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Integrity › Integrity 2000

cd • 13 titres • 60:31 min

  • 120003:30
  • 2Never Never3:16
  • 3The Burden Of Purity2:02
  • 4Never Surrender1:17
  • 5Sanctuary3:05
  • 6Given You Everything2:42
  • 7Falling Away3:18
  • 8Never Meant As Much2:44
  • 9Violated2:36
  • 10Wake To Find3:00
  • 11Eighteen.995:07
  • 12Nord Wars: Dave And Dwid, Perfectly Groomed16:28
  • 13Nord Wars 2: Skinny Strikes Back11:40

informations

line up

Dwid (chant), Dave Felton (guitare), Martini (basse), Skinny (batterie)

Musiciens additionnels : Derrick Green (en photo dans le boîtier mais non-crédité, chant en feat. sur "Never Surrender"), Ted Marson (violon), Matt Lucy (guitare), Dennis Malkamaki (percussion), Black Nicky (synthétiseur), J. Popson (voix, mégaphone)

chronique

Juste avant de se lancer dans des reprises de Donna Summer (oui) et juste après avoir fricoté avec la harsh noise locale, Integrity a orné son blase d'un appendice pré-apocalyptique - un thème qui les travaillait depuis leurs débuts, comme Neurosis - puis a placé à la batterie l'un des cogneurs de Mushroomhead (ce groupe au line-up et accoutrements tout aussi grotesques souvent réduit à l'étiquette "Slipknot du pauvre"), et a enfin sorti ce que les amateurs de true hardcore fait par des vrais trues authentiques ont désigné par rangs compact comme "l'album de la débâcle" ou "autoparodique" et encore "pathétique". Il semblerait que les coreux qui vomirent Integrity 2000 à sa sortie se comptèrent par légions. En dehors de l'aspect très expé des deux pistes bonus de l'édition CD qui a dû en rebuter plus d'un, c'est à n'y rien comprendre... moi qui tenait cette communauté pour sensible au pogo, voir certains de ses molosses snober ainsi l'évidence truffale de cet imparfait mais belliqueux petit album, l'évidence de titres aussi torves que "Never never" et "Sanctuary", aussi malsains que "The Burden of Purity" ou aussi brutalement salade-de-museau-sauce-piquante que "Never Surrender", cela reste un mystère... Ou pas... Ne seraient-ce donc pas tout connement les fans de groupes "concurrents" qui se sont alors vengés en crachant leur bile sur Integrity ? Je me pose encore la question. C'est vrai qu'Integrity 2000 n'est pas un album très académique non plus, c'est déjà suggéré par l'emballage (la pochette, superbe au demeurant, mais le boîtier chelou du CD aussi) du moins pas si ce qu'on attend du hardcore se limite à des histoires... d'intégrité. Moi ça va, j'écoutais pas encore Starkweather quand j'ai découvert Integrity 2000 mais j'aimais déjà, alors ce skeud, il passe crème. C'est du hardcore de Cleveland, du hardcore qui n'évoque pas vraiment les boucs perdus au milieu de faciès joufflus nourris à la Bud mais quelque chose d'un peu plus... badass, pour causer simple. Ce skeud m'évoque plus The Shield, et les passages les moins jouasses en l'occurence, en même temps que les passages coup-de-pompe au train. C'est très... pugnace. Le riffing saccadé ultra-cliché mais brutalement bon de "Given you everything" en dit à lui seul beaucoup sur le feeling de ce groupe. Integrity ne calcule aucun agrément confortable, sinon quelques arpèges mélodiques genre sur "Never meant as much" ou un petit bout d'ambiance orientalisante à la caveau de Killing Joke ailleurs - quoiqu'en fait ça n'est pas de l'exotisme du tout mais juste la volonté farouche de coller à l'ambiance du moment (goût d'album terminal, encore, Integrity ne parle à peu près que de ça, du dernier hurlement avant la chute). Ce disque, c'est de la bugne. Un peu comme 16, avec qui ils partagent sur ce 2000 un talent manifeste pour le groove de taulard caucasien cassant des skateboards à coup de genou, Integrity ruent férocement dans un style bien personnel. L'exécution qui finalement n'en a rien à foutre d'être hardcore ou pas, qui l'est violemment, et qui tartine le crépit sans répit. La gueulante est l'une des plus trépanées, arides et obstinées possibles dans le genre. Car si j'aime Integrity, c'est surtout grâce au dwidesque râclage de gorge, si unique. Ce hurlement outre-excédé, genre "je n'irai plus à la mine, je préfère buter tout le monde avant". Coup-de-grisou-core. Dwid Hellion incarne totalement son blase ici : depuis ses premiers concerts au début des années 90, ce mec a pour sacerdoce de se chier lui-même de colère. Et sur 2000 il donne dans le bas-du-front façon annexion de la région sourcils par les cheveux. En étant chauve. Cordes vocales passées au papier à poncer gros grain, et puis cordes de guitares couplées à une beuglante très veau pouvant évoquer un Korn à qui on a rasé les dreads et cramé le baggy ("Falling away"). Integrity parle aux vrais amateurs de gosiers ardents, et si cet album est mal-aimé, c'est peut-être tout connement parce qu'il se permet les passages les plus adolescents possibles sans perdre une once de belliqueux, une once de violence des plus adultes. Le graffiti sur le mur ? Non : le mur. Trente minutes achevées dans un espèce de final goth-country dark-ambient rituel pas si impromptu qu'il en a l'air (dix ans plus tard Converge tenteront moins efficacement le même genre de transition "WTF ?" avec Steve Von Till), et puis d'interminables bouillies noise-jungle complètement gratuites avec en leur centre une imitation de Lemmy (Dwid est un des rares beugleurs à avoir la capacité de faire du Kilmister) sur samples reversed-tape. Qui font quand même pas loin de la moitié du skeud... Pour la validation "expérimental" la case est allègrement cochée à coups de grosses croix surlignées, je ne vais pas toujours au bout, d'où ma note, mais ça fait partie de la personnalité Integrity, ce côté "disque foncièrement bourrin mais qui achève sa course dans un je-m'en-foutisme princier des obligations esthétiques de la scène"... Cela n'a pas l'épaisseur de Seasons in the Size of Days, mais c'est toujours aussi spécial.

note       Publiée le mercredi 22 juillet 2015

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Perso, ç'a toujours été un peu le groupe "bas du front", mais ça m'a jamais dérangé. Là on sent juste qu'ils veulent s'essayer à un peu de modernité, de liberté.

    Note donnée au disque :       
    Bernard Envoyez un message privé àBernard

    Pour moi ça a toujours été l'album un peu "bas du front", mais pas dans le mauvais sens. Le groupe s'appelait d'ailleurs Integrity 2000 a ce moment là, le début d'une grosse période de doutes pour Dwid.

    Note donnée au disque :