Une geisha synthétique, la tête appuyée sur l’épaule d’un harlequin digital, des jeux érotico-électroniques mélancoliques et sensuels, des silhouettes feutrées se faufilant entre murs de papier et origamis…Séduisant, raffiné, insaisissable, l’univers de Logical Tears (nouveau projet de Noctule H) se dévoile varié, surprenant, à l’image des productions du label messin. Des rythmiques trip hop organiques côtoient des guitares cold wave, parfois limite gothic rock (‘Monsters’), des sonorités électroniques évoluent en parallèle d’une électricité purement rock, les beats directs s’ajoutent à des introductions ambient cinématographiques (‘Rachel’ dont le départ m’évoque ‘Blade Runner’), sans oublier quelques passages acoustiques du plus bel effet (‘Last song to Venus’). En parfaite maîtresse de maison de thé, Veren K guide l’auditeur de sa voix, en use comme d’un fil d’Ariane dans ce labyrinthe jamais vraiment froid, jamais vraiment chaleureux; c’est un peu de la tristesse séduisante de formations cold telles que Avoid Catoblépone que l’on retrouve ici. La production est solide, les arrangements subtils en conservant une accroche pop en matière de mélodie. Entre érotisme futuriste, nostalgie cold wave, sensualité pop, obscurité comics, 'Japanese lovers' a tout d'une B.O. de science-fiction version intimiste. Avec ce nouveau venu en plus de Drama of the Spheres, Noctule Sorix, Helloz, la cité de Metz peut s’enorgueillir d’un microcosme sombre franchement excitant.