Frank The Baptist › As the camp burns

Yohohoho, pirates, moussaillons, boucaniers, Frank le Baptiste a sorti son nouvel album ! Une petite merveille emballée dans une fort laide pochette, ma foi. l’Américain n’a rien perdu de son mordant et c’est le sabre fièrement brandi que vous pourrez parcourir cette belle aventure musicale. Toujours cette fougue épique qui fouette le sang, même si les guitares se sont un brin alourdies sur certains titres. Le groupe aime à nous allécher avec des riffs d’introduction avant de lancer la sauce (‘How low are we’, ‘Folded flags’), laquelle, si on creuse profond, doit beaucoup à une forme de blues électrique, par exemple concernant la rythmique mais pour qui connaît les goûts de Frank Vollmann (souvenez-vous de son disque solo), ce ne sera pas une surprise. Idem en ce qui concerne les paroles, l’homme a son univers à lui, incluant aussi bien une citation de William Blake, la bible, le tarot, les légendes et j’en passe. Comme les opus précédents, ‘As the camp burns’ séduit vite mais devient indispensable sur le long terme, les mélodies mêlent accroche immédiate et complexité envoûtante. Certaines chansons frappent pourtant droit au coeur d’emblée, j’en veux pour preuve l’irrésistible ‘Folded Flags (piranha)’ qui donne envie de défiler pavillon noir au vent ou la reprise plus électrique de ‘Mary Magdalene of Kettner Blvd’ présent à l’origine sur l’album solo de Frank Vollmann. D’une certaine manière, il me semble que le groupe renoue plus ouvertement avec son ancienne écriture sur les six dernières compositions. Fans convaincus, sortez vos écus; néophytes, ce disque (comme n’importe quel autre d’ailleurs) est une parfaite introduction à l’univers luxuriant et mystique de cet étrange prêcheur. 4,5/6