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Red Hot Chili Peppers › Mother's Milk

cd • 19 titres • 45:01 min

  • 1Good Time Boys
  • 2Higher Ground [Reprise de Stevie Wonder]
  • 3Subway To Venus
  • 4Magic Johnson
  • 5Nobody Weird Like Me
  • 6Knock Me Down
  • 7Taste The Pain
  • 8Stone Cold Bush
  • 9Fire [reprise de Jimi Hendrix]
  • 10Pretty Little Ditty
  • 11Punk Rock Classic
  • 12Sexy Mexican Maid
  • 13Johnny Kick A Hole In The Sky
  • Previously unreleased tracks
  • 14Song That Made Us What We Are Today [Demo]
  • 15Knock Me Down [Original Long Version]
  • 16Sexy Mexican Maid [Original Long Version]
  • 17Salute To Kareem [Demo]
  • 18Castles Made Of Sand [Live] [Reprise de Jimi Hendrix]
  • 19Crosstown Traffic [Live] [Reprise de Jimi Hendrix]

informations

Produit par Michael Beinhorn. Ocean Way Studios & Image Studios, Hollywood, California, hiver 1988-1989.

line up

Flea (basse, trompette, chœurs), John Frusciante (guitare, chœurs), Anthony Kiedis (chant), Chad Smith (batterie, percussions)

Musiciens additionnels : Philip "Fish" Fisher (batterie sur "Taste The Pain"), Keith "Tree" Barry (saxophone ténor sur "Subway To Venus" et "Sexy Mexican Maid"), Patrick English (trompette sur "Subway To Venus"), Lon – trombone sur "Subway To Venus"), Dave Coleman (violon sur "Taste The Pain"), Vicki Calhoun (chœurs sur "Good Time Boys", "Higher Ground", "Knock Me Down" et "Johnny") Wag, Randy Ruff, Jack Sherman, Joel Virgel Viergel, Iris Parker, Julie Ritter, Gretchen Seager, Laure Spinosa, Sir Babs, Merill Ward, Bruno Deron (chœurs sur "Good Time Boys" et "Higher Ground"), Aklia Chinn & Kristen Vigard (chœurs sur "Good Time Boys", "Higher Ground" et "Johnny")

chronique

  • fusion poussive

Attention, album du changement, de la maturité ! Enfin, ils essaient de nous le faire croire. Hillel Slovak clamse d’une overdose à l’été 88, et le batteur Jack Irons se barre dans la foulée. Les Red Hot sont réduits à ce duo inséparable, ce noyau encore plus insubmersible que Jagger-Richards : la paire Kiedis-Flea. Et les deux embauchent direct un nouveau batteur et un jeune fan techniquement impressionnant à la guitare. Le rôle est assez dur à porter, mais le mec, un certain John Frusciante, a failli postuler chez Zappa (avant de se raviser car le moustachu interdisait les drogues dans son groupe !), c’est dire le niveau. Reste le mental… Mais revenons à nos moutons. L’artwork signé Kiedis himself se veut donc contraste avec Uplift, signifiant l’album "clean" d’un groupe jusqu’ici pourri par les drogues. Il n’en sera rien, comme on le sait. Au-delà de ces vœux pieux, l’accoutrement des Red Hot 90’s est déjà là, le groupe perd son "The", le logo rond apparaît, la pochette annonce les tons rouge/noir/blanc de la décennie à venir…. Mais le contenu ne suit pas. Mother’s Milk, toujours produit par un tâcheron échappé de chez Material (les prods Bill Laswell sont connues pour sonner creuses et synthétiques ? ici c’est pire), est un album late 80’s en toc. Pour bien situer où en sont les Red Hot à ce stade, il faut parler de l’affront Pattonesque de l’année 89. Cette année-là sort The Real Thing de Faith No More, et la messe était dite dès le titre. "Pistolets et roses ?, Motte-les crus ?, et pourquoi pas le Lait de ta Mère ? Ceci est le Vrai Truc". En gros, Faith No More c’était de la fusion, mais qui latte sa mère, avec un chanteur venu d’on ne sait où qui imite sans vergogne le style de Kiedis, mais avec juste 3 tonnes de charisme, registre vocal et bagout en plus ! Kiedis enrage, logiquement, et prend en grippe le jeune chien fou Patton, qui ramasse la timbale alors qu’il semble n’en avoir rien à foutre. On va pas se mentir, à ce stade les Red Hot étaient encore les poussifs losers de l’histoire, et les bizarres Faith No More venaient de leur donner une leçon… Seulement ce que personne ne soupçonnait, c’est que les Rougeauds Pépères avaient une arme secrète : le fraîchement recruté John Frusciante, inconnu au bataillon (et pour cause, il est né avec une six-cordes soudée aux doigts, pas pratique pour sortir), sorte de Edward-aux mains-baladeuses qui allait bientôt proposer ce que tous ces groupes étaient incapables ne serait-ce que de concevoir – dans tout leur talent : la finesse. Ouais. Frusciante, c’est un peu comme un couturier à qui on demanderait de fabriquer un costume de strip-teaseuse, destiné à être arraché, mais qui pondrait de la dentelle fine (Pretty Little Ditty, nom d’une goutte de rosée). Mais le petit Frufru est sommé de faire du Slovak, de marcher dans les pas du guitariste tant pleuré, de continuer à faire gigoter les fans, qui sont derrière le groupe à l’heure où les concerts commencent enfin un peu à marcher. Et donc Frusciante, ici, ne fait pas du Frusciante. Du tout. J’en veux pour preuve l’infâme enchaînement de ce délicat et beau à pleurer Pretty Little Ditty (et sa mélancolie de dessous de pont au petit matin, à la fraîche et déjà percé de seringues)… avec le mal nommé Punk Rock Classic. C’est tout comme si, non contents de pondre LA chanson précipitée sous crack de trop, ils avaient voulu oblitérer l’instant de beauté surpris par erreur une minute avant, en dégueulant leurs clichés les plus mal aérés du slobard : chœurs de supporters, débit musculeux, cadence tue l’amour, citation du riff de Sweet Child O’ Mine... Stop ! N’en jetez plus ! Beauf, dadrock, latex : Mother’s Milk est bien tout ce qu’on veut sauf digne des promesses de son titre et de sa pochette, ça c’est sûr. Ce Taste The Pain, par exemple, c’est une affaire qui ne décolle pas vraiment malgré les jolis reflets harmoniques des mariachis et effets psyché perdus là… Et on ne peut pas en dire autant du porn sax qui surgit à la fin du lubrique Sexy Mexican Maid (celui-là, il a déjà passé les préliminaires…). Et ce Magic Johnson… Encore une blague : c’est ni plus ni moins qu’un chant de tribune pour l’équipe de basket des Los Angeles Lakers. Mother’s Milk prend là carrément des airs d’ode à la cheerleader culture américaine, il manque les majorettes et les pompoms… Tout ça a du faire marrer Gus Van Sant, qui était leur pote. Tout ça est surtout très vain, comme les couplets de Knock Me Down l’avouent clairement : les Red Hot sont un groupe de faux gros bras, de piments cachant des cœurs d’artichaut (agrémenté de pois sauteurs, ok)… Il leur faudra juste encore un album de plus (et un producteur au look ZZ top) pour l’assumer pleinement. Pour achever ce ratage, parlons des velleités classic rock des reprises : elles tombent à plat. Hendrix et Stevie Wonder, les mecs s’attaquent à bien trop gros ! "Fire" est à peine sauvé du ridicule par le phasing du fougueux Frufru, qui mue en sirène aigue à la Public Enemy sur le solo, impression renforcée par le dédoublement goguenard de la voix de cet empoté de Anthony "Flavor Flasque" Kiedis. Ses progrès sur Blood Sugar n’en seront que plus épatants, et pour une vraie reprise cool de Fire on se reportera à de bons live type "Woodstock 99", version bien moins imbuvable qu’ici. Quant à Higher Ground, c’est fun cinq minutes, le temps d’une partie de Outrun ou de F-Zero, et puis quand on veut écouter de la musique on se met l’originale et on rigole un coup. Ok, c’est une reprise sympa pour les pistes de danse, et les paroles semblent toutes trouvées pour les circonstances tragiques que traverse alors Kiedis (Slovak était son poto, et les deux étaient aussi accro l’un que l’autre), mais dans le fond, la vérité des Red Hot était ailleurs. Deux ans après, ils auront changé de maison de disque et de producteur (il était temps), arrêteront les reprises mais pas la drogue, et mis juste la bonne dose de rock’n’roll à l’ancienne dans leur fusion funky. Dans mon esprit, c’est un peu comme Warsaw devenant Joy Division, autant dire que le vrai "Higher Ground" était encore à venir.

note       Publiée le vendredi 29 mai 2015

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

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Samplé sur Good Time Boys, en même temps que White Girl de X et Try de Thelonious Monster. Au passage, voilà un vrai classique de fusion !

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On en parle on en parle, mais ça s'écoute !

chronique

  • piments frais

Pardonnez Dariev, surfeurs gutsiens, pour cette note brutale destinée à ses sigisbées favoris. Dariev est une personne de valeur sur qui on peut compter, mais il ne boit pas de lait, ce n'est pas de sa faute. Mais moi j'en bois volontiers, comme Alex DeLarge, et j'ai envie de dire que "Lait de Maman" est le meilleur Red Hot, malgré son gabarit modeste. Et celui qui nous impose LA grande question, qui me taraudera toujours : qu'est-ce qu'un guitariste comme Frusciante est allé foutre avec ces guignols ??? Quand vous écoutez "Pretty Little Ditty" elle vous surgit aux naseaureilles comme une odeur de jasmin tenace. Si cet album est cool, c'est aussi parce qu'il aplatit ses belles mamelles et son boule bien juteux sur la tête à claques des minaudeurs malingres qu'ils deviendront dans les années 90. Dès "Good Time Boys", on saisit qu'on va s'encanailler avec des cons attachants, pas très fins, mais on leur demande pas ça. Red Hot sonnent plus hard FM, oui, et ça sera leur première vraie augmentation de cylindrée. "Higher Ground" confirme que ces demeurés pouvaient claquer des reprises incroyables de fraîcheur (réécoutez donc celle de "Search & Destroy" qui traîne un peu partout). L'enchaînement fripouille "Knock Me Down"-"Taste the Pain" confirme un peu plus loin qu'on se sent dans ce disque comme dans le plus ample des slips, avec les valseuses qui respirent, et quelques problèmes existentiels balayés. C'est de la merde de musique californienne, ça n'a rien à foutre sur Guts, mais Dariev a pas hésité à coller la note max à Californication, alors un bon 4/6 à Mother's Milk ne me semble pas abusé. Hard rock funky en fleurs au son vertical : virginité nouvelle à la clé, résolutions de vie saine à téter le lait maternel pour expier les pêchers de jeunesse ? Freud aurait eu un bon sujet d'analyse, mais les Red Hot auraient sûrement été une punaise de cauchemar pour ce vieil escroc peu sensible aux futilités de l'américain (et puis bon, les allemands ont toujours été naturellement éloignés du bermuda et des plaisirs de la playa : il suffit de voir Eva Braun se trémousser gauchement en maillot de bain pour s'en convaincre). Virginité, écrivais-je plus haut ? Mouais. On ne se refait pas comme ça, bande de plagistes couillons ! Et quand on a un phallus en guise de thalamus, on fait forcément une musique de teubé. Mother's Milk est donc leur album le plus pompier... Avec la lance à incendie bien en vue pour servir de gouleyante sucette aux jeunes filles de la campagne qui ont fugué avec la berline de papa pour aller au concert. Ce disque, c'est le moment pour eux de sortir torse-poil et d'aller à la pêche aux morues qui frétillent dans le pit. Plus de musc que de déo, un rodéo avec pur mojo pour lasso. Car c'est ici que les Red Hot atteignent leur point de solidification entre laideur funky et liquéfaction FM, en vérité. Red Hot qui surfent sur la grosse vague Guns'n'Roses, aussi, à leur manière. Je crois que celui-ci est un péché mignon, après le temps nécessaire qu'il m'a fallu pour y voir plus clair dans cette discographie aussi ingrate et engageante qu'une aisselle. Mother's Milk a un bon gros son bien 'casual' d'album-pute. Le son idéal pour une furieuse fugue en décapotable. Avec tartine de cuivres où il faut, phrasés badass où il faut, choeurs de femelles où on veut, et envolées turquoises un peu partout, embaumant la liberté, la vraie : la liberté des cons, en orbite et qui veulent surtout pas s'arrêter de tourner. Et puis Frusciante, bordel, c'est plus que de la valeur ajoutée, comparé à l'ancien guitariste passé de vit à trépas ! Frusciante : raaaaah, lovely ! On s'en bat les kiwis, de ces trois quéquettes mentales et leurs tentations, comment dire... compositrices ? baladeuses ? - pour lesquelles ils ont jamais eu le gabarit : Frusciante c'est le liant, la crème dans le lolo, et franchement, à peu près tout ce qu'est pas du Frusciante dans les Red Hot, ben ça correspond à de la merdasse (même si je ne résiste pas au paradoxe de conchier Californication - pas parce que trop de Frufru tue le Frufru, nan : juste parce que trop de Kiedis souille le Frufru !). Le break où il fait sonner sa guitare comme une cornemuse extra-terrestre sur "Nobody Weird Like Me" en jette méchamment. L'instrumentale "Song That Made Us What We Are Today", hélas juste placée en bonus en 2003 (indispensable !), est juste digne de Kyuss ou Monster Magnet, dans le genre grosse branlée de riffs-muscle car. Et "Pretty Little Ditty", minuscule, mais pourtant grandiose, est peut-être l'un des très rares titres des Pervers Peppers méritant l'appellation" beau"... même si comme moi on a subi l'immondice "Papillon" de Folle Ville à la radio, dix ans après. Mother's Milk, c'est leur album tubesque plus qu'aucun autre, Blood sugar inclus : celui qui a les gros riffs, les gros refrains de stade, MAIS avec la patte mélodique imparable du sensible Johnny Boy. C'est comme Slash chez les Guns, d'ailleurs, eheh, petit clin d'oeil sur un solo où vous savez, entre guitaristes au doigté humide y avait du respect (même chose dans l'esprit, mais plus de gueule qu'un basique sample de hip-hop). Pour la valeur gutsienne, on repassera sans doute j'imagine, tout au plus dirons-nous qu'il y a toute une gamme d'effets pétés, et qu'ils reprennent Stevie Wonder d'un album de surcroît chroniqué 6/6 dans nos pages (par mon pop-provocateur de collègue qui a également mis 6/6 à Californication, on mettra ça sur le compte de la sensibilité varoise). Mais au moins on reconnaîtra que Mother's Milk ça n'est pas encore le temps des ballades existentielles, le temps du sérieux. Y a rien de plus navrant que les esprits légers qui deviennent sérieux, je l'ai autant constaté avec Californication que quand j'ai vu Jim Carrey tenter les rôles dramatiques. Là, c'est juste le temps de la bonne grosse déconne à pleins moteurs : c'est la fin des années 80, le funk-rock musclé qui coupe des manches de t-shirts. Buvez le bon lait de maman, n'posez pas de questions : vous avez le mojo, et c'est bon... Inutile de préciser que je m'adresse à nos lectrices également : le petit grain de riz rose qui dit bonjour, c'est aussi boud'chou qu'un riff de Frusciante.

note       Publiée le vendredi 29 mai 2015

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surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

Çui-là c'est plus compliqué déjà. Sa super patate et la pochette donnent envie de lui coller 5, mais il est tellement chargé niveau gratte que ça colle un peu mal au crâne, ce qui conduirait à un 3. Il se prend donc un bon 4.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Dites donc, c'est leur album clivant, ou quoi ? Sinon, Rougeauds Pépères contre Pervers Peppers, je dis 1 point partout, balle au centre, et applaudissements.

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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la teub à flea ; sinon, la version live existe encore plus : http://www.dailymotion.com/video/x168ft_jimi-hendrix-fire-live-at-woodstock_music ;)

Raven Envoyez un message privé àRaven
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pfff

dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Franchement, la version studio n'existe même pas : https://www.youtube.com/watch?v=zKntzyItWbk