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Jeffrey Koepper › Konnektions

cd • 8 titres • 71:29 min

  • 1After Glow 9:46
  • 2Oracle 3:41
  • 3Pantheon 8:45
  • 4Trance Electric 11:10
  • 5Astral Mechanika 13:13
  • 6Mercury Circuit 10:45
  • 7Among Stars 5:10
  • 8Belief 8:54

informations

Composé entre 2013 et 2015. Mixé et masterisé par Steve Roach au Timehouse Studios à l'été 2015

On peut avoir des informations supplémentaires sur cet album, de même qu'entendre des extraits, en visitant le lien suivant: https://jeffreykoepper.bandcamp.com/album/konnektions

chronique

Écouter ce nouvel opus de Jeffrey Koepper c'est un peu comme faire un long pèlerinage ascensionnel vers les cieux! Connectez les émotions humaines aux vibrations des machines analogiques, tel est l'esprit derrière “Konnektions”. Et ça débute avec les chauds rayons de "After Glow" qui irradient des arches flottantes bourrées de grésillements. Des larves de synthé détachent leurs encres soniques, établissant un paramètre d'oniricité qui infiltrent nos oreilles avec une telle douceur. Que ça fait du bien de renouer avec la musique de Jeffrey Koepper! Parce que tout de ce musicien/synthésiste américain est tissé dans le lyrique sonore. Un fin mouvement de séquences dégage une structure de rythme ambiant. On dirait un groupe d'ions turbulents qui font briller leurs tonalités cristallines en gambadant, sautillant, s'entortillant et virevoltant avec des cabrioles synchronisées, et d'autres plus aléatoires, dans un schéma tissé serré où chaque faux-pas est vite ramené dans le magnétisme du mouvement. C'est de la poésie sonique d'une rare délicatesse qu'une ligne de basse caresse et propulse aussi vers le début d'une procession astrale. Tranquillement, "After Glow" établit les paramètres de “Konnektions”.
Ça fait un bail que Jeffrey Koepper nous a donné de la nouvelle musique à se mettre entre nos oreilles. Depuis Arctisonia en fait, qui date de 2011.Et cette longue attente débouchera sur un magnifique album où chaque titre suit une tangente processionnelle bourrée de rythmes électroniques ambiants qui sont tissés dans les subtilités des équipements analogues. L'ami Jeffrey utilise ici le Synthesizers.com Modular, que Steve Roach avait si soyeusement manipulé dans son merveilleux Skeleton Keys. Et c'est le point de référence de “Konnektions”.Tout est construit, soufflé et rendu dans des tons analogues. Il en résulte en un album où le background sonore est incroyablement riche et chaleureux. Les structures minimalistes sont constamment nuancées par une profondeur dans les textures ambiantes où les chants allégoriques des synthés servent de tremplin à des rythmes qui dénouent les filaments de leurs séquences avec des effets d'écho qui se transforment par moments en de véritables spirales vertigineuses. Assemblé et mixé par Steve Roach (ses empreintes sont partout) dans les studios de Timehouse, “Konnektions” est à Jeffrey Koepper ce que Skeleton Keys est à son grand ami Steve Roach. Les rythmes, toujours très poétisés, sont emmitouflés dans de riches textures électroniques avec plein de paysages soniques aux contrastes opposés. Tranquilles et violents, passifs et énergiques; ils épousent les visions, tant de son auteur que des oreilles qui les absorbent avec enchantement.
"Oracle" s'accroche aux dernières notes de "After Glow", ici les 8 titres de ce dernier opus fusionnent en une longue mosaïque de 71 minutes, avec une phase ambiante où crient ces étoiles qui rayonnent de leur mille chants soniques. Des voix de nymphes astrales se joignent à une chorale sonore où coulent aussi des larmes de synthé. La basse structure des élans dramatiques qui nourriront l'ambigüité de nos émotions tout au long de cette délicieuse processions cosmographique qu'est en réalité “Konnektions”. L'introduction de "Pantheon" rôde comme une bête à l'affut. Des cerceaux soniques s'empilent et la ligne de basse ronfle alors qu'au loin une ligne de synthé plus musicale déroule le tapis où paraderont des ions sautillants et leurs reflets de verre. Le mouvement reste assez céleste, même si une ligne de basse dessine des arches incomplets qui forment une structure de rythme passive où dansent des ions fragilisés par leur apparences cristalline. J'entends du Michael Stearns ici. Genre cette marche pastorale dans Chronos? On approche du joyau! Après une délicieuse introduction ambiante, où nos sens flotte avec les multiples couches de synthé, le rythme gravitationnel de "Trance Electric", la signature de Roach ici est omniprésente, fait entendre des basses séquences qui sautillent dans les marches d'une longiligne spirale ascendante. C'est le genre de structure de rythme qui fait danser nos hémisphères avec ces nuances qui se dégradent par les accrocs de la synchronicité. C'est superbe et intensément jouissif pour les oreilles. Et peu à peu nous nous dirigeons vers ce qu'il y a lieu de nommer la section Empetus, ou encore Skeleton Keys, de “Konnektions”. Derrière des filaments sonores qui se distordent, des ions effectuent mille cabrioles qui fractionnent le rythme de "Astral Mechanika" en un longue ossature rythmique stationnaire qui est forgée de ruades, de spasmes et de saccades spasmodiques. C'est le début d'un monument de transe. La tête se dodeline et les doigts sont en feu à force de tambouriner cette tempête statique qui risque de vous étourdir. Minimaliste, la structure n'en reste pas moins généreuse avec des ajouts de filaments multicolores, de strates criantes et de pépiements électroniques qui enfoncent le rythme violent et passif de "Astral Mechanika" dans de longues caresses des torsades aux ondes de basses envahissantes. Et prit comme un rebelle qui refuse l'abdication, le mouvement s'échappe pour contracter sa violence de plus belle qui oscille cette fois-ci dans des nappes plus sereines.
On reste toujours dans le domaine du rythme statique avec "Mercury Circuit" et ses multiples ruades qui dessinent un étrange rodéo cosmique. Les mouvements, je dirais plutôt les soubresauts, des séquences ne laissent aucune fraction de secondes de liberté pour des ambiances qui restent en retrait, tout en dessinant un beau paysage sonique cosmique. Nous sommes au cœur d'une tempête d'ions séquencés depuis bientôt 35 minutes et "Among Stars" tempère un peu cette tempête de rythmes ambiants qui tenaillent “Konnektions” depuis "Trance Electric" avec une structure de rythme aussi bouillonnante que "Mercury Circuit", sauf que les éléments qui l'entourent (nappes astrales, ondes obscures, lentes larves de synthé circulaires et autres effets de camouflage sonique) l'emmitouflent dans une phase nettement plus éthérée. Alors que l'on s'imagine que "Belief" va clôturer ce dernier album de Jeffrey Koepper dans une finale ambiante, c'est plutôt une délicate structure de rythme qui infiltre nos oreilles avec une danse de séquences, et de leurs ombres aux teintes aussi romancées qu'irisées, qui sautillent dans un effet d'écho (vous savez ces genres de canon sonique que Roach manipulait dans Traveler et Empetus?), enracinant encore plus cette perception que nous avons littéralement un pur joyau de MÉ analogue entre les oreilles. Oui messieurs; “Konnektions” est à Jeffrey Koepper ce que Skeleton Keys est à Steve Roach.Un album d'une rare intensité qui se veut assurément un incontournable.

note       Publiée le dimanche 11 octobre 2015

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

C'est certain que vous ne serez pas chamboulés par cet album en droite ligne de ce qui se faisait dans les années 1970 en musique électronique (on disait musique planante à l'époque). "C'est trop calme. j'aime pas trop beaucoup ça. J'préfère quand c'est un peu trop plus moins calme." ;-) J'ai toujours des difficultés avec les artistes qui composent et jouent la musique d'il y a 50 ans sans rien apporter de plus. Il y a eu tellement de révolutions musicales depuis, dommage de rester figé.

Message édité le 11-09-2022 à 21:04 par Gros Bidon

Note donnée au disque :