Philip H. Anselmo and the Illegals / Warbeast › War of the Gargantuas

Phil Anselmo est un homme qui s'occupe : festival, label, nombreux groupes où il emmène sa voix hors du commun même après de nombreuses années de scandales, de drogues dures, de succès, de rehab et de débauche. Voici un de ses groupes du moment : Philip H. Anselmo and the Illegals, qui sortait en 2013 ce mignon petit split avec Warbeast, groupe de thrash avec des vieux de la vieille, cf. Bruce Corbitt qui hurlait déjà quand je jouais un sans-culottes CM1 pour la kermesse de l'école à l'occasion du bicentenaire de la révolution... Le disque commence donc avec le patron alias Philou, avec un morceau à base de psychopathie animale très rentre dedans, produit avec une masse de son, des bidules sur la batterie, des riffs black metal qui lorgnent ensuite vers du power guitare à la Dimebag, quelques petits coups de sudisme, un peu de blast... mais précision : le split n'est pas "une face moi, une face toi", mais un morceau d'un groupe après l'autre et la similarité entre les deux groupes et donc les quatre titres se voit encore plus, la seule grosse différence étant la voix, celle du chanteur du Warbeast ayant beaucoup moins de chaleur que celle de Phil, et c'est là qu'on se rend compte que l'ex Pantera est un des vocalistes incontournables de ce qu'on appellerait "metal". Venu du glam, grand fan de hardcore et de black metal, ayant rodé sa voix dans le brutal hurlé comme dans le chanté bien costaud, évidemment la comparaison est vite faite... et puis on lit aussi les noms : même batteur de chaque côté, quant au groupe d'Anselmo celui-ci comportera des futurs membres de Superjoint version 2015 que j'ai pu voir jouer au Hellfest... le disque est sorti sur le label du Phil, produit par Phil, certains morceaux de Warbeast sont même mixés par Phil, enfin, y a comme une drôle d'impression d'écouter un faux split, même son de chaque côté, et, d'ailleurs, le titre du groupe est bien "Phil & l'autre groupe qui joue sur le même disque" si on regarde bien sur la jaquette, sans oublier le laïus du même boss qui décrit personnellement pourquoi ce disque existe - pfiou, c'est bon, on a compris, ahah ! J'y vois comme une espèce d'amitié un peu envahissante du bout de mon comptoir, sinon formellement, de chaque côté c'est gargantuesque, très bourrin, très produit, et assez bourratif en fait, sorte de gros metal, gros thrash, avec gros son. Cela tombe bien, on parle de géants dans le titre qui se pètent le bide et laissent leurs immenses étrons dans les campagnes, pissant sur les villes pour le bien de l'humanité si je me souviens bien de Rabelais - et là ils se font la guerre... I against I un peu quand même hein ou "Philip et ses potes".