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Martin Nonstatic › Granite

cd • 12 titres • 70:40 min

  • 1Bowed Thoughts 6:10
  • 2Granite 6:31
  • 3Inside EyeSight 6:43
  • 4Edelbitter 5:57
  • 5Tabula Rasa 6:06
  • 6Distance B 6:56
  • 7Open Minded 5:29
  • 8Saint Germain 5:49
  • 9Kurukshetra 4:39
  • 10Samsara 6:34
  • 11Out of Silence 5:00
  • 12Sea Surfaces 6:41

informations

Composé et enregistré par Martin Van Rossum au Domrauschen Studio, Autriche (2015)

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://ultimae.bandcamp.com/album/granite

line up

Martin Van Rossum (Claviers, synthés, séquenceurs, guitare et FX)

chronique

  • down-tempo,ambient dub, psybient, psybea

Lorsque l'on met un opus du label Ultimae Records dans notre lecteur CD, il faut s'attendre à une explosion de tonalités qui fleurissent dans une mosaïque de rythmes constamment tiraillée par les différentes essences de l'Électronica. Quoique plus près du psybient que du psybeat, “Granite” atteint les panoramas soniques visées par la label Lyonnais. Troisième album de Martin Van Rossum, “Granite” est une véritable histoire de patience pour ceux qui attendent des rythmes et d'enchantement pour ceux qui affectionnent la couleur des sons. Inspiré par les roches naturels (sic!), cet album de Martin Nonstatic peu s'avérer un véritable bijou pour ceux qui affectionnent les sons, les effets sonores et l'enchaînement de sons qui finissent par structurer l'impossible. Pour les autres, un peu comme moi, qui attendent les crescendo des ambiances pour faire frissonner notre âme, devront plutôt se tourner vers les luxuriants paysages soniques de cet album où on entend indéniablement les roches exploser en d'étonnants concertos pour bruits environnants.
Et ça débute avec une pluie de crépitements qui s'abat sur des lignes de synthé embuées de chœurs morphiques d'où s'échappent de longs filaments soniques dont les formes s'apparentent à ces figures abstraites que l'on souffle avec de l'eau savonneuse dans un cerceau. Nous avons là le principal tapis de tonalités parasitaires, certaines seront aussi très organiques, qui enserrent les 12 chapitres soniques de “Granite”. Ça donne une allure sombre, certains penseront aux ruelles sales de Blade Runner, et psychédélique aux différentes structures de rythmes qui rôdent tout autour de premier opus de Martin Nonstatic sur Ultimae Records. Et celle de "Bowed Thoughts" est plutôt d'un genre hip-hop ambiant. Des cerceaux soniques tissent un aura de psybient alors que les pulsations, qui regorgent de très belles doublures aux tonalités crépitantes, façonnent un rythme sautillant qui est constamment remis en question par les turbulences soniques et des ambiances qui en émanent. La pièce-titre est plus vivante avec une ligne de pulsations séquencées qui galopent dans une eau céleste d'où s'échappent une légion de doubles dont les ombres sculptent un genre de squelette rythmique ambulant. Ça me fait penser énormément à l'œuvre d'Eddie Jobson sur Private Music, Theme of Secrets en 1985. Les nappes de synthé dessinent des ombres menaçantes qui ondulent avec des hoom hoom dans les ailes alors que la structure de rythme se nourrit de ces pulsations qui se disloquent et se ressourcent en continuelles et éphémères boucles de rythmes. Un phénomène sonique tout à fait charmant pour les oreilles qui nourrit aussi toutes les phases d'ambiances de “Granite”. Des frappes de basses percussions résonnent et font comme ces chiens renifleurs qui font peur aux perdrix en levant des boules claquantes qui frissonnent avec la froideur des spasmes de métal. Le mouvement devient un bon techno morphique où le gestuel est plus calme que le cérébral."Inside EyeSight" poursuit la course de "Granite" avec un genre de dub ambiant où les angles des métaux se frottent et font frissonner le son. Le mouvement devient plus fluide ici et me fait penser à ces bons moments de trance lunaire de Plastikman, avec tout le décor psychédéli-cosmique que cela sous-entend. Ce sont sans contredit les moments les plus enlevants de ce “Granite” qui par la suite tombe dans une longue phase de psybient avec des structures où les rythmes mous, qui ressemblent étrangement à ces hip-hop ambiants que certaines personnes sont capable de bruiter avec leur gorge, dominent les allégories de l'Électronica. Ainsi "Edelbitter" infiltre nos oreilles avec une poussée de woosh et de wiish où gribouille une étrange voix avec un non moins étrange dialecte. Les cerceaux soniques entrechoquent leurs échos plastifiés alors que des accords évanescents tentent de dompter une pluie de cliquetis qui trouve refuge sur le dos d'une lourde ligne de basse rampante. Rythme, non-rythme, rythme disloqué et rythme qui se raboute pour se dissoudre, comme dans "Open Minded", le décor sonique de “Granite” respecte au plus haut point les standards du label Lyonnais. Les premières minutes de "Tabula Rasa" sont noyées dans ces ambiances avant d'offrir un rythme aussi discret que ces coups de pomme-d'Adam que nous faisons résonner dans le fond de notre gorge. Idem pour "Saint Germain" où les serpents à sonnettes font leur concerto. Il y a aussi "Kurukshetra" et sa légion de cliquetis (ou sont-ce des gouttes de pluie?) qui mord nos tympans ou encore "Out of Silence" et ses multiples ossements qui se disloquent et se ressoudent dans une enveloppe assez musicale. "Distance B" est le plus entraînant des down-tempo avec des riffs de guitares flottants, j'ai entendu la même chose dans "Tabula Rasa" en passant, et une succulente ligne de basse qui rampe ici tout aussi vicieusement. Solides pulsations ancrées dans des nappes de synthé aux tonalités d'orgue, "Samsara" est un bon mélange de Dub et psybient, à tout le moins de ce que j'en connais. C'est un titre assez entraînant qui me fait penser à l'Électronica de Pete Namlook.
Je dois avouer avoir eu un brin de réticence après la 1ière écoute de “Granite”. Je ne connaissais pas vraiment l'assiette sonique de Martin Nonstatic, et je n'avais pas trouvé lors de cette première confrontation ces éléments qui font du psybient cette dose de crescendo qui croît à mesure que les titres défilent. Ici tout est linéaire. Martin Nonstatic nous balance une douzaine de titre calquées sur les mêmes émotions où la richesse, la couleur des tons est de loin l'élément le plus enchanteur de “Granite”. Et lorsque l'on sait que cette richesse couvre les 71 minutes de cet album, nos oreilles sont pleinement assouvies. Moi il m'a resté encore une petit faim pour mon âme.

note       Publiée le samedi 21 novembre 2015

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