Christicide › Christicide

Deicide, Pestilence, Peste Noire, Chrysanthème, Pistou vert, Christicide ! Si vous cherchez bien dans ces mots, vous en trouverez qui n’auront pas forcément de lien (ou non) avec le groupe et le disque chroniqué, à part un : Christicide ! Malin le lecteur ! Bel objet que cette cassette avec son diable plein de touffes, bien humain ce joli dessin simple, et accrocheur ces riffs épiques qui vont fleurir l’album. Christicide tue christ plus vite que les moustiques, et cela avec des morceaux bien accrocheurs, chansons qui trottent dans la tête garanties après écoute ! Y en a pas beaucoup qui arrivent à faire c’t’effet dans ma cheutron, dit le long Rasti quand il se souvient de la ritournelle In the shadow of the horns, “y en a pas beaucoup, elles me manquent, ah ben tiens je vais m'écouter un Dissection ou un Christicide en attendant”. Oh ! grosse accélération en tête de peloton, faut suivre maintenant et puis hop mélodie orientalisante histoire de faire danser vos amis, breaks darkthroniens pour satisfaire vos besoins de généalogie, un soir d’automne, sans aucune raison particulière. Ce qui est décrit ici est le premier album d’un groupe français qui apparemment clôt sa brève existence blasphématoire en ce moment même, laissant derrière lui des petits bijoux de black metal pleins de bonne musique et de rock and roll. Que dire de plus à part : dommage ? Car on a dans cet objet, et dans les autres qui suivront une capacité à capter l’auditeur par ces mélodies très accrocheuses, du genre que vous pouvez siffloter en toute occasion sans passer encore une fois pour un gros bourrin de métalleux qui chantonne “Run to the Hills” sous la douche en se disant viril. Vous serez également bien rassasié par la construction de morceaux de musique qui savent nous prendre par la main pour nous laisser en plein doute et plein chaos. La voix scande, soutenue par un orchestre de l'enfer carré au poil : rien est à jeter, les solis sont inspirés, pas un moment de mou du début à la fin côté batterie/basse, des réminiscences de heavy metal dans les breaks, des intonations et des références de Grands Anciens super bien digérées. Ici, pas de problème, l’underground ne percera pas, il ne se fera pas empoisonner, et si vous faites partie des gens qui ont pu côtoyer la musique de Christicide, et bien chapeau, gardez-bien au chaud votre marmite, car elle fait partie de ce qui est bon dans le métal du pays des fromages qui puent - mélodique, entrainant, cérébral et pas très loin d’chez nous, si ce critère vous semble important.