très belle. Et j'aime toujours ça lorsqu'un artiste sort de sa zone de confort. Et c'est évidement le cas ici où Peter Mergener touche à du New Berlin School, du rock électronique, de l'ambiosphérique, du New Age et du synth pop. Il y en a pour tous les goûts et je crois que c'est le but d'un album offert en boni lors d'une réédition spéciale. Quand à “Take Off”, c'est un bel album de MÉ qui s'apparente à ce que Software faisait dans les années Mergener/Weisser. Ce n'est pas ce que nous voulions?

note       Publiée le dimanche 29 novembre 2015

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