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Godflesh › A World Lit Only by Fire

cd • 10 titres • 53:37 min

  • 1New Dark Ages04:51
  • 2Deadend05:07
  • 3Shut Me Down04:26
  • 4Life Giver Life Taker05:27
  • 5Obeyed05:35
  • 6Curse Us All03:46
  • 7Carrion06:05
  • 8Imperator04:26
  • 9Towers of Emptiness06:34
  • 10Forgive Our Fathers07:40

extraits audio

informations

Produit et mixé par Justin Broadrick, Avalanche, Royaume-Uni, 2013-2014.

Sorti en CD, vinyle, numérique téléchargeable.

line up

Justin K. Broadrick (guitare, voix, programmation), G.C. Green (basse)

chronique

Faut-il vraiment se droguer pour apprécier la musique ? Je ne sais pas, mais je suis sûr qu’en chacun de vous réside la réponse. Faut-il aller se réfugier au fin fond de la campagne alors qu’on est une vedette de l’expression du béton souillé par la suie et le sang ? Faut-il garder jusqu’au bout des principes, comme par exemple, « Godflesh c’est ça ou rien » ? Faut-il nécessairement faire de la dark ambient un peu molle ou du pop gaze un peu pénible pour pouvoir purger le mal ? Pour ensuite en revenir à faire la même chose, mais quinze ans plus vieux ? Cela en fait des questions hein… pourtant, en revoyant les deux gaziers de Birmingham lors d’un concert matraquant à Luynes je ne m’en posais plus de questions : je voyais là un de mes héros musicaux fringué en décathlon, accompagné d’un des bassistes les plus hypnotiques qui soit habillé en go sport, blaze au bec, images funéraires projetées derrière la scène, son de rhinocéros laineux, dans le public des t-shirts d’anciens sur le dos des fans de musique industrielle, totenkopf et piercing partout, drogue, bière, accent provençal. Donc, bon, ma première approche de cet album de Godflesh fut teintée d’amour. Allume le briquet, balance la galette, et hop on va angoisser un peu. Cela a marché le premier soir, et aujourd’hui je me rends compte que lorsque l’envie de m’écouter un Godflesh me prend et bien ce n’est pas celui-ci qui m’arrive en tête. Pourquoi ? Parce que les chefs d’oeuvres sont ceux d’hier, que Jesu m’a contenté pendant très peu de temps et m'a fait lâcher la course derrière JK, et qu’ici je n’arrive pas à accrocher des masses, comme avec d’autres disques tels que « Us and Them » ou « Hymns ». A chaque fois pour une raison différente, trop hip hop, trop « nu metal », et là, sur ce disque du come-back c’est trop… déjà entendu. Ce disque fait un large clin d’oeil aux débuts du groupe, très binaire, avec de la basse énorme, une voix bien râlée, se veut agressif, puissant, saccadé, saccageur, mais je sais pas, je ne suis littéralement pas transporté, manque de mélodies d’abord parce que Godflesh a su quand même cacher derrière le fracas de véritables chansons et c’est ça qui m’épate le plus en fait chez Broadrick ; comme un bizarre manque de détermination à exterminer l’auditeur terrifié en moi en manque de dégueulis blasé sur le monde moderne ; comme si après ces quinze ans d’absences les problèmes avaient été réglées d’une manière autre et que les nouveaux problèmes n’étaient pas compatibles avec l’entité Godflesh. Je reconnais que cette chronique est finalement assez autobiographique, mais je pense que c’est ce qui fait un peu la particularité de ce groupe : arriver à fédérer toutes les têtes tordues autour de sa discographie, la triangulaire bavera sur « Songs of Love and Hate », la rectangulaire sur « Selfless », et celle d’aujourd’hui ? L’auditeur de Godflesh actuel peut-il être quelqu’un d’autre qu’un vieux fan perdu dans une nostalgie faite de squats oubliés et de bidons d’huile tamponnés ? Godflesh pourrait-il atteindre qui que ce soit s’il commençait sa discographie maintenant avec cet album ? Ce retour en arrière qui ressemble à un come-back me laisse en tout cas un peu coi, un peu désarmé et je ne vois pas du tout où pourrait aller aujourd’hui ce groupe sans s’autoparodier tel un drôle d’AC/DC de l’extrême… OK, je crois que j’aurai toujours du plaisir à regarder Godflesh en concert mais je ne parierais pas sur la fraicheur créatrice de ce projet, j'en garderais le souvenir d’un groupe interprétant de manière grandiose ses standards, comme lors de ces concerts où le groupe jouait seulement « Streetcleaner » ou « Pure », je sais plus, devenant un ensemble de reprise de lui-même… et là, c’est un peu ça que j’entends sur « A World Only Lit by Fire », sauf qu’il ne s’agit pas de vieux morceaux, mais de drôles de variations inertes de tubes qui furent pour moi des parpaings indispensables dans la construction de mon armure d’auto-défense urbaine. Et ce n’est pas rien. Et donc c’est trois boules, pas plus, et ça fait chier.

note       Publiée le mercredi 23 septembre 2015

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

"Meilleur Godflesh" est une expression grammaticalement fausse, à part si on parle d'un autre Godflesh, que celui qui a fait Selfless, Messiah, Streetcleaner... et Post Self.

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pokemonslaughter Envoyez un message privé àpokemonslaughter
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Post Self c'est le meilleur GF. Pouint. Quant à celui-ci, je rejoins le débat : la prod' sans les compos. En même temps, c'était pareil sur "Hymns".

Message édité le 05-02-2023 à 12:54 par pokemonslaughter

born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

"Burne" et "Post Self", dans la même phrase ? OK, je suis largué.

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saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Oui, n'exagérons rien, on a quand même souvent la tentation de prononcer le mot burne (edit : merde j'ai confondu avec le suivant, je n'ai rien dis)

Message édité le 04-02-2023 à 13:31 par saimone

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Sinon bis : prendre Godflesh comme un générique groupe de métalindusse qui envoie le bois (ou le mordant, comme on préfère), c'est un peu un faux sens. Godflesh ou Jesu, ce ne sont que des pseudos variables correspondant à la sensibilité du moment de Justin, et ses envies liées. Donc cet album-ci, ben c'est son album de quinqua, et en attendre la même chose que Streetcleaner, c'est organiser sa propre déception. On va pas la reprocher aux autres.

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