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Hole › Live Through This

cd • 12 titres • 38:16 min

  • 1Violet
  • 2Miss World
  • 3Plump
  • 4Asking for it
  • 5Jennifers body
  • 6Doll parts
  • 7Credit in the straight world [reprise de Young Marble Giants]
  • 8Softer, softest
  • 9She walks on me
  • 10I think that I would die
  • 11Gutless
  • 12Rock Star

informations

line up

Courtney Love (chant, guitare), Eric Erlandson (guitare), Kristen Pfaff (basse, piano, chœurs), Patty Schemel (batterie, percussions)

Musiciens additionnels : Kurt Cobain (chœurs), Dana Kletter (chœurs)

chronique

Live Through This passerait typiquement pour l'album grunge second couteau, mais dès "Violet" - que j'ai envie de canoniser grand morceau grunge sans réfléchir - c'est l'album parfait pour cerner l'cageot. L'album emo, désabusé/revêche (75/25), rose-pâle-mélangé-à-du-gris, tiré dans deux directions différentes, déchéance et échappatoire, qu'on a envie d'aimer autant que de mépriser. L'album où une connasse revendiquée tend à se transcender pour sonner comme la plus douce-amère des petites connes. Même du genre à savoir écrire une pincée de chansons taillées pour plusieurs écoutes au passage, voyez-vous ça... Plus nuancé qu'il n'avait l'air lors de ma découverte, presque profond même, enfin je veux dire, pour son auteure... "Plump" et ses accalmies qui ont ce quelque chose d'eighties, "Doll parts" et ses "I fake it so real, I am beyond fake" lâchés avec la passion d'une insomniaque au dernier stade, "Asking for it" et son cynisme terne qui suinte jusque dans cette voix délavée de chez délavée. Bleached woman. Mais surtout "Credit in the straight world" avec son intro limite mystique. De beaux exemples, même si ça fait pas tout. L'erreur d'appréciation très souvent commise au sujet du veau Courtney depuis 1994, est de tenir compte des histoires extra-musicales pour cerner sa musique. En l'occurrence de dernier coup tiré, ou de sa personnalité ordurière-ultrasensible. Bref l'erreur c'est de focaliser sur Courtney, et j'éviterai donc cet écueil... ou pas. Car Live Through This est l'album-carte d'identité de Love, c'est indéniable, elle se tire le portrait ; d'ailleurs elle colle sa photo de chiarde à l'arrière comme les gangsta rappeurs. Courtney a toujours été l'une des plus criardes icônes de la vague femelle rebelle genre "rebelle", elle qui dans une vie plus prévisible aurait certainement vécu dans une roulotte au bord de l'autoroute, défoncée et montée par ses cousins entre deux épisodes de soap opera. Pourtant Courtney n'a été toute sa vie, comme son "ex", qu'une personne pas trop à sa place. Et je dois donc enfin avouer qu'en vieillissant, je me prends d'une réelle tendresse pour ce cœur qui bat pour être aimé ; oui, une tendresse comparable à celle qu'on peut éprouver à l'égard d'une tante maternelle qui serait le même genre d'hystérique ordurière, capable d'insulter et frapper pour des motifs plus qu'évanescents, mais douée d'une capacité à l'empathie qui peut se révéler bluffante. Love c'est ça, et cela se ressent dans sa façon de cassossette au bord de la crise de nerfs, adolescente désenchantée de trente ans, rock star périmée de la blank generation, usante mais ultra-sincère... Live Through This marque la nuance avec L7 ou Babes in Toyland, car malgré les éjacs punks qui l'émaillent il n'a pas vraiment un venin rock, défoulant, explosif. D'ailleurs les passages vraiment véloces sont les moins bons ; ils montrent bien les limites de Courtney dans l'exercice, comparé aux sus-citées, le carcan du "elle fait son ragnagna, laissons-la dans sa chambre", qu'elle évite de justesse avec "Gutless" et "Rock Star", autres pistes-pet-de-fouf au milieu d'une marre de dégoût pas-ce-soir-mal-à-la-tête. Le chant hurlé de Love est assez fade, mais c'est pas une découverte non plus. Non. C'est ironiquement dans les moments calmes, presque baignés d'aura gothique, où ses musiciens lui tissent comme un genre de cocon douillet, qu'elle peut vraiment écorcher. Live Through This n'est pas un album effronté, non : c'est un album de blasée. Qui passe assez bien, en l'occurence, avec son quelque chose de brut et désabusé au dernier degré typique d'un certain grunge, ce quelque chose d'une cruauté murmurée et qui corrode l'homme contre son gré - même si tous les morceaux qui viennent après "Violet" sont en-deça. Décolorés. Fanés. "When they get what they want, they never want it again."

note       Publiée le vendredi 15 janvier 2016

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Note moyenne        10 votes

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nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

Je suis en train de me prendre leur premier album en pleine poire là, au minimum pour le premier morceau « Teenage Whore » que j’adore complètement. On dirait une version encore plus urgente et violente du grunge, sans que ça sonne vraiment punk ou métal. Elle me plaît cette Courtney.

Message édité le 10-11-2022 à 20:56 par nowyouknow

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pokemonslaughter Envoyez un message privé àpokemonslaughter
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On joue à "quel morceau a été composé par cobain ?" Comme beaucoup de disque pop-ifiants du genre, ce skeud restera englué dans son morceau d'ouverture, et c'est très bien ainsi !

nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

Moi j'ai fini par vraiment bien aimer (les coups de gueulante soudains me rebutaient un peu). Pas mon disque grunge préféré mais j'aime assez courtney et certains morceaux sont vraiment très bons. C'est court, ça passe tout seul. Violet ne fait pas partie de mes préférées pour le coup.

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Trois ou quatre bons titres, ça ne sauve pas l'ensemble

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Tacrolimus Envoyez un message privé àTacrolimus

Une histoire de disque qui te tombe dans les oreilles à 17 ans- 100% Richard d'accord.