Vous êtes ici › Les groupes / artistesEPaul Ellis › Moth In Flames

Paul Ellis › Moth In Flames

cd • 10 titres • 73:17 min

  • 1In Flagrante Delicto 8:05
  • 2Moth in Flames 7:18
  • 3Birds Migrating over the Prison 8:47
  • 4Oh Well, Dear Silence 5:08
  • 5She Walks in Beauty 6:07
  • 6Lights of a Departing Train 7:41
  • 7Coeur De Lion 3:53
  • 8Waves for Durga 6:17
  • 9The Stained Glass Observatory 5:09
  • 10Between the Trees; Mount Hood 14:47

informations

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://ambientelectronic.bandcamp.com/album/moth-in-flames

line up

Paul Ellis (Synthé, séquenceur et effets électroniques)

chronique

On aborde pas une œuvre de Paul Ellis comme on regarde un objet qui tape à l'œil! Si ses pochettes sont toujours superbes à l'œil, sa musique l'est tout autant pour les oreilles. Il suffit juste de prendre le temps de l'entendre. D'écouter ses subtilités, ses finesses et ses arguments soniques qui se mesurent à une esthétisme artistique, comme dirait mon complice Robert Hamel, hors du commun. Comme une toile brodée dans la complexité de l'imaginaire, la musique de Paul Ellis est nourrie par une texture sonique qui dépasse l'imagination. Et “Moth in Flames” n'échappe pas à cette signature du maître des peintures soniques abstraites américain. Brodé autour de 10 titres aux lentes évolutions, mise à part les fougueux "Waves for Durga" et "The Stained Glass Observatory", ce dernier album de Paul Ellis est tout un voyage sonore au cœur de structures minimalistes qui se développent dans des textures cosmiques et ambiantes, parfois même avec un zest de Berlin School, idéales pour exposer les milles couleurs d'une palette sonique que Paul Ellis ne cesse de renouveler.
"In Flagrante Delicto" me fait beaucoup penser à du Vangelis avec sa structure éthérée où flânent des accords perdus dans des lignes de synthé très mélancoliques. Des lignes de synthé qui dessinent des arches de rêveries et dont les filaments flottants résistent à ces délicates explosions de basse qui déterrent ceux du célèbre musicien Grec dans Blade Runner. D'ailleurs, la texture sonique de "In Flagrante Delicto" traverse délicieusement ces zones futuristes, ainsi que celles de jeux vidéos, avec une armada de pépiements et d'effets électroniques. Une ossature de rythme cogite bien longtemps avant de prendre forme avec une série d'accords délicatement saccadés qui roulent en boucle avant de statuer pour une structure plus soutenue. Certains entendront des effets soniques à la Tangerine Dream. Ils n'ont pas tort, car peu importe où se dirige “Moth in Flames”, on ne peut ignorer ces éléments qui donnent une fascinante profondeur à ses structures en perpétuelles évolutions. La pièce-titre offre une délicate structure de rythme ambiant avec des accords de claviers qui dansent comme dans un très lent cha-cha cosmique où des pulsations de basse étirent leur délice comme dans les rythmes mous de Patrick O'Hearn (à ce niveau, j'ai dégusté avec plaisir le court "Coeur De Lion"). Et doucement "Moth in Flames" réoriente son mouvement, comme ces chenilles qui sortent de leur cocon afin de danser avec les caresses des vents. C'est très poétique, tout comme "Birds Migrating over the Prison" qui poursuit sur ces structures de rythmes ambiants où les accords, et leurs spectres un brin grésillant, restent finement saccadés. Le rythme est légèrement sautillant et boitille dans des ambiances richement éthérées grâce à la voluptuosité des arrangements orchestraux. Des effets dramatiques soufflent une deuxième partie où les tons revêtent un caractère organique qui va de pair avec ces charmants chants d'oiseaux qui émerveillent les oreilles depuis l'ouverture de "Birds Migrating over the Prison". "Oh Well, Dear Silence" reste campé sur ces rythmes étrangement imprécis de “Moth in Flames” avec des accords qui avancent et reculent dans de bons effets électroniques, dont ces coups de gaz éthéré qui s'échappent de chaque choc des pulsations. Un mince filet de séquences tournoit délicatement dans de riches textures ornées de graffitis soniques et de discrets solos toujours très aériens de Paul Ellis. Après le très ambiosphérique "She Walks in Beauty", la référence avec les premières œuvres de Tangerine Dream ne peut être ignoré ici, "Lights of a Departing Train" offre la première structure de rythme électronique de “Moth in Flames”, à tout le moins pour l'introduction. Par la suite, le titre évapore les lourdeurs de ses premières minutes afin d'offrir ces accords qui dansent sur place avec les reflets perdus de son introduction. Ça fait très Paul Ellis avec un zest de Jazz déconstruit par Philip Glass. "Waves for Durga" va tout de suite séduire ceux qui vénèrent encore et toujours ce bon vieux Tangerine Dream avec un rythme qui ondule délicatement dans des parfums de flûte et d'effets électroniques hallucinogènes. Mettons que notre ouïe est tout de suite aiguisé par ce titre. "The Stained Glass Observatory" est un titre noir avec des ondes vampiriques qui ondulent sur une nuée de petits pas perdus dans un labyrinthe de marbre. Ces pas dansent comme dans une claquette pour aliénés dans un décor sonique digne des grands films d'épouvante. Avec des rythmes mous, ambiants même, qui serpentent comme des squelettes à la recherche d'os dans des ambiances ornées de graffitis sonores et d'effets électroniques hallucinogènes , "Between the Trees; Mount Hood" conclut cette dernière ode sonique de Paul Ellis avec le même mysticisme que sa signature musicale qui continue de charmer et d'étonner depuis The Sacred Ordinary. Un bel album avec un bel esthétisme sonique à découvrir, tout comme l'univers de Paul Ellis si ce n'est déjà fait!

note       Publiée le mardi 3 novembre 2015

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Moth In Flames" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Moth In Flames".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Moth In Flames".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Moth In Flames".