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Hans Zimmer › Inception

  • 2010 • Reprise 093624960164, 544667-2 • 1 CD

cd • 12 titres • 49:12 min

  • 1Half Remembered Dream
  • 2We Built Our Own World
  • 3Dream Is Collapsing
  • 4Radical Notion
  • 5Old Souls
  • 6528491
  • 7Mombasa
  • 8One Simple Idea
  • 9Dream Within A Dream
  • 10Waiting For A Train
  • 11Paradox
  • 12Time

informations

line up

Hans Zimmer (composition, synthétiseur), Richard Watkins (cor), Perry Montague-Maso (violon), Peter Lale (viola), Anthony Pleeth (violon), Mary Scully (contrebasse), Owen Slade (tuba), Matt Dunkey (chef d'orchestre)

Musiciens additionnels : Johnny Marr (guitare)

chronique

Nolan et Zimmer vont vraiment bien ensemble, un peu comme Cronenberg et Shore - toutes proportions gardées. L'un contribue à l'envoûtement relatif de l'autre, et il faut dire que le thème mélancolique principal de Inception - "Time" - n'est pas ce qu'on a entendu de plus dégueulasse dans le cinéma hollywoodien. C't'assez joli. Zimmer croulait depuis des années sous les commandes de B.O. pour pur entertainment, et il semblait soudainement plus inspiré par ce réalisateur de séries B assez talentueux mais beaucoup moins inventif qu'il ne le pense (voire potentiellement très nanardesque), qui serait louable s'il acceptait sa condition de bon faiseur de thrillers sophistiqués-jetables, alors qu'on l'imagine volontiers aspirer aux hauteurs atteintes par Kubrick ou Tarkovski avec son style pompeux-creux. Tout ça est parfaitement résumé par sa tête de cadre dynamique bien coiffé, si on veut synthétiser. Petite digression cinéphile (comme de coutume) mais j'ai eu l'occasion de revoir Inception récemment, pour la deuxième fois depuis sa sortie : et ce qui m'a frappé, outre le fait qu'il me soit apparu encore plus bancal et faussement malin qu'à première vision (grossier, même, comme un The Cell visuellement indigent coupé à du Soderbergh routinier sur influence Abre Los Ojos), c'est qu'il repose essentiellement non pas sur le jeu de Di Caprio restreint à ses sourcils et à sa bouche ou sur la coupe de cheveux amphigourique de la potiche Cotillard, produit pas frais de l'actorat du terroir exporté et imposé par on ne sait quelle manoeuvre secrète, ni sur ce recyclage foireux du bullet-time, mais bien sur la musique du vieux Hans. Zimmer seul, cette fois-ci, et on ne sent guère la différence une fois James Newton Howard absent, si ce n'est peut-être des orchestrations moins complexes, axées sur un effet purement sinusoïdal, assez basique. Inception n'est guère complexe aussi, et bien basique, malgré les airs profonds qu'il se donne son potentiel de revision ne tient en vérité que dans une toupie : c'est un film d'action SF ambient qui se veut baraqué comme Matrix, et cool comme eXistenZ, ce qui est loin d'être le cas. Matrix n'a pas du tout à s'inquiéter, même si les B.O. respectives des deux films se valent, et je ne parle même pas du second car je suis fan. Car si Inception est grossier, sa musique est grossière : même constat que pour les B.O. de Batman. Zimmer nous rapelle bien qu'il est à l'origine un mec de la new wave, un faiseur de pop... et celle de Inception fonctionne par pur effet "darkwave symphonique de Hummer". Volontiers ambient et minimale, mais au premier contact tout aussi badass que le thème du premier Batman, sur ce thème principal placé en intro du film et du disque : cuivres mastodontes saturés, crescendo qui fonctionne par pur effet pompier très efficace, c'est le style Nolan + Hans Hummer ça, ses gros sabots (du style "attention mon blockbuster va te mortifier, comme la tronche de Leonardo") et la musique suggère les vagues ou des différents niveaux de profondeur du rêve, de plus en plus intenses, jusqu'à sonner comme ce qui pourrait être l'intro d'un bon In Slaugher Natives (je propose "Inception : The Re-Return of a King"). Thème orchestral basique mais badass, comme celui de Batman Begins. Quand il se fait magnétique Zimmer ne lésine pas sur les moyens. Même constat sur son thème d'action-suspense : grosse carlingue, gros moteur, mais effet. La bande originale d'Inception accroche, rien de vraiment ennuyeux ici, même si Zimmer a comme souvent pas été trop se faire chier avec les rappels et a collé des variations un peu raplapla. Une B.O. à la fois hollywoodienne et sombre, assez sympathique sans le film, puisque je le reverrai jamais de mon propre chef, contenant même dans un boîtier CD 75% de ce que ce blockbuster torché avec beaucoup d'argent mais peu de finesse a d'intéressant, je dirais. Même si ma note ne se mouille pas, car sur l'échelle de valeur des B.O. celle-ci ne peut en aucune façon espérer atteindre des niveaux plus que livin-roomesques, et j'ai décidé d'être rigoureusement élitiste dans mes notations de musiques de film. Bonne ambiance de film hi-tech pour végétariens, ce qui est déjà pas si mal... Et puis y a Johnny Marr a contribution, accessoirement, même si je ne crois pas avoir reconnu sa patte, plus que très furtivement, sur le micro-riff mélodique qui accompagne les vagues orchestrales du thème principal, que finalement n'importe qui d'autre aurait pu jouer. Y a pas de mal à faire dans l'alimentaire, Johnny boy, mais gare à ne pas trop stagner dans les Limbes tout de même. Quoi, le temps passe cent fois moins vite ? Ah, je vois que toi aussi Nolan t'a pris pour un con...

note       Publiée le mercredi 27 mai 2015

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    The Fall du même Singh était aussi une sacrée claque visuelle, encore plus mégalomane, moins malsain (remember la femme culturiste digne de figurer dans un clip de Calva Y Nada) mais tout aussi beau. Un truc à calmer direct les contes modernes de Terry Gilliam, Peter Jackson et Tim Burton, de mémoire. Dans The Cell t'as les plans dans le réel, banalement série policière, et ceux dans le monde onirique, surpuissants. The Fall est plus homogène à ce niveau.

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    t'es pas le seul, bubble ! visuellement ca m'avait bien tapé dans l'oeil. "Wy world, my rules..."

    bubble Envoyez un message privé àbubble

    the cell j'ai bien aimé a l'époque ( j’étais bien seul ... ) des bonnes séquences notamment le cheval qui se fait coupé en 2 façon anapath ( truc repris dans Cube d'ailleurs ..) . après bon je trouve franchement qu'il y a plus de poivre dans inception que dans the cell .

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    @Dariev : "y'aurait matière à un pur remake série B drogué ou un peu extravaguant," t'as qu'à (re)matter The Cell en attendant. Fond : nanar sous-Se7en. Forme : claque. Y a des passages très Beast of Dreams dans ce film. En plus t'as pas l'espèce de côté conceptuel très bancal avec les poupées russes oniriques mal exploitées de Inception, eux au moins ont été honnêtes et se sont pas donné des airs : la série B est assumée, en pur compile de clips goths, et contrairement à Inception visuellement ça tue (Tarsem cache le vide par l'esthétique oui...mais vu que Inception est plutôt vide aussi, c'est pas pire).

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    bon voyage !