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Le klub des 7 › La classe de musique

cd • 17 titres • 44:57 min

  • 1N'importe quoi01:13
  • 2C'est le klub des 704:09
  • 3Le chiffre impair03:38
  • 4Il vous reste une minute01:01
  • 5Pouilleux massacreur03:05
  • 6On aura tout vu02:15
  • 7Le jeu des 7 différences01:13
  • 8Le conseil de discipline02:22
  • 9Quand je serai grand03:07
  • 10Martine01:19
  • 11Anna émoi02:36
  • 12En route02:42
  • 13Non monsieur02:55
  • 14C'est Bibus au téléphone01:51
  • 15Boule de cristal04:29
  • 16L'appel03:30
  • 17L'école est finie03:32

informations

Produit par Fuzati, mixé par Dok.

line up

Cyanure (MC), James Delleck (MC), Detect (scratches, production 6, 10), Fuzati (production, MC), Le Jouage (MC), Gérard Baste (MC), Freddy K (MC)

Musiciens additionnels : Yannick Zicot (voix 13), Jonathan Lambert (voix 1, 16), Bibus (voix 14)

chronique

  • old-school à la récré

Juste au moment où ça commence à marcher, tout s'écroule. Dur à avaler. Et dès fois, quelqu'un meurt. C'est banal mais difficile à croire. Le klub des 7 ne l'était devenu, un club, qu'une fois sur scène où enfin tous les MCs étaient réunis sous la houlette bienveillante, jusqu'à un certain point de tolérance vite atteint d'ailleurs, de Fuzati et du fidèle Detect derrière ses platines. Le Klub des 7 c'est des gosses, des sales gosses qui s'amusent de tout, des filles surtout mais aussi des profs, des surveillants, des camarades et du futur incertain mais pas si lointain vu de la salle de musique de l'école primaire. Cette fois ils sont tous venus poser en groupe, en binômes et parfois en solo mais toujours dans un esprit de bande, une cohérence musicale (et pas grâce à la professeure à la ramasse interprétée par Jonathan Lambert, fou furieux déjà responsable du hurlement primaire, lui aussi, "Baisé baisé baisé !") et thématique qui donne du liant, le tout sur des instrus mijotées par Fuzati dans sa pur style mais encore relevées par des couches supplémentaires d'instrumentation, notamment des claviers seventies qui polissent d'une lumière cuivrée des prods d'une efficacité redoutable. C'est mélodique pour des refrains qui prennent la forme de comptines qui tirent la langue, de chansonnettes de cours de récré, de ces ritournelles naïves qu'on entonne en faisant la ronde. Avant que tout ne se casse la gueule. Freddy K, le mec le plus cool de la bande, enregistre quelques morceaux et se fait percuter par un putain de camion. RIP Freddy K comme on dit. Le club perd un membre, mais 7 - 1 = 7. Mais ça ne tourne plus très rond, ça finira en eau de boudin sur la tournée suivante, Fuzati lâchant finalement le projet. Reste cette dernière année d'école pour y foutre le dawa. Et ça y va franco, l'association des MC engendre un joyeux et dynamique bordel dès le nouvel hymne du club où tous participent d'agilité microphonique, même le Fuz ne jouant plus les rabats-joie. Entre instrumentaux dévolus à Detect, qui bidouille des dialogues de feuilleton pour enfants, genre Martine vs le Club des 5, ou de vieux morceaux de psyché sixties, et courtes vignettes de hip-hop de quatre-heure comme "Le jeu des 7 différences", l'album est parsemé de petites perles. Faut dire que les MC mettent la barre très haut, avec un Cyanure particulièrement en verve aussi bien sur "Le chiffre impair", en osmose avec Le Jouage, plus en avant que sur l'album précédent, que sur la ludique 'Le conseil de discipline", à la classique structure de jeux de mot syllabiques permettant de sortir les pires obscénités en se contentant de scinder les phrases au moment opportun. L'instru plus électronique de "Anna émoi" colle parfaitement à la déclaration d'amour poisseuse et masturbatoire du jeune Delleck, toujours un rien agaçant sur la longueur, alors que le boucle de piano funky de "En route" épouse le flow laid-back du Jouage et son équipée nocturne du côté des dortoirs des filles. Introduit par un skit avec Yannick Zicot en proviseur très Monsieur Manatane, l'excellent "Non monsieur" voit Cyan et Delleck jongler de mauvaise foi et d'excuses bidons sur une instru qui claque et crache méchamment, avec gimmick de claviers foutrement accrocheur au refrain où vient finalement poser le Yannick en question (qui décèdera à 32 ans d'un cancer quelques années plus tard, le Klub s'endeuillant à posteriori d'un membre honoraire). Réunissant tous les MC, les prédictions de "Boule de cristal" se teintent d'une certaine noirceur derrière l'humour des paroles, faut entendre Baste déclarer sa flamme déçue à Fuzati et celui-ci croiser Delleck en animateur de supermarché, la déprime Houellecquienne du versaillais faisant d'un coup surface au détour de son instru géniale qui oscille sans cesse entre deux tons, elle aussi contaminée par une mélancolie précoce. Fuzati et Baste, c'est justement eux qui l'air de rien tiennent le plus haut du pavé de la cour de récré, leurs couplets respectifs sur "Quand je serai grand" sont anthologiques, Fuz en mode déjà dégouté de la vie à venir ("me lèverai tôt pour le boulot me coucherai avec le goulot, une bouteille qui ne parlera pas et ne tirera pas non plus les draps") et Baste en égotrip en culotte courte ("quand j'serai grand j'veux être comme Papa, rester à la maison boire du vin avoir pas d'travail, quand j'serai grand j'veux être comme Tonton, jouer à la bagarre avec tous les copains d'la prison") sur une instru millésimée pure Klub. Le Klub pas si léger qu'il en à l'air donc, les derniers mots jetés à la face des copains par Fuzati sur "L"école est finie", jusque là plus douce qu'amère le temps de prendre un dernier gouter avant les vacances, tombent comme un couperet sur l'instru qui s'interrompt d'un coup. Le décès de Freddy K aura forcément pesé sur l'humeur de l'album, un peu plus sombre malgré les bonnes blagues. Et quand les acolytes lui rendent hommage, c'est sans le moindre pathos, se permettant même le luxe de re-convoquer la voix grotesque de Jonathan Lambert pour un appel délirant où Delleck sort sa meilleure punchline "j'ai une putain de procuration alors Freddy présent !" au milieu d'un morceau où chacun y va de son explication imaginaire pour nier l'absence du beau gosse du klub, cachant leur tristesse sous des flows de bravade absurde. Pas seulement la classe de musique, la classe tout court.

note       Publiée le samedi 15 août 2015

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dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Baste est tellement bon, il balance un couplet hilarant dès le premier morceau. Je trouve ça dommage qu'il se soit enfermé dans un personnage qui ressemble de plus en plus à Jean-Marie Bigard (vazy tu vas voir il finit le concert en slip, trop rant-ma)