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Ævangelist › Writhes in the Murk
- 2014 • Debemur Morti Productions DMP0114 • 1 LP 33 tours
vinyl 33t • 8 titres
- 1Hosanna
- 2The Only Grave
- 3Praeternigma
- 4Disquiet
- 5Aelixir
- 6Darken to the Flesh
- 7Halo of the Lamented Glory
- 8Writhes in the Murk
informations
Version CD également disponible chez Debemur Morti, ainsi qu'une version dématérialisée sur leur bandcamp.
line up
Ascaris (voix, violoncelle, saxophone), Matron Thorn (guitare, basse, batterie, ambiances, voix)
Musiciens additionnels : ][ (hurlement sur Hosanna), Deana Lynn (spoken word sur Writhes in the Murk)
chronique
- extrême extrême
La musique a-t-elle ce grand pouvoir que l’on suppose, ici, ailleurs, quand on écoute Psychic TV, quand on écoute Leonard Cohen ? Aevangelist a-t-il la possibilité de nous imposer quoi que ce soit, ce groupe arrive-t-il à nous emmener dans un endroit peu ragoûtant, pas très connu, pas très voulu ? C’est un peu ce que je retiens quand je lis à droite à gauche les réactions à la musique de ce groupe américain (ben oui, rock and roll, encore, encore)... “Aevangelist faut se le coltiner, mais celui qui arrive à le bouffer ouvre la voie en son être ultime à quelque chose, euh… à quelque chose” : voilà le programme. Trois phrases, et je tâtonne, arf… parce que je sais pas trop quoi penser de ce groupe, ni de cette musique qui me perd. Alors, OK, si c’est l’intention des deux gars qui se cachent derrière ce nom prosélyte, c’est touché chez moi : perdu je suis, paumées mes clefs sont ! Objectivement, enfin, le plus objectivement possible, voici comment je pourrais décrire leur son : épais, brumeux, tout euh, tout caché. Caché derrière un buisson épais de riffs lambdas et de gros coups sur la batterie dont la superposition avec des cris divers et variés étouffés par du coton, des nappes de trucs tordus et rouillés tu sais pas ce que c'est frôle la cacophonie... Objectivement, le plus objectivement possible, j’entends comme la vie d’un étang ici, avec ses grenouilles, ses gargouillis, son vent qui souffle entre les roseaux, toujours changeant, jamais pareil, avec des poissons à voix d’hommes et de femmes se chamaillant dans la nuit… comme un dimanche, au bord d’une mare, l’autoroute qui ronronne à cinq bornes de là. L’horloge fait tic tac. On sait pas si on a faim, ou si on s’ennuie, mais tout cela ponctué par les grognements lointains de Nyarlathotep. Voilà, quoi ! Ce ne sont pas des chansons qu’on chante, y a pas de refrains, y a pas de paroles on dirait même, OK, pas de problème, mais ce que je comprends pas trop, alors, c’est pourquoi leur musique devrait forcément tomber dans le giron metal extrême. Parce que la pochette est noire ? Parce que les gars posent avec des masques, qu'ils ont la voix grave, que, de temps en temps ils nous balancent l'intro de New Level ? Parce que faut bien ? Parce que le latin, le cosmos ? Parce qu’ils poussent les “boundaries of the extreme metal au-delà des limites connues de la bestialité et de l’horreur” ? Parce que, des fois, j’ai l’impression d’écouter deux voire trois albums en même temps quand j’appuie sur le play ? Cette drôle d’impression ne me lâchera pas trop à l’écoute, et me gênera même assez souvent, en suspectant par moments quelques pannes de gnaque cachées, encore, derrière trois mégatonnes de guitare et de soufflerie comme la VMC de ma salle de bains (démoniaque). Deuzio (ou tercio, ou quatro, je sais plus), cet objet est censé ouvrir tout grand les portes de l’effroi chez l’auditeur, mais je me sens juste un peu ballonné là… quand même, je pense que ce disque pourrait assez bien agrémenter mon sommeil, si j’avais le casque adéquat. Si vous continuez à me lire, vous savez mon goût pour l’audition dans un état baveux, la bouche contre l’oreiller, l’œil torve, la joue flasque. Une bonne qualité ambiante donc ce disque a, petit padawan qui connait pas les extrémités extrêmes de l’extrêmitude... un petit frottis cérébral, mais pas très profond, voilà ce que je ressens, puisque tout devrait être calibré par rapport au ressenti quand le schéma pré-établi se fait la malle... Voilà ce que je respire en écoutant ce disque de pas très black ni death, en goûtant ce disque de guitare, de voix, et de bruit flasque, et de grenouilles, avec du saxo assez cool par moments. Je ne me sentirai donc pas brutalisé par cette eau croupie captée sur une radio martienne, je le suis plus par certains groupes de noisecore, et je ne me sentirai pas martyrisé psychiquement, je préfère l’être quand je prends le train (“titres de transports s’il vous plaît !”). Ça, c’est de l’angoisse ! Un disque, si vous voulez, qui pourrait être vu comme extrêmissime (wouaouh, le néologissime), mais qui ne l’est peut-être pas tant que ça, si l’on prend la peine de se perdre, et de se demander, “mais pourquoi bon Dieu je perds mon temps à tourner en rond là ?”. Pour ces raisons, et peut-être d’autres que ce disque serait censé me révéler tel un Socrate bavard, je ne pourrai pas vraiment imaginer allonger plus de trois sesterces sur les yeux de ce monstre hydrocéphale et triclope tout mou, un soir de funérailles, à me morfondre au bord du marais poitevin of the ancient true Azathoth god of ze l’espace du fond du trou, yarh ! Quasiment.
note Publiée le jeudi 4 décembre 2014
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Et après vérification, ils bossent bien déjà ensemble sur Messalians, du black mélodique.
- Note donnée au disque :
- yog sothoth › Envoyez un message privé àyog sothoth
Oui alors, étonnamment, c'est le premier vocaliste d'Anorexia n., celui qui chantait sur Exile.
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Ascaris se trisse, c'était dans l'air depuis une paire de semaines. Matron Thorn continue avec le gus d'Anorexia Nervosa (avec qui il collaborait déjà, si je ne m'abuse).
- Note donnée au disque :
- yog sothoth › Envoyez un message privé àyog sothoth
... à en croire le(s) facebook des intéressés, y'a de l'eau très trouble dans le gaz chez Aevangelist
- beetlejuice › Envoyez un message privé àbeetlejuice
Bien déçu aussi. Par contre, je me suis bien marré en lisant cette excellente chro !