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Kool Keith › Black Elvis/Lost In Space

cd • 17 titres • 68:04 min

  • 1Intro
  • 2Lost In Space
  • 3Rockets On The Battlefield
  • 4Livin' Astro
  • 5Supergalactic Lover
  • 6Master Of The Game
  • 7I'm Seein' Robots
  • 8Static
  • 9Intro 2
  • 10Black Elvis
  • 11Maxi Curls
  • 12Keith Turbo
  • 13Fine Girls
  • 14The Girls Don't Like The Job
  • 15Clifton
  • 16All The Time
  • 17I Don't Play

informations

line up

Kool Keith (MC, production)

Musiciens additionnels : Black Silver The Navigator, Roger Troutman, Sadat X, Kid Capri, Noggin' Noders (MC's)

chronique

  • abstract > science-fucktion

Keith a souvent été axé trip d'anticipation paranoïaque, mais Black Elvis/Lost in Space, avec son faux jumeau gore Dr. Dooom, est assurément son meilleur album dans le genre. Une ambiance digne des scènes nocturnes de la Soupe aux choux, avec des gangstas drogués dans une grosse berline à la place du Bombé et du Glaude. EH L'GLAUDE ! Y A UNE SOUCOUPE DANS TON CHAMP !!! C'est pas une soucoupe, con d'Bombé ! C'est une Pontiac GTO super équipée ! Alors détends-toi, bois frais, et écoute plutôt cette introduction, où Keith, entre sarcasme, menace et paranoïa, sabre tous les MC's se la jouant urbain dans leurs clips à cent patates. Elle est déjà à elle seule un grand moment, imposant Kool Keith comme le patron du secteur, dans la reverb de sa dimension dans laquelle aucun de ces rappeurs en heavy rotation n'a une chance de venir le chatouiller. La denrée de Kool Keith était foutrement bonne entre 1996 et 2001. Foutrement bonne. Quand je pense qu'on se pignolait tous ici sur Anticon et Dälek au milieu des années 2000, alors qu'on aurait aussi très bien pu faire le bilan de la meilleure période de Kool Keith, la période radioactive... Mais Progmonster n'avait pas six bras (encore que, avec ce fou furieux stakhanoviste). Rien à jeter dans cette phase millenium de Keith, tous les albums de cette période se ressemblent pas mal, mais en posséder un, c'est finir par les posséder tous, avec leurs spécificités délicieusement ovniesques. On sera d'accord pour dire que le meilleur son sur lequel il a jamais rappé, d'un point de vue historico-scientifique, reste cette prod' indéfinissable du Octagon-Ecolo-Gyst. Mais le son de Kool Keith en solo à l'époque où il était épaulé par Kut Masta Kurt n'a pas du tout à verdir de la comparaison avec Nakamura, en termes de sombre et expérimental. Oh que non. C'est juste plus synthétique, rectiligne... Peut-être un peu plus toxique aussi... Et j'avoue tripper méchamment sur cette saloperie. 'Black Elvis' n'a rien de Presley, hormis la coiffure : on retiendra surtout du double-titre 'Lost in Space'. Et c'est ce qu'on comprend dès que Kool Keith spitte ses versets, égal à lui même. Keith voit des robots, voit des robots, passer, tous les jours... Et ça lui inspire des fantasmes de hip-hop abstrait, tendance malsain, à la lisière du Dr. Dooom. Des morceaux comme "Lost in space", "Rockets on the battlefield", "I'm seeing robots", "Keith Turbo", "Fine Girls", "Clifton" ou "I don't play" sont juste géniaux. Mattez le clip de "Livin' Astro" plus haut : ce flip improbable que c'était quand ça passait sur MTV... c'est exactement l'ambiance et la matière de cet album. Ces instrus minimales avec ces sons de synthétiseurs d'origine inconnue, ce flow se foutant du beat tellement il exulte la maîtrise désinvolte, ces effets electro-glitch à la Venetian Snares au ralenti, qu'on hésite indéfiniment à qualifier de cheesy ou de raffinés... C'est génial, ça pourrait sortir aujourd'hui que ça serait tout aussi atypique. Même son featuring r'n'b à biatches "All the time" est tout sauf salubre, ressemblant aux moments sombres du premier Outkast, en psycho et en solo. Et "Supergalactic Lover", en dehors des arrangements, n'a rien à envier aux ballades crémeuses de ces derniers. Le hip-hop de ce mec n'est pas quelque chose de glorieux, de galvanisant. C'est un rap de laboratoire, un rap halluciné, moqueur, totalement marginal, avec des paroles qui semblent parfois lui sortir de la bouche avant qu'il ne les pense, fantasmes sexo-futuristes, fétichisme technologique et egotrips pseudo-scientifiques aux multiples ramifications mentales. Kool Keith m'a toujours semblé être issu d'une dimension parallèle, un monde qui ressemblerait au futur comme il est par exemple présenté dans Retour vers le futur II, avec des tenues complètement improbables et des bars "retro" où deux présentateurs parlant en même temps dans un poste télé servant de barman te proposent du pepsi. Kool Keith n'est pas vraiment de ce monde, c'est certain... Et Black Elvis développe une des ambiances les plus originales jamais entendues dans le rap depuis Divine Styler, entre residus de boom bap urbain et écho de silo nucléaire... En fait (brrr, ça caille)... c'est pas la Soupe aux choux, ni Back to the future II, nan... C'est le hip-hop dans le monde du premier Half-Life. Prenez tous vos pieds de biche les enfants, et restez attentifs au MC qui vous guide dans les corridors du complexe de Black Elvis Mesa... Les headcrabs sont cachés dans les coins sombres des beats, les bullsquids prêts à vous cracher leur merdasse fluo à la gueule. Esquivez ! Bieeeen... Vous sentez ce frisson ? Suivez le flow.

note       Publiée le jeudi 16 avril 2015

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Et ce "Fine girls" bien vicié-glacé... question ambiance on est pas loin de Winter in the belly of a snake...

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Ca ne le rend que plus long en bouche j'imagine...

    Raudus Envoyez un message privé àRaudus
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    Même pas Maxi Curls? Clifton? I don't play? Tous ces titres font pétiller les méninges sur une bonne sono.

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Yeah ! "All the time", même pas une pointe de glue ?

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Ca fait des mois que cet album refuse de quitter mon iPod spatio-temporel. C'est toujours le même problème par contre, la première moitié contient de telles tueries (Lost in Space, Rockets on the Battlefield, I'm Seeing Robots) que je me suis moins aventuré dans la seconde.