OK je passe aux aveux m'sieur l'agent. Voici mon premier disque de Blue Öyster Cult, le premier acheté, le compilatoire, celui qui m'a donné envie de m'acheter plein de disques de Blue Öyster Cult en commençant par le délicieusement nocturne premier. En ce temps-là je n'achetais que les best-of des vieux groupes, en bon con d'ado. J'avais aussi une grande tolérance à l'égard des pochettes, vous en conviendrez volontiers. Pochette au style approprié finalement, parce qu'au huitième jour, Dieu créa aussi Blue Öyster Cult. Plus tard, après avoir réuni la discographie des classiques, j'ai pensé le revendre... Avant de réaliser que ce n'est pas une compilation, mais un album d'auto-reprises ! Dépoussiérage nickel chrome de leurs standards, entre best of mercantile (pléonasme) et réinterprétation beaucoup plus scolaire que les versions lives (qui peuvent quelquefois surpasser les originales), un genre de remaster un peu poussé dans l'esprit, même si "Don't Fear The Reaper" manque toujours de cowbell, comme dirait l'oncle Christopher. On pourrait difficilement reprocher quoi que ce soit aux compisitions originales, alors on s'attachera ici à déterminer si l'exercice était nécessaire, puisque les albums des années 70 pâtissent parfois, selon certains, d'une production quelque peu poussiéreuse (pour moi ça contribue à leur charme, car Blue Öyster Cult est quelque chose d'antique) : eh bien c'est... propre. Clean. Nickel coquillage. Rien qui dépasse. Ce sera la qualité ou le défaut selon ce qu'on attend de BÖC. Mais il y a comme un soupçon d'âme en moins, c'est certain, et c'est ce qui lui vaut cette note absolument neutre, qui ne juge que le remake dans toute sa neutralité, son peps académique, technique, un peu froid comme son nouveau batteur, un peu emprunté comme cette reprise poussive qui ne rend pas hommage à "Astronomy"... Très casse-gueule, ça, de reprendre "Astronomy", même quand on l'a écrite. L'originale est sauve. Comme j'ai découvert pas mal de leurs tubes via cette version, mon premier contact avec les originales rima par conséquent avec sensation quelque peu paléontologique, mais en réalité il faudrait être pinailleur pour vraiment trouver Cult Classic honteux, ou mélioratif : il est surtout d'une douce inutilité. C'est affaire d'audiophilie. Et les audiophiles, c'est le genre à acheter des blu-rays et à ouvrir leurs huîtres avec des gants en cotte de mailles, et ça ça me les brise. Tout compte fait je vais sûrement le revendre à l'un d'eux, tiens.