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Noyades › Noyades

cassette • 3 titres • 23:37 min

  • 1Mevlana4:26
  • 2Bear Rider4:14
  • 3Reflects14:57

informations

Enregistrement réalisé les 21 et 22 octobre avec Nico Poisson.

Cassette rouge sortie à cent exemplaires, dupliqués professionnellement. Artwork : Synckop. Pochette sérigraphiée. L’intégralité de la cassette est en téléchargement libre/à prix libre sur la page bandcamp du groupe (voir lien dans la section « extraits »).

line up

Cyril M (guitare), Vincent Cuny (basse), Jessy Ensenat (batterie)

chronique

Eh les jeunes, eh les gars… Alors comme ça : vous pensez que vous pouvez faire le rock ? Vous croyez qu’en 2015 on y arrive encore ? Jouer l’air de rien – les mains sur des trucs en bois et tous les potards ayant révolu leurs trois tours dans le rouge – une musique qui donne envie de tout choper en plaisir et forte réjouissance, qui balance pleine face ladite brute ambition ? Allons bon… « Ces gens là sont inconscients ». Bon. En fait les trois gars ont bien raison. Il y a des moments – il en faudrait plus, c’est bien assez, ces jours, de se contenir ; il y a des heures, des jours, des années, il faut la lâcher, la pression ; on voudrait que ça en soit enfin le siècle – il faut foutre un peu les concepts au panier puis la main à la pâte, juste derrière ou en simultané. Ou cramer les uns, instantanés, pour faire monter l’autre. Trêve de, d’ailleurs : Noyades font donc simplement du rock. De l’amplifié, de l’innocemment pelvien, du braillé par toutes les bobines qu’ils maltraitent – ceci pas sans les mains mais entièrement aux instruments, sans la voix, sans discours. Les voyant sur scène, sur une péniche – Noyades qui jouent sur un bateau, c’est bien la preuve qu’ils ne fétichisent pas les mots, non, le trio ? – j’ai pensé tout de suite « High Energy ». Vous savez, la musique qui se jouait du côté de Detroit, Michigan, dans les années soixante dix. Stooges, MC5, Sonic Rendez Vous, Destroy All Monsters, tous ceux-là. Pour le coup le terme était correct d’ailleurs, exact, littéral : Noyade balance des watts et il n’y a rien de mou, là-dedans, seulement de la dépense. Aussi, connaissant un peu le gars à la guitare – mais vraiment pas seulement pour ça – je me suis dit : « OK, via l’Archipel ». Vous savez, celui du bout du monde. J’ai pensé tarés nippons, en somme. Eux citent Keiji Haino. D’accord. Si on veut mais alors plutôt versant Lost Aaraaff, ce vieux trio par quoi, il me semble, l’inquiétant lutin noir avait débuté ; parce qu’aussi, l’idée était alors de tout abattre devant soi par vertu de vitesse, d’accélération ; et parce que là les esprits, les spectres, aimaient autant que les jeunes cons de tous les temps et de tous les lieux s’enivrer de surcharges massives, et coulaient la couleur surtout en saignant. Bon, et en réalité j’ai surtout tout de suite songé : High Rise. Autre trio. Psychédélique de pur excès, lui aussi, qui ne connaît que le toujours plus, le débordement. Plus de cognées sur les fûts et cymbales, plus de fréquences enharmoniques qui bousillent l’oreille interne et propulsent la psyché dans les régions où l’odorat est un grain qu’on touche du doigt ou de la langue, où le son strie la cornée… « Plus de fuuuuuuzz !!! ». Hum. Voilà, je crois que tout est dit. Il convient seulement d’ajouter que rien, dans ces trois plages, ne décalque bêtement les gens sus-cités. D’ailleurs ce n’est pas la question. Ces trucs là – ces bandes, époque après époque, d’une cave à l’autre – ne sont pas amnésiques, pas plus qu’elles ne cherchent à entretenir pépère une tradition. Elles la prennent, en général, là où elles la trouvent, puis balancent devant ce qu’elles y entendent. Cette cassette, aussi – deux plages ramassées où vibre une seule fois une gorge, brièvement ; puis une plus longue, plus paysage mental – reste assez brève. C’est bien comme ça. J’espère bien que ça n’en restera pas là. Je suis un peu de ce genre, il faut dire, qui pense que la wha n’est pas du tout encore un truc mort et enterré, et qu'il est bon que ça perce du rez de chaussée ou du sous sol bien au delà du deuxième étage. Bon et puis les mecs… c’est quoi cette manie de nommer un morceau d’après l’enseigne d’un kébab libertaire ? Ça existe, d’abord, ça ?! Ah… Rapidement, un moteur de recherche me dirait que oui. Modernité, c’est beau… Pour le reste, gens qui m’auriez lu : demandez à vos oreilles. Et organismes attenants
: irrigués et palpitants.

note       Publiée le vendredi 13 février 2015

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Eh eh... "Pourquoi ça me surprend pas tellement" ?

    Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

    Chuis en train d'écouter et ça me plaît bien cette petite chose

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    il y a la section High Rise et la section Haino (il commence doucement, et monte, fin des spoilers pour le cyril solo); blague a part, j'aime beaucoup quand il est dans des trucs rock, aussi.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Disque que je ne connais pas, pour le coup. Mais donc Noyades est bien plus rock - en fait sans guillemets - que ses trucs en solo de manière générale.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Je decouvre attractions et repulsions, du Cyril M, justement, aujourdhui.