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Dalida › Dalida (Ciao Amore Ciao)

lp/cd • 2 titres • 30:40 min

  • 1(Sans titre)20:16
  • 2(Sans titre)10:24

informations

Enregistré et mixé les 30 novembre et 1er décembre 2013 au studio Chaudelande. Masterisé par Cyclens.

L'intégralité du disque est en écoute sur la page bandcamp du label consacrée au groupe (voir lien ci-contre). Bien que le disque soit partout référencé sous le seul titre « Dalida », la tranche du vinyle porte les mots « Ciao Amore Ciao » (deux fois et tête-bêche). La face A du vinyle se lit en 33 tours ; la face B en 45 tours. Les deux éditions indiquées plus haut concernent en fait un seul et même objet : une version CD est glissée dans la pochette du disque vinyle.

line up

Pavel (guitare, voix), Thomas Coltat (basse), Bastien (batterie)

chronique

"Les Morts vont bien", nous dit un certain groupe tout aussi bien famé, qui tourne dans les mêmes sous-sols. C’est vrai qu’elle est pimpante, Yolanda, en 30×30 centimètres. La mine toute fraîche. La crinière caressée par les alizés. Le regard faussement absent qui signale qu’elle est bien là et qu’elle nous voit, le sourire flottant… Elle venait d’avoir dix huit ans ? En fait, bon, on le sait bien : Dalida, Première du Nom des Variétés, ça fait bien quelques payes qu’elle a calanché, la malheureuse. Du coup pour son retour elle nous tente autre chose. Et c’est vrai qu’apparemment, vingt sept ans de limbes ou de larves… Eh bien ça vous change l’approche rythmique autant que la conception vocale – essayez voir d’entonner Bambino avec une motte dans l’œsophage, en même temps. Puis même une fois recrachée, la tourbe, allez vous mettre en tête comme ça ne de pas lui refaire une perspective, à la Romance… Bon ! Billevesées à part, Dalida – cette, ce Dalida-ci – est un trio. Et bien de nos jours. C’est à dire du genre itinérant sur tout le territoire ; qui s’est tapé toute la tournée des caves de bars, donc, des squats, des parallèles, avant de sortir ce disque à tronche d’idole aux cheveux d’or discrètement pigeonnante. Un trio de quatre, en fait : deux Daikiri (de Metz) dont un Singe Blanc ; un Pavel qui s’appelle aussi Klaus (Legal… D’Amiens ? De Saint Étienne ? On ne sait plus trop), qui joue, a joué… un peu partout (même en Corée, en solo, le temps d’une courte tournée), dans tant et tant de groupes et projets ; et puis un stroboscope. On l’entend d’ailleurs, là, la machine à flash. Dans cette batterie qui ne sait dire que ça, cette basse qui enlève encore des notes – parce que plus d’une en pointillés, c’est trop ; c’est le bruit obsédé, maniaque, des résistances qui en chient, sollicitées en alternance : charge/repos/charge/repos/charge… Et l’aveuglante – le cri blanc dans les yeux, derrière le front, entre les temps et les tempes, dans cette gratte qui raye, pompe à rouille noire qui en inverse le spectre. "De scansion en scansion"… Parce qu’il y a cette voix, aussi. Qui raconte des trucs louches et pas très gais. Des histoires de champs et de nuits d’été ; et des prédictions d’absence ; avec cette diction étrange, blasée, fatiguée, traînante, timbre morne et salement proche. Ça tourne. À l’obsession, toujours. Si ça monte c’est qu’on tétanise. La nuque s’en prend une bonne. On se tend. En concert il se passe un truc formidable – dans la cassure et le soudain renflement de l’onde qui crame (où l’on reparle de ce quatrième membre qui ne fait pas du son mais du signal de transe). Le sans-transition joue beaucoup pour que ça prenne, pour que ça cueille, pour que ça se plante là. Il est dommage que sur le disque – sur le vinyle, bien sûr, c’est inévitable, mais curieusement cette latence demeure sur la version CD glissée dans la pochette – le court instant de silence entre les deux plages suffise à gâcher l’effet de la crampe toujours plus intense qui se mange le choc de l’abrupt changement. Le spasmodique de la chose reprend vite le dessus, bien sûr, attrape. C’est un peu différent. Ça roule, c’est sûr. On ne rechigne pas longtemps. C’est rude, effet cailloux dans le tambour du lave linge. On peut se dire que les lambeaux en sortiront bien nettoyés. Rincés serait d’ailleurs le mot juste, essorés, si l’on tient à la filer, la pas finaude métaphore. Cette musique d’ailleurs ne cherche sans doute pas la subtilité, elle non plus, certainement pas la sophistication. Le détail, par contre, oui, dans le décalé parfait de la syncope qui fait suspension longuement, sans cesse avant de chuter, le trébuchement perpétuel. Et puis cette fin – comme sur place – vous laisse bien sèchement le loisir de la heurter, la terre bétonnée, tant ça cesse à pic. C’est puissant, comme déflagration, la soudaine survenue du silence. En concert, ça laisse plusieurs secondes d’hébétement général. Après, comme souvent, ça se met à brailler. Il n’y a pas de rappel. S’ils jouent par chez vous, allez-y : c’est encore bien plus fort, comme ça. Et ne manquez de ma part de filer bécot à la beauté strabique. Ciao, Amore, ciao ; et bien des choses au Grand Vertige.

note       Publiée le vendredi 19 septembre 2014

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    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Nonobstant, elle était une très belle femme !

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Je ne pense pas que c'était le but de Naffi et de son pote dont j'oublie le nom (quelle idée de ne pas jouer dans 10 autres groupes alors), de créer un nom et un concept (par les pochettes) qui va au delà de leur musique, mais c'est effectivement le cas avec Scorpion (et merci au public fidèle d'en rajouter une couche). Alors que oui, Dalida, ça a peut-etre été pensé comme un nom qui marque, pour que les gens aillent au concert la fleur au fusil et en faisant des blagues vaseuses avant; et qu'ensuite le set ferme les bouches. Perso j'avais pas tellement envie de faire des blagues sur leur nom après les avoir vu. Il y aurait tout une idée de métamorphose par le concert de l'idée qu'on se fait d'un nom de groupe.

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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    Le soupçon de post-quoi-que-ce-soit à visée discount-dadaïste-comedy-club en prend encore une fois un bon dans la tronche quand tu te manges les gusses en concert, hein (et/ou quand tu écoutes/vois à peu près n'importe lesquels des projets de l'un ou l'autre ou les autres : Judas Donneger, Le Singe Blanc, Daikiri, La Race, même les sets étranges de Klaus Legal avec Pavel en robe et maquillage de guerre...). Après OK, la blague de base, on en pense ce qu'on veut. (Et je préférerai toujours ça à l'attitude Scorpion Violente ou Violence Conjugale, de toute manière : au moins c'est pas la musique qui fait dans l'esclaffe de fin de banquet arty ou pas, dans l'affaire).

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Vous avez tous bouffé du clown aujourd'hui. Ceci dit, on peut légitimement se questionner sur le côté oh-so hilarant de se donner un tel nom/pochette d'album. Ca me fait penser un peu à l'épisode "Sarcastaball" de South Park… "Ah mais bien sûr, on va l'appeler Dalida notre groupe de noise-rock. Voilà une idée excellente, et tellement décalée. Et pourquoi ne pas mettre carrément sa tête sur la pochette, ce serait vraiment très drôle non, et tellement inattendu aussi, n'est-ce pas ? Oh oui, voilà une attitude post-moderne digne d'une véritable démarche artistique consciente de sa propre singularité et prête à rire d'elle-même. C'est brillant.". Du coup faut pas s'attendre à un plus haut niveau dans les coms… (je signale aussi que Dalida fera de facto son entrée sur Guts par la bande le jour où quelqu'un se décidera à chroniquer Auguri de Dominique A. De toute façon y a déjà Amanda Lear.)

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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    Zao ?

    ou...

    Zao ?

    Ou...

    Zao ?!

    (Trop de H tue le Hash, collègue... Et moi j'arrête là. On m'accuserait encore de faire du twitter-hs).