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TG Gondard › Tes Bras EP

mp3 • 4 titres • 17:07 min

  • 1Tes Bras2:44
  • 2Still There For You2:02
  • 3La Lettre (Estivale)5:41
  • 4Le Caporal6:40

informations

Non renseigné.

Ce disque est en écoute (streaming) et en téléchargement libre depuis la page free music archive de l'artiste (voir lien ci-contre). On peut également le télécharger depuis le site du label Los Emes Del Oso.

line up

TG Gondard (voix, musique, paroles)

chronique

Ce type est désarmant. Son approche franche, sa simplicité de moyens ; le parfait accomplissement, dans leur dénuement, de ses compositions. TG Gondard joue une sorte de pop. Électronique. Synthétiseur, boîte à rythmes, voix, quelques effets. Une pudeur, un cœur, un cerveau. Une voix : blanche, parfois rentrée, à certains moments déformée, rendue rugueuse, âpre, par l’électronique sommaire. Ce sont quelques boucles, des mélodies mémorisables. Du grain sale quand il faut. Parce que regret, tristesse, grisaille, murs rapprochés d’un intérieur. Et qui navigue à vue, à l’économie de mots pour dire exactement : une sincérité brute. Pas naïve. Pas sans humour sans doute. Mais brute. Absolument sûre de ce qu’elle dit. Une parole parfois amère, parfois poignante, aveux blessés, adieux résignés – ou décidés, c’est une question de point de vue, de côté du par-la-force-des-chose qu’on décidera d’adopter. TG Gondard parle de ruptures, de la violence des fins, de l’incandescence de ce que d’habitude on retient. On croit d’abord que ce qui empêche d’entrer immédiatement dans ses chansons serait une question de pas-assez, de fragilité. On se rend compte après que s'il y a inconfort, c’est qu’au vrai elles sont trop pleines. Contenues. Serrées à craquer dans leurs enveloppes. Ça bouge, dessous – et leurs surfaces souffrent, se rongent. On réalise la seconde d’après que c’est qui les rend belles. Désarçonné… On y tombe. Au vrai le peu de matériel, les quelques claviers, le son qui déborde : ce ne sont pas des manques, ici, du par-défaut. C’est – encore – de la matière qui s’érode, qui frotte. Ça porte juste où il faut ce qu’il lâche : tout près mais sans faire intrusion. C’est la voix qui vous touche ; sa singulière manière de faire, de dire, qui vous souffle qu’il ne singe rien. Il y croit. On trouve qu’il a raison. Chaque fois que je l’entends, à vrai dire, j’ai l’impression que oui : un type comme Jérôme Minière pourrait soudain cesser d’agacer, de "sonner chochotte" ; celle de croiser le Dominique A de La Fossette qui se serait enfin détendu un coup, avec qui nous pourrions trinquer quelques bocs ; celle que Trisomie 21 nous auraient caché un frère affublé d’aucune mèche, pas moins romantique mais autrement – qui jouerait là où on va de nos jours, nos soirs en dehors des circuits à vide. Mais baste… Pas besoin de comparer, allez : TG tient tout seul. TG est pour l’amour, et ce n’est pas de son fait, pas son vouloir, si ça finit toujours mal. Ses chansons, là, sont lucides. Cet EP est sensible, chaud-froid ; sa substance est travaillée, ses textures se consument et s’irisent, s’élèvent, s’écroulent, s’avalent – elles deviennent magnifiques dans cette destruction, c’est leur existence ; les quelques mots suffisent. Il est rare d’entendre en français une musique qui relève de ces supposés "genres" – synth-pop, minimal-wave, appelez-ça comme vous voudrez – qui sonne aussi juste, les proportions bien balancées, les teintes mutées ou saturées tout à fait idoines… et puis le geste dénué de pose, de cynisme – encore une fois je ne dis pas que ça exclue la brûlure de clope bien placée de l’ironie, le trait parfois mordant ; mais l’image ici n’est jamais faussée par un dédouanement, un "c'est pour rire". Et en anglais non-plus, au fait – Still There For You – ce n’est pas ridicule quand il s'y met. C’est un hommage peut-être aux racines de ces formes, de cette manière qu’il s’est approprié ; c’est peut-être tout simplement comme ça que ça vient ; j’aime les chœurs, beaucoup, sur celle-ci… À la fin du disque, "Le Caporal" se dissout dans la distorsion ; un filet de voix lui répond, nu, sobre, un peu fin de nuit. Les nuages s'effondrent, il fera bien finalement jour au bout de la nuit veillée. "Caporal", tiens, c’était aussi une antique marque de cibiches. Encore des volutes qui piquent les yeux ouverts depuis trop d'heures… Ce disque dure à peine plus que le temps de s’en griller une, au fond. Qu’on ait ce vice ou non : on peut aimer l’odeur qu’il laisse ; elle sera toujours familière ; elle fera toujours un peu froncer les fosses ; les fumées qui s’imprègnent, c’est la trace qu’on respire – et que "l’autre" aussi, même sous un ciel bas.

note       Publiée le lundi 26 janvier 2015

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    pas trop fan de la première, je prefère quand il se perd, toujours avec peu de moyens techniques mais avec dextérité dans des eaux plus psychées (la lettre estivale). Bardo Pond n'a plus qu'à trembler; presque.

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Yep, il est prévu que j'en parle dans pas trop longtemps (ou en tout cas un jour ou l'autre)... Je l'ai découvert par ledit angle (Colombey), perso, le gars, d'ailleurs. Et vu sur scène - dans un bar (noir, dans la rue... enfin, c'était plutôt sur un quai l'adresse, d'ailleurs) - il y a quelques temps. Eh bien ça passe très très bien le cap du "en direct" (le mec est à fond dans son truc, ça fait plaisir d'y être).

    titou Envoyez un message privé àtitou

    Son autre projet, Colombey, est lui aussi très bon