Le punk pathétique ou l’autre versant de la oï…Alors que le ton se durcit à la fin des 70’s, certains musiciens punk décident qu’il est temps d’inverser la vapeur, ok pour parler du quotidien de la rue, de la vie du prolo moyen coincé entre le pub, les matchs, l’usine et les histoires de cul foireuses, mais pourquoi ne pas grossir le trait et utiliser l’humour ? Toy Dolls font partie de ceux-ci. Un groupe non essentiel et pourtant incontournable. Mené par le charismatique Olga (alias Michael Algar) dont l’accent cockney, le timbre nasillard à la Andi SexGang, et la formidable diction jouant sur les sonorités des mots, le trio se forge une identité mêlant humour potache (du genre qui montre son cucul aux gens les doigts dans le nez), musique punk rythmée, ambiance baltringue et paroles narrant des saynètes où interviennent une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres. On privilégie le délire et le fun, le groupe n’hésite pas à se mettre en scène (‘Florence is deaf’, ‘Olga crack corn’…) et niveau punch, ça balance sec. Au fur et à mesure de leur carrière, le ton se durcit, nos barjots intègrent de légères influences psychobilly (‘The devil went down to Scunthorpe’, ‘My baby is a battleaxe’)), s’essaient à quelques flirts hard niveau guitare (‘Pot belly Bill’), quant au chant de Olga, il se met à rappeler Paul P.Fenech, mais jamais ne disparaissent la joyeuse folie et la touche décalée (la reprise ‘modifiée’ du ‘Kids in America’ de Kim Wilde). Mais ce n’est pas tout, c’est bien joli de déconner et de s’éclater, voilà qui ne garantit pas les ventes de disques. Seulement, les Toy Dolls sont doués, ils ont le don pour créer des ambiances mais également pour écrire des mélodies épiques qui ne sont pas sans évoquer leurs compatriotes de Peter and the Test Tube Babies (‘Dig that groove’, ‘Nellie the elephant’, 'Idle gossip', ‘Pot Belly Bill’, ’Glenda and the Test Tube Baby’, coïncidence ou clin d’oeil ?). Si vous souhaitez vous plonger dans cet univers sans vous taper tous les albums de ce trio hirsute aux drôles de lunettes, voici une compilation qui n’usurpe pas son nom: deux cds pleins à craquer, quarante-cinq chansons au total pour les fans des Adicts ou de Peter and the Test Tube Babies.’Ooooooooooh. Nellie the elephant packed her trunk and said goodbye to the circus. Off she rode with a trumpety trump trump trump trump…’