Despise You, c'est le type de groupe qui reste raccord live / studio. La même furie, la même confiance sur ce qui est éructé en concert et sur cassette / vinyle / CD dans ces morceaux courts mais toujours ultra-denses, riches, adorables. Sur cette compilation retraçant une soixantaine de morceaux enregistrés aux débuts du groupe entre 1994 et 1996 vous aurez tout ce que vous aurez rêvé d'avoir en terme de musique glauque, violente, rapide, lente, grasse, saturée, avec voix mâle.femelle, avec une atmosphère de catastrophe et de décrépitude rarement entrevue dans les musiques rapides type grindcore / powerviolence. C'est ça qui me touche ici : ces gens tous droits sortis d'une réalité encore plus sale qu'un épisode de "The Shield" nous ramènent Inglewood à la maison, c'est à dire de la drogue pas chère, de la famine psychologique, de la disette sociale et un poil de brimade exclamée en castillan, sans avoir à programmer de machines comme Agoraphobic Nosebleed, en plaçant la voix féminine et la rage pure au cœur du bordel. Génial, frisson dans le dos, visions d'émeutes apolitiques et de cannibalisme urbain et puis... bon, je manque de mots pour décrire ce groupe, à part le refrain habituel : achetez tout ce qu'ils ont produit. Exemples : les gars postent des photos dans le livret de dos de t-shirts blancs avec écrit dessus le logo du groupe avec des têtes de mort ; un des t-shirts du groupe invite le monde à jeter les pratiquants de roller-blade à la poubelle. Faites chauffer les roulettes quoi ! TOUT je vous dis, faut acheter (à part si vous vous baladez en groupe et en roller une fois par semaine dans votre ville avec vos amis. Bouh !). Et pourquoi encore ? Parce que, pour faire vite, 6/6 macabre, 6/6 violence et dégoût en noir et blanc, parce que ceci est la quintessence de ce que j'aime dans l'expression de la colère, que nous avons encore un superbe mix de metal extrême et de punk hardcore, parce qu'on n'est pas sur inrocks.com et qu'on emmerde le bon goût et les choses qui font rire. Non mais.