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Usé › Marilou/Amphétamine

45t • 2 titres • 10:44 min

  • Face A
  • 1Marilou4:12
  • Face B
  • 2Amphétamine6:32

informations

Enregistré par Usé à la Clara en 2014.

Vinyle 7". Co-production Et Mon Cul C’Est Du Tofu ?/gUrdUlU/Label Brique/Attila Tralala.

chronique

Oui, c’est une blague, cette FACE A. Marilou… Plutôt pas mauvaise, d’ailleurs, la farce. Parce que selon les critères du genre qu’elle pastiche, la chanson serait assez… Crédible, disons. C’est à dire qu’entendue au débotté, sans y prendre garde, traîtreusement glissée entre deux autres dans la programmation d’une radio spécialisée – je ne sais pas : Nostalgie, Chantefrance, France Bleue Exode Rural… – elle passerait presque inaperçue. Autant dire, donc, que beaucoup, ici, s’empresseraient de couper le son, de changer fissa de fréquence. Sincèrement, pour le texte, ce n’est pas pire – par exemple – que… du Barbelivien, disons. "Oh… Marilou, la vie sans toi/C’est comme un enfant sans cartable/C’est comme une rose sans pétales…". Sans rire… Pas sûr que certains amateurs du genre feraient la différence, entre ça et de la variété sérieuse. D’autant que c’est chanté avec une gravité imperturbable. Cette espèce d’inflexion qui la joue "blessé mais viril", taiseux sensible impassible. La voix du mec à te poser la main sur l’épaule, en te regardant droit dans les yeux mais qui ne va pas te prendre dans ses bras parce que "un homme ça reste digne et à distance d’au moins soixante centimètres". Un côté Daniel Guichard, en fait. Dans son vieux pardessus râpé, qui s’en allait l’hiver l’été… Bon, mais avec une pointe de Franck Michael aussi – vous savez, ce gommeux entre deux âges, canal Chance aux Chansons, idole spécialisée, pour mamies à caniche – ou bien à gigolo, je n’ai jamais été trop sûr… (Ou les deux à la fois, d’ailleurs, pourquoi être exclusif, on s’amuse où on peut… Bref). À vrai dire tout y est. Le sax réverbéré suintant. L’instrumentale direct-to-karaoké. Cette voix, donc… Avec ces quelques "détails" qui déconnent un poil trop quand-même là-dedans : les solos pétés au bottleneck, la torsion un peu vicelarde quand-même du "romantisme" – option "pas frais" – cher au style… le "poc" à la fin, aussi... Bon ! Mais après le gala... On ferme ! On fait les comptes. On se pose dans l’arrière salle, les loges… On se dit qu’il va falloir se refaire, se requinquer. Et VOILÀ ! La gueule du remontant… Son nom en toutes lettres : AMPHÉTAMINE. Il faut bien ça pour se remettre. Trop de signatures/photos le bras autours des épaules/sourires qu'il ne faut pas montrer las. Trop de podiums sur les parkings des grandes surfaces. Trop de zones floues, commerciales, industrielles. Trop de groupies sapées Babou qui rappellent Tata, Tonton, le bled qu’il avait voulu fuir, l’artiste. Ce morceau… C’est vraiment le crooner qui craque, debout sur l’accélérateur. Il en reste, des bornes à bouffer, jusqu’aux cinq-cent-sept heures ou quarante-trois cachets ! Pas sûr du tout qu’il le décroche, cette année, qu’il le renouvelle, son statut. Pour le moment, basta ! Tout droit jusqu’au Macumba du coin – regardez-moi un peu ce revers de pochette, en passant. Il faut relâcher. Alors gobons. Pilules pilules pilules et tout droit sans freiner, jamais – et quoi, au diable ces histoires de champs de vision. Là-bas, il y aura bien moyen de pécho. Le premier, la première qui passera. Les joies de la renommée ! La magie de la Dance. Pas s’inquiéter si dans l’oreille ça tourne soudain à la techno toute primaire et explosée, allez. Happé par la choré-zombis, comme dans le clip, tiens. (Oui… Il y a un clip... Même un par face, d'ailleurs). Les paroles sont simples, en plus. C’est entraînant. C’est "catchy" insiste l’agent, en faisant passer une trace. Demain, ce sera l’enfer sous le crâne, sûrement, encore. Pas grave. Demain, peut-être que l’estafette, enfin, finira par se payer un mur, sortir de la route dans un virage, sur une corniche. Entre Couillac et Foirat-Lès-Cornières. (Mais bon dieu… Qui donc a rédigé cette feuille de route, combiné cet itinéraire ?!). Demain, il faudra qu’une autre femme de chambre mette à brûler les draps, une autre paire qui ne sera plus récupérable. On donnera une fois de plus une fausse adresse, au Sofitel, où transmettre la facture. Demain on prend les mêmes, ailleurs, on continue de ne plus savoir, à force, la latitude ni le gentilé. On recommence à chanter "tous les deux/amoureux", et sûr que le micro va partir encore en larsen. Et puis il y aura la nuit, encore. L’heure de taper comme maintenant dans la pharmacopée. (On ne pense jamais aux conséquences – ni trop au goût que ça pourrait avoir, au moment de ressortir – aux moments d'avaler ces doses de joie sauvages grosses à s'en asphyxier).

note       Publiée le vendredi 4 septembre 2015

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Glenn Brancard ?

    Note donnée au disque :       
    kama Envoyez un message privé àkama

    La face B a un je ne sais quoi de Glenn Branca...sous amphets.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Ben j'en peux plus mais je peux plus m'en passer. Ah ouais, pas mal la doom-chanson. La réverb déguelasse doit rendre le truc inécoutable au casque. Chui bien dans le mood ! Excellent l'arrivée de la scie musicale. Et pis j'aime bien le nom du groupe. C'est très pince-sans-rire à la Cioran tout ça.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ah ! Je pensais que tu n'en pouvais plus de l'entendre en toi, en fait... Bon, et du coup tu devrais apprécier celle-là. (Je trouve une vraie glauquerie au delà de l'aspect là encore parodie/pochade - aussi parce que là encore ça ressemble VRAIMENT a des truc chansons française pas voulue comme dégénérée forcément).

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Mais j'préfère la face A moi...