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Barcelona › Extremo Nihilismo en Barcelona

lp • 7 titres • 10:11 min

  • Face A
  • 1Ansiedad1:25
  • 2Pasión1:11
  • 3Nada0:44
  • 4Bomba1:19
  • Face B
  • 5Seguidores del Orden1:13
  • 620 Años/Mi Ciudad3:04
  • 7No Hay Sociedad1:15

informations

Non renseigné.

Peinture : Oriol Roca

line up

Non renseigné.

chronique

Décidément je n’y arrive pas. À être… Blasé. À gober cette attitude qu’on voudrait me refiler partout : pour des questions d’âge, d’éducation, d’époque. Le "tout a été fait". Le "ouais, encore des jeunes qui croient tout inventer, ça ne vaut pas […] qui faisaient la même chose en mieux en […]". Pas que j’aime non-plus ceux – adolescents déjà "post" – qui dupliquent des formules, bien sûr, les mixtures trop parfaites – justement – d’espaces-temps trop bien connus, les froids dosages qui font des genres sous emballages. Mais enfin, fines-bouches molles et tièdes-peseurs... Le Feu de l’Action, ça vous dit quelque chose ? J’aime encore celui-là, moi, quand il part dans ces têtes, ces ventres, ces cœurs – appelez ça comme vous voulez, situez ça là où chez vous ça prendra le plus fort et le mieux – qui n’en concluent pas qu’il faut marcher, trotter pour autant en cohortes, en divisions, autre pas de l'oie. Vive ce feu là, quand il est insurrection. Vive cette rage. Vivent ces mots sans précautions qui sont des antiphrases : "Cette haine incontrôlée/Qui te brouille la tête/Et te brise en mille morceaux/Et te brûle de passion". Plutôt ça – plutôt dire "haine" pour désigner l’amour impossible et souffrant du monde, impossible et inéluctable – que l’atonie, les cachetons qui tuent les nerfs, les redditions qui arrangent tout et ne laissent rien, instaurent le vide. Vive ce titre lui aussi à l’envers… "Nihilisme Extrême" – mais ce disque, extrêmement bref, est incomparablement plein. L’anxiété de ne pas vivre assez – elle y bouge. La rage, la haine, disions nous – vivante, morsure d’un dépit qui, se déchirant, libère courage et résistance. Invectives, mots violents – aux Suiveurs de l’Ordre… Anarchie sans conditions. Terreurs, oui : qu’ils retournent comme une peau qu’ils auraient arrachée. Mots et jeu directs qui cinglent en plein où ça fait mal – 20 años/Mi cuidad me serre la gorge, m’attrape les entrailles à chaque fois ; et m’emplit de gratitude, aussi, pour cette chaleur qu’elle fait passer en moi quel que soit le jour et l’état… Je ne sais pas, à vrai dire, si les membres de Barcelona sont tous si jeunes. Il est très malaisé – j’ai l’impression même que c’est voulu, qu’ils l’ont décidé ainsi – de trouver des renseignements précis sur eux tous. Il semble qu’un certain Oriol Roca – auteur aussi de la peinture qui orne le disque, et qui joue dans une dizaine de projets au bas mot, dont certains apparemment donnent dans un certain jazz libre – se tienne derrière la batterie. Et avec quelle énergie il la maltraite, roulante et fracassée, toute en cassures et fuites qui sont des charges. Il appert aussi que la chanteuse – une certaine Angela – sévissait avant dans un groupe punk nommé Firmeza 10. Et quelle voix… Quelle hargne, quel flot débondé, rauque et affolé, d’émotions lâchées, mélangées, entières, jamais mutées, neutralisées. C’est douloureux, c’est voulu, c’est incroyablement vif, aussi, du genre qui vous insuffle ça, s’engouffre dans la moindre brèche… Et qui que soient les autres, qui jouent avec ceux-là, il est certain que tous sont de ceux qui pour chaque idée – nette, impitoyablement brève – savent trouver la forme adéquate. Juste le temps qu’il faut. Invraisemblablement forte. Ici, "punk", "hardcore", ne veulent pas dire autres règles, prétextes à lois du genre. Et "anarcho" veut dire – comme chez Crass, toutes époques confondues – "fais ce que tu voudras mais sache loger la pierre et user de cette fronde que tu auras tannée". Rien de funeste, pourtant, de mortifère… Seulement, il faut en finir avec ce temps qui se voudrait à bout, au bout, sans cesse. "Quand tout est perdu/Je gagne/Il n’y a pas de société/Seulement des individus". On me souffle que c’est naïf, que je devrais me gausser… Je n’y arrive pas, je vous dis. Ce sont eux, que j’écoute. Je sais très bien qu’on pourrait en dire plus, discuter ; même : qu’il y aurait tant à rétorquer. J’aime entendre leur émeute éclatée, comprimée, gorgée du sang du coup de sang permanent. J’aime mieux cette face de panique et d’ecchymoses, tuméfiée, sur la pochette, que le demi-sourire mort qui flotte et traîne, sur les gueules renoncées qui me disent sans fin de faire fi.

note       Publiée le dimanche 30 août 2015

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    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    ¿ Así es la vida ?

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Shit happens...

    (J'allais dire "la mierda pasa" mais je suis pas sûr que ça franchisse cette frontière linguistique là. Et bref, bah tant pis - vous vivrez donc l'un sans l'autre, ça devrait bien se passer).

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    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    Rarement aussi peu aimé un disque.

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Et pour le label, oui, ayant entre temps écouté quelques trucs, je confirme qu'il n'y a pas de cohérence dans le catalogue ! Du punk basique - même un groupe qui s'appelle Neopunkz... suis pass allé jusqu'à cliquer, celui-là, le nom + la dégaine "1977 sans modif'" des gars sur la pochette m'ont pas mal repoussé, j'avoue - ; des trucs visiblement plus hardcore tendance noise, oui ; de la oï française, même des trucs plus coldwave (Ciudad Lineal... groupe que j'avais trouvé assez ennuyeux en concert, d'ailleurs) ; et puis quelques trucs qui sortent vraiment du lot genre celui-là ou la Bèstia Incntrolable avec quoi je vous bassine ces jours. (Suis en train d'écouter Anasazi, là, sur le bandcamp de la maison, quelqu'un en parlait récemment... Comme ça, ça sonne très bordélique, un son grumeleux-brouillé, du ponk-garage-noise... Et une alternance des voix masculine/féminine qui curieusement me rappelle Haine Brigade - question de timbre de la chanteuse et de tout noyé dans la réverb, sans doute aussi).

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    oui c'est tout a fait ca sur scene, quand tu as vu No, Drunk in hell,... a fortiori quand ils jouent le meme soir, tu dis stop.

    Note donnée au disque :