Compilations - Bandes originales de films › Scream

cd • 12 titres • 46:30 min

  • 1Birdbrain - Youth of America
  • 2Catherine - Whisper
  • 3Nick Cave and The Bad Seeds - Red Right Hand
  • 4Gus - (Don't Fear) The Reaper [reprise de Blue Öyster Cult]
  • 5Julee Cruise with The Flow - Artificial World [Interdimensional Mix)
  • 6Sister Machine Gun - Better Than Me
  • 7Soho - Whisper to a Scream (Birds Fly)
  • 8Moby - First Cool Hive
  • 9The Connells - Bitter Pill
  • 10The Last Hard Men - School's Out [reprise d'Alice Cooper]
  • 11Marco Beltrami - Trouble in Woodsboro / Sidney's Lament
  • 12Republica - Drop Dead Gorgeous

informations

chronique

On passera vite sur les considérations cinéphiles, si on a vu Scream encore vierge (le concept de virginité dans les films d'horreur est d'ailleurs bien exposé par le puceau du vidéo-club, c'est la dimension "mise en abyme" de Scream, son côté "premier film de la génération geek", à la Clerks horrifique) et a fortiori si on a possédé le masque du (des?) tueur(s), c'est un peu inutile de s'étendre. Disons juste que c'est le premier film a autant tabler sur l'utilisation du téléphone sans fil - avant la capitalisation du principe par Les Infiltrés - et que Wes Craven alors en baisse de créativité (même si le concept de Freddy 4 est la base de Scream) avait initié une manne très lucrative : le slasher à campus. Ou plutôt relancé la manne du slasher. Un truc pour collégiens et lycéens qui veulent se faire peur, mais attention, sans gore excessif, même si t'auras droit à ton logo "interdit aux moins de 16 ans" qui te fera frissonner comme du temps où tu lorgnais sur la VHS d'Orange Mécanique. Série B bien plus maligne et cynique qu'elle en a l'air, à l'ambiance teen-envoûtante assez bien incarnée par la bouille à frange de Neve Campbell et son poster Indigo Girls, le boulard de la blonde pâle transformée en brune pour Charmed... ou les mimiques odieusement surjouées du grimaçant Mattew Lilliard (la fin du film contient à ce sujet quelques-uns des plus cools moments de comédie noire possibles, le film faisait déjà volontairement et ouvertement marrer, y avait pas besoin de Scary Movie dans le fond, Scream est déjà une méta-parodie). J'avais dit vite ? Désolé. La B.O., donc, compilatoire et ne conservant des compos de Beltrami que deux thèmes (excellents) : très moyenne pour son temps, et surtout inégale, avec sans surprise pas mal de pop coupée rock alternatif post-grunge propret - Birdbrain - et son indispensable pointe de cyber-rock juvénile - Sister Machine Gun - on est dans les années 90, tous les films ciblant un public boutonneux, même les mauvais, avaient des B.O. de cette trempe. Et aussi la présence de Julee Cruise, même si son titre est un remix house-eurodance qui ne fait pas fondre les briques, on dirait plus du Gus Gus. D'ailleurs il y a Gus, tout court (y a aussi Catherine tout court, au lieu de Catherine Wheel ?), qui reprend le mégatube de Blue Öyster Cult en acoustique intégral avec aura de Mark Kozelek essoré et de Tindersticks juvénile, mais j'y reviendrai plus bas. Et Moby... qui fait du Moby, donc n'est pas du niveau de ce qu'il a admirablement réussi sur la B.O. de Heat un an plus tôt. Il y a aussi le cultissime "Red Right Hand" de Nick Cave, titre que ceux de ma génération ont a à peu près tous découvert grâce à ce film (ou Dumb & Dumber !), ne nous mentons pas, si on était trop jeunes à la sortie de Let Love In c'était comme ça, et c'était pas forcément plus mal, merci Wes... Ou comment une scène de transition parfaitement sans intérêt peut vous rester dans l'esprit des années après. Encore un de ses plus grands morceaux blues, même pas devenu une scie tant il bute en beauté, et peut-être le meilleur morceau laid-back qu'il aie sorti (n'écoutez surtout pas son navet Push the Sky Away juste derrière si vous l'aimez, la comparaison fait très, très mal, en termes de charisme comme de swag gothique). Dans mon souvenir par contre, "School's Out", c'était la version originale d'Alice Cooper qu'on entendait dépoter d'une radio... De toute façon si je jacte sur cette B.O., c'est parce qu'elle contient à ma connaissance l'une des bonnes reprises de "Don't Fear The Reaper" qui aie réussi à capter l'aura de l'originale, acoustique et mielleuse mais mignonne comme tout, ici certes totalement adolescente et qui-se-la-touche, mais c'est approprié au film, puisque des adolescents s'y touchent à satiété. La scène en question de ce morceau, envoûtante-érotico-nanardesque, c'est celle où le gentil bellâtre du film essaie de glisser sa paluche dans la culotte de la Neve pour espérer lui enlever son berlingot en petit crevard (en mec), mais tutututu - tssst ! Pas touche, petit canaillou de Johnny Depp de seconde main ! Tu attendras l'autorisation du CSA, et celle de papa. Nous, on les a pas attendu pour kiffer cette attachante crétinerie de film, dont la liste interminable de copies n'a manifestement pas compris le cynisme. Ou peut-être trop bien.

note       Publiée le mercredi 13 mai 2015

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Tout ce qui est dit sur le film est tellement juste. j'avais oubié à quel point les scènes de pure comédie étaient réussies (David Arquette qui lappe sa glace à la fraise en simultané avec son boss qui tire sur sa sèche, deux écoles de badasseries policières; le cartoonesque Mathew Lilliard vraiment drôle dans un final parfaitement jubilatoire). C'est vrai que la BO, à part le Nick Cave, elle fait pas impression, c'est le visuel qui prime. Ah, le plaisir de revoir Monica-de-Friends en bitch de tabloïd super sex draguer le flic couillon, Rose McGowan (qui avait un look tellement Shirley Manson blonde) finir dans la chatière (oh, ironie), Fonzie en proviseur et l'idée géniale de la vidéo décalée de 30 secondes avec la double mise en abîme. BO moyenne mais film (et série) vraiment, euh, jubilatoire (je l'ai déjà dit), parfaitement représentatif de son époque aussi.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    J'avais raté celle-là dans le flot ! C'est vrai que l'irruption de "Red Right Hand" est un grand moment.