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Becuzzi/Lyke Wake/Noisedelik/Sshe Retina Stimulants/ Uncodified › A poisonous black & white iridescence across dangerously amorphous urban landscapes

cd • 5 titres

  • 1A stranger in my mirror reflection
  • 2Sub-atomic theologies and daemonic filaments
  • 3A dream without light
  • 4Black dawn rising
  • 5Some side of lithium effects

informations

line up

Gianluca Becuzzi, Corrado Altieri, Paolo Bandera, Stefano di Serio, Massimo Olla

chronique

Il n’est jamais aisé de parler d’un disque de dark ambiant; on en revient à tenter de résumer un film avec plusieurs synopsis. Le musicien/scénariste met en musique sa trame visuelle en espérant que l’auditeur/spectateur le suivra, prêt à admettre pourtant que ce dernier pourrait fort bien réécrire le scénario selon son ressenti. En l’occurrence, la pochette évoque assez bien mon sentiment quant à ce projet qui a tout du ‘super groupe’ dans le genre. Voyez plutôt: Gianluca Becuzzi, Sshe Retina Stimulants, Noisedelik…Le ton est assurément sombre et nocturne, pas forcément angoissant mais déstabilisant, comme de déambuler de nuit dans les couloirs et les chambres d’un vieil hôtel abandonné. Du moment qu’on ne croit guère aux fantômes, nulle raison d’avoir peur et pourtant…L’obscurité joue souvent un rôle de miroir pour nos réflexions, nos doutes, nos craintes. Nappes tristes, presque trop artificielles pour y croire dans un premier temps, sauf qu’elles sont vite complétées puis remplacées par des bruits, crissements, sons de cordes pincées, quelque chose de plus organique plus à même d’installer un malaise. Belle entrée en matière. Davantage rampant et sournois, la seconde pièce se dilue rapidement dans des nappes synthétiques plus cheap (nous sommes loin de la profondeur abyssale de Raison d’être) mais une fois encore, c’est pour mieux tromper. Des frottements, larsens retenus en arrière-fond, tremblements de vagues et autres, instaurent un climat plus terre à terre et nettement plus dérangeant, avec un final d’ondes saturées. Il faut bien reconnaître qu’en termes de composition et de méthode, les musiciens ne sont pas des débutants, idem pour les sources sonores et leur agencement. Bien que ‘A dream without light’ soit plaisant, évoquant à mes sens un trou dans la toiture en ruines par lequel perce un bout de ciel étoilé, une pointe d'incertitude montre le bout de son nez. Pourtant, les artistes ont vite fait de déstabiliser cette brève impression de quiétude par des sonorités légèrement plus grinçantes au relents de cuivres spectraux, cliquetis métalliques, montées lointaines inquiétantes mais jamais en premier plan, en sachant doser les silences pour laisser l’angoisse s’installer seule dans l’esprit de l’auditeur. C’est toute l’efficacité climatique de l’album de Noisedelik que l’on retrouve ici. Impression confirmée dès le début de ‘Black dawn rising’ avec ses cordes désaccordées pincées sur fond de nappes basses et nocturnes; la peur supplante le malaise, à écouter fort dans l’obscurité de son foyer pour en apprécier la saveur âcre. L’ultime morceau, qu’évoque-t-il ? Hé bien, le sous-sol de l’hôtel abrite en fait une clinique où des scientifiques nazis testaient leurs théories psychiatriques sur des ‘patients’ juifs. Les murs mangés par l’humidité bruissent encore des cris des malheureux, des bruits sinistres des diverses machines, réseaux électriques, et l’esprit s’emballant, on croirait bien entendre des pas s’approcher…Est-ce d’ailleurs réellement une illusion ? Le noir devient dense, patibulaire, comme une entité qui se mettrait elle-même en mouvement. La saturation n’est jamais totale, toujours retenue mais elle vrille efficacement le cerveau malgré tout. Voici arrivé le moment de tourner les talons et de s’enfuir à toutes jambes, l’explorateur paralysé par les fréquences se répandant dans les sous-terrains risque de le payer très cher; à ne jamais utiliser comme fond sonore durant une expédition d'UrbEx !

note       Publiée le mercredi 22 avril 2015

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    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Hmmm, tout cela m'a l'air bien tentant !